Sainz a ’tout donné’ et ’profité au maximum’ pour sa dernière chez Ferrari

Carlos Sainz a donc brillé pour son dernier Grand Prix de Formule 1 au volant d’une Ferrari, puisqu’il a terminé deuxième de l’épreuve après avoir un temps mis la pression sur Lando Norris.

Malheureusement, ce beau résultat, couplé au podium de son coéquipier Charles Leclerc, n’a pas permis à la Scuderia de renverser McLaren F1 au championnat, le pilote espagnol admettant avoir des "sentiments mitigés."

"Je pense que j’ai fait un très bon premier relais, j’ai réussi à les garder à portée de main et dans les marges de pression, surtout quand on m’a dit que Charles faisait un bon retour. Oscar a évidemment eu cet incident dans le premier tour, je me suis dit que nous avions peut-être une chance, mais petit à petit cela a commencé à s’estomper. Lorsque nous avons chaussé les pneus durs, comme nous l’avons vu dans de nombreux cas cette année, la McLaren a augmenté le rythme et a commencé à prendre deux ou trois dixièmes d’avance par tour, ce qui leur a permis d’avoir cette marge de sécurité et de ramener la voiture à la maison. De notre côté, je pense que nous avons fait tout ce que nous pouvions. Charles et moi avons tout donné ce week-end. Cela n’a pas été un week-end facile pour moi, évidemment, sachant que c’était le dernier. Mais j’ai fait de mon mieux pour rester concentré et faire le maximum."

Qu’a ressenti Sainz au moment de piloter cette voiture rouge une dernière fois ?

"C’était étrange. Je suis un peu ému, je ne vais pas mentir. Je savais que ce serait ma dernière course avec un groupe de personnes que j’ai appréciées ces quatre dernières années. C’était probablement la dernière fois que je montais dans une voiture Ferrari, et je me sentais très ému. J’ai essayé de me rappeler d’apprécier la course autant que possible et de donner le maximum pour cette équipe."

Ferrari a une "très bonne chance" de gagner le titre en 2025 avec Leclerc

En rejoignant Ferrari en 2021, Carlos Sainz ne comptait aucune victoire en F1 et deux podiums, il quitte la Scuderia avec quatre succès à son actif et 25 trophées supplémentaires.

"Je suis évidemment très fier de mon passage chez Ferrari. Je suis fier d’avoir contribué pendant ces quatre années à ramener cette équipe là où elle doit être, c’est-à-dire dans la lutte pour le championnat du monde. Malheureusement, nous n’avons pas réussi cette année, mais j’ai le sentiment que Ferrari est maintenant prête à se battre pour le championnat du monde l’année prochaine. Et avec Charles, je crois honnêtement qu’ils ont une très bonne chance, et ils sont, pour moi, l’un des favoris pour l’année prochaine."

"Pour ma part, je suis fier de ces quatre années, mais peut-être encore plus de cette dernière année. Elle a été très difficile mentalement et très stimulante avec la nouvelle du début de l’année, pour garder la motivation, la détermination, pour continuer à pousser tout au long de l’année avec un calendrier de 24 courses et ne pas me laisser décourager à certains moments. Je pense que cela a été un grand défi que j’ai réussi à relever avec force et détermination pour terminer l’année en force, avec quelques podiums, une victoire au Mexique et en aidant l’équipe à rêver du titre des constructeurs. Nous avons vu qu’il n’était pas facile pour un autre pilote qui quittait une équipe de garder cette concentration et cette motivation tout au long de l’année. Et j’ai réussi à le faire."

Malgré les enjeux et le fait qu’il disputait sa dernière course pour Ferrari, Sainz est visiblement resté en contrôle de ses émotions. C’est du moins ce qu’il a laissé transparaitre, mais était-ce vraiment le cas ?

"J’ai été ému à un moment donné ce dimanche. Je ne vais pas vous dire exactement quand ni comment. C’est un sentiment que je garde pour moi et pour mon équipe. Et oui, c’est peut-être un peu de la comédie, et je fais comme si je n’étais pas du tout émotif. Et j’ai appris de Brad Pitt qui est ici ce week-end. Je n’en sais rien. Je vous le dis, j’ai été ému. C’est juste qu’il y avait trop de travail à faire et trop de choses pour lesquelles se battre. Votre cerveau ne vous permet pas d’être émotif parce que vous vous souciez plus de gagner et de donner à l’équipe un championnat des constructeurs que de vos émotions elles-mêmes. Disons que votre compétitivité prend le dessus. Mais il y a eu des moments où j’ai été émotif et heureusement, vous ne l’avez pas vu."

Sainz a "vraiment hâte" de relever le défi Williams F1

La page Ferrari étant désormais tournée, Carlos Sainz va pouvoir se concentrer sur le nouveau chapitre de sa carrière chez Williams F1. Il est d’ailleurs au volant de la FW46 aujourd’hui sur le circuit de Yas Marina pour une journée privée avant les tests demain et va donc rapidement pouvoir s’adapter à son nouvel environnement, alors que l’équipe basée à Grove aura bien besoin de son expérience pour progresser lors des prochaines saisons.

"Je suis extrêmement motivé par le défi qui m’attend. J’ai essayé de profiter au maximum de mon dernier jour en rouge. Nous avons encore quelques jours à Maranello, mais il est évident que mon esprit est déjà tourné vers l’avenir et sur le fait de rendre la Williams plus rapide."

Après ce podium obtenu à Abu Dhabi, le pilote espagnol se prépare-t-il ainsi à vivre une période sans le moindre trophée ?

"C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Il est impossible de prédire l’avenir, impossible de savoir combien de temps il nous faudra, à Williams et à moi, pour nous battre à nouveau pour le podium. Je pense que James Vowles l’a dit l’autre jour et a calmé les attentes de tout le monde, que l’année prochaine sera une année difficile et une année d’apprentissage avant de nous préparer au changement de réglementation en 2026, où je crois que l’équipe investit et se prépare à maximiser cette chance. Ce que je peux vous dire, c’est que je suis plus déterminé que jamais à aider cette équipe à retrouver sa place."

"Mais comme je l’ai déjà dit, je ne pense pas que vous compreniez à quel point je suis motivé et impatient de relever ce défi. Je sais que c’est l’une de mes qualités : aider une équipe à être plus performante et à savoir quelle direction suivre. Et cela me motive vraiment, d’avoir une équipe complète derrière Alex Albon et moi qui pousse tous dans la même direction pour faire d’une équipe historique comme Williams à nouveau compétitive. C’est un défi qu’il est difficile d’expliquer, mais certaines personnes ne comprennent pas à quel point j’ai hâte d’y être."