Chaos en qualifications : ’Difficile’ pour la FIA de trouver ’le bon compromis’
La pitlane est le "seul endroit où l’on peut faire un écart"
Si Max Verstappen, George Russell et Fernando Alonso ont finalement été blanchis par la FIA après avoir ralenti, voire s’être arrêtés, à la sortie de la voie des stands pendant la séance de qualifications du Grand Prix du Mexique, la Formule 1 doit trouver une solution pour éviter ces situations chaotiques à l’avenir selon les pilotes, interrogés après la séance.
"Je pense que tout est imparfait pour l’instant," a ainsi indiqué le triple champion du monde néerlandais.
"Nous devons donc trouver autre chose, mais c’est difficile. Ce que je ne comprends pas, c’est que tout le monde essaie de faire un écart dans la voie des stands, qui est le seul endroit où l’on peut le faire. Je ne comprends donc pas comment on peut gêner quelqu’un. Je pense donc que nous devons être un peu plus indulgents à cet égard, sachant que l’environnement est sûr."
"Vous êtes donc constamment en train d’essayer d’évaluer l’écart. Vous ne voulez pas commencer un tour à moins de trois ou quatre secondes de quelqu’un, parce que c’est vraiment mauvais pour vous. Mais, d’un autre côté, si nous n’avions pas eu ce type de temps de tour minimum, vous auriez pu avoir un peu de gêne dans le dernier secteur, donc c’est assez difficile, je pense, de trouver un bon compromis."
Le poleman Charles Leclerc rejoint son homologue de Red Bull : la situation n’était une nouvelle fois pas idéale ce samedi, mais au moins il n’y a pas eu de risque de gros accident comme ça aurait pu être le cas sur d’autres circuits.
"Je pense que la chose la plus importante dont nous nous sommes débarrassés est la situation dangereuse, en particulier dans le dernier secteur. Pas nécessairement ici, parce que le dernier secteur est plutôt lent, mais à Spa, par exemple, il y a parfois des différences de vitesse entre les voitures qui sont folles. Je pense donc que cette solution a été très efficace."
"D’un autre côté, cela a créé d’autres problèmes qui ne sont pas extraordinaires. Le plus grand problème que je rencontre souvent, surtout en Q1, est que vous avez deux voitures qui sont dans un ordre différent et si vous sortez des stands et que vous passez la ligne 2 de la voiture de sécurité en même temps qu’une voiture en piste, alors vous êtes pratiquement fini, parce que vous devez.... les deux voitures respectent le temps de tour minimum et vous ne pouvez pas creuser l’écart, et vous devez vous battre avec la voiture comme je l’ai fait au Qatar avec Fernando, ou votre tour est terminé."
"C’est donc quelque chose qu’il sera bon de regarder, parce qu’il y a un peu d’aléatoire là-dedans, ce qui n’est pas génial. Et encore une fois, en ce qui concerne la fin de la voie des stands, c’est le seul endroit où nous pouvons creuser l’écart, ce qui est difficile à faire autrement."
Même son de cloche pour Carlos Sainz, l’autre pilote Ferrari : "Oui, je suis d’accord. Je pense que nous devons nous asseoir maintenant et trouver une meilleure solution pour l’année prochaine et pour l’avenir, parce que cette solution n’a fait que déplacer le problème vers la voie des stands. Nous avions déjà quelques idées pour l’améliorer l’année prochaine, mais il faut changer les règlements et ce genre de choses qui nécessitent une année différente et un changement des règles de la FIA."
Les Pirelli en partie responsables du chaos ? Pas selon les pilotes
Ce problème de voitures roulant trop lentement en qualifications n’est-il finalement pas aussi lié aux pneus ? On sait que les Pirelli demandent une préparation particulière pour être exploités au mieux sur un tour, mais le top 3 de la grille ne pense visiblement pas qu’il s’agisse du nœud du problème.
"Quelle que soit la fenêtre de fonctionnement du pneu, nous essaierons toujours d’être aussi proches que possible de cette fenêtre et je ne pense donc pas qu’il s’agisse d’un problème lié aux gommes," affirme ainsi Leclerc, avant d’être une nouvelle fois rejoint par Sainz.
"Oui, je ne pense pas que ce soit lié aux pneus, à moins que nous nous qualifiions avec des pneus plus durs et que nous puissions faire des tours plus rapides. Et évidemment, le temps de tour minimum n’entre pas en ligne de compte. Mais le problème subsisterait parce qu’il y a trop de voitures pour les six à huit secondes d’écart que chaque voiture chasse. Si vous multipliez 20 voitures par huit secondes, vous aurez toujours du trafic à un moment ou à un autre en Q1 ou en Q2, alors oui, ce n’est pas une situation facile."
Et Verstappen d’appuyer les propos des pilotes Ferrari sur la question : "Je suis d’accord. C’est juste que nous avons besoin de cet écart, de ces six à huit secondes. C’est pourquoi le problème est maintenant déplacé dans la voie des stands plutôt que sur la piste, ce qui, dans la plupart des cas, est bien sûr un scénario plus sûr, mais il est clair qu’il apporte aussi son lot de problèmes."
"Nous sommes tous dans le même bateau"
Si Verstappen a donc échappé à une pénalité, Leclerc ne veut pas crier à l’injustice et rappelle que n’importe quel pilote aurait pu se trouver dans la même situation que le Néerlandais.
"Je ne veux pas couvrir un rival parce qu’il part à côté de nous et qu’il est le favori pour le Grand Prix, mais nous le faisons tous, nous ralentissons tous à la fin de la voie des stands pour créer un écart de six à huit secondes avec la voiture qui nous précède. Et oui, vous attendez de tous ceux qui sont derrière vous qu’ils ne vous dépassent pas parce qu’ils doivent aussi creuser un écart de huit secondes avec vous, mais je n’ai pas vu ce que Max a fait. Peut-être qu’il était encore plus méchant que ça. Mais oui, je pense que nous sommes tous dans le même bateau quand il s’agit de sortir des stands."
Sainz ne veut lui non plus pas s’attarder sur le fait que le pilote Red Bull et d’autres rivaux s’en tirent finalement à bon compte : "Encore une fois, je n’ai pas vu la situation, je ne peux pas juger. Nous faisons tous un peu la même chose : nous essayons de prendre l’écart à ce moment-là parce que c’est le seul endroit où nous pouvons le faire."
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