Le V6 Honda est ’un peu’ en retard, mais le joker Cowell accélère le développement

Un défi trop grand pour 2026 ?

10 mars 2025 - 11:45
Le V6 Honda est 'un peu' en retard, mais le joker Cowell accélère le développement

Si Andy Cowell a été choisi pour devenir le nouveau PDG d’Aston Martin F1, c’est aussi en raison de sa grande expérience comme directeur du département moteur de Mercedes : un tel passé ne sera pas du luxe alors que l’équipe de Silverstone s’apprête à devenir une équipe d’usine, avec Honda, à la veille du grand changement réglementaire de 2026.

En 2014, Cowell avait été ‘le Newey des moteurs’ en permettant à Mercedes F1 de régner sur la F1 pendant des années, suite à une unité de puissance bien plus compétitive.

Comment juge-t-il les promesses de Honda pour l’an prochain ? Quand il compare Honda à Mercedes, estime-t-il que les Japonais seraient par exemple en retard ?

« Honda est extrêmement compétent quand on regarde le nombre de victoires et de championnats remportés ces dernières années », a déclaré Andy Cowell à la veille de la nouvelle saison.

« Le groupe propulseur Honda a remporté plus de victoires que le groupe propulseur Mercedes ces dernières années, donc chapeau à eux. »

Cowell omet cependant de préciser qu’à partir de 2021, les moteurs étaient grandement gelés et n’étaient plus un facteur de différenciation.

« J’ai visité l’usine Honda », poursuit-il pour expliquer son enthousiasme.

« Je suis impressionné par le groupe de personnes qui y travaillent, leur ambition, leur créativité, leur détermination, leur sens de l’humour et les installations dont ils disposent. C’est très, très impressionnant. Il en va de même pour Aramco et Valvoline [le partenaire carburant]. »

Cowell ne le cache pas : il a déjà pu conseiller des ingénieurs de Honda. C’est tout naturel compte tenu de son expérience à Brixworth.

« Je comprends le parcours qu’ils sont en train de suivre, je peux donc avoir de l’empathie et les soutenir dans ce qu’ils font », a-t-il poursuivi.

« Mon rôle est aussi de veiller à ce que nos ingénieurs travaillent main dans la main avec ceux de Honda. »

« En combinant mon expérience des groupes propulseurs et mon apprentissage actuel sur la conception d’une monoplace, j’espère pouvoir réunir les équipes et expliquer leurs attentes mutuelles. »

« En fin de compte, nous visons la création d’une voiture de course vraiment efficace, à la fois sur le plan aérodynamique et sur celui du groupe motopropulseur. Chaque système doit tendre vers l’efficacité, car en général, lorsque vous poursuivez cet objectif, le chronomètre vous donne raison. »

Honda homologuera son moteur au dernier moment

Les nouvelles réglementations imposeront notamment la suppression du MGU-H, l’introduction de carburants durables et une augmentation de la puissance électrique, qui représentera près de la moitié des 1000 chevaux projetés par le système hybride.

C’est un défi de taille, d’autant que les tergiversations de Honda (retrait puis retour en F1) ont déjà mis le projet sous de mauvais rails : les responsables admettent ainsi avoir commencé trop tardivement.

Tetushi Kakuda, responsable du programme Honda, l’admet volontiers : « Nous visons une homologation du groupe propulseur en février de l’année prochaine. Comme nous avons commencé avec un léger retard, nous voulons avancer jusqu’à la dernière minute. »

Cowell, lui aussi, est presque estomaqué par l’ampleur de la tâche qui attend Aston Martin F1…

« Nous passons d’une équipe cliente utilisant le groupe propulseur Mercedes à une équipe d’usine avec Honda, les carburants Aramco et les lubrifiants Valvoline, tout en développant notre propre transmission et nos propres triangles de suspension arrière », conclut enfin Cowell. « C’est un véritable bond en avant pour nous. Nous avons une liste de tâches immense à accomplir d’ici les 12 prochains mois. »


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