Les questions auxquelles la saison 2021 n’a pas forcément répondu - Partie 2
Les pénalités moteur, Leclerc maudit à Monaco, la fin de course d’Abu Dhabi
Faut-il revoir les pénalités moteur ?
Avec seulement trois moteurs alloués par saison, la mécanique a été mise à rude épreuve en 2021 et notamment pour Mercedes. Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ont ainsi respectivement utilisé cinq et six moteurs sur l’ensemble de la saison, recevant bien sûr des pénalités sur la grille de départ à chaque fois.
Mais ces pénalités font réfléchir : pourquoi la mise en place d’un quatrième composant moteur coûte 10 places de pénalité, contre seulement 5 à partir du cinquième, surtout quand il s’agit du bloc thermique, très important pour la puissance délivrée ? Ne serait-il pas plus logique de mettre en place une pénalité fixe ?
L’exemple de Hamilton à Sao Paulo est éloquent : le Britannique terminait cinquième de la qualification sprint et recevait 5 places de pénalité sur la grille pour l’utilisation d’un cinquième V6. Parti 10ème sur la grille de départ du Grand Prix, le septuple champion du monde est bien sûr remonté jusqu’à la victoire grâce à son talent, mais aussi parce qu’il bénéficiait d’un moteur neuf et utilisé à pleine puissance.
Ces règlements, qui avaient pour but non officiel d’aider Honda face à ces déboires mécaniques à l’époque McLaren, ne semblent ainsi pas vraiment logiques à l’heure actuelle. Il est bien sûr toujours frustrant de voir un pilote pénalisé pour un problème qui n’est pas forcément de son fait, mais il faudrait malgré tout une constance dans les pénalités. Chaque moteur remplacé devrait ainsi coûté le même nombre de places perdues sur la grille.
Sur des tracés comme celui d’Interlagos où les dépassements sont possibles, un nouveau moteur peut faire une différence énorme. Certains observateurs se demandaient même en fin de saison dernière s’il n’était finalement pas mieux de prendre 5 places de pénalité sur chaque tracé afin de bénéficier d’un V6 neuf et ainsi avoir bien plus de performance en course.
Espérons ainsi qu’à terme, la Formule 1 pourra trouver une solution pour faire en sorte que les pénalités aient davantage de sens.
Charles Leclerc est-il maudit à Monaco ?
Lors des trois Grands Prix qu’il a disputé à domicile dans sa carrière jusqu’ici, Charles Leclerc n’a pas connu une grande réussite puisqu’il n’a encore pas vu le drapeau à damiers une seule fois.
En 2018, son Alfa Romeo perd les freins à la sortie du tunnel à quelques tours du but et le Monégasque percute de plein fouet la Toro Rosso alors pilotée par Brendon Hartley.
L’année suivante, lors de sa première course disputée à domicile avec Ferrari, il est éliminé dès la Q1 suite à une grosse erreur stratégique de son équipe et doit partir en fond de grille. Et alors qu’il tente une folle remontée, Leclerc percutera la Renault de Nico Hülkenberg au huitième tour et subira une crevaison l’obligeant à repasser aux stands. Mais des dégâts sur son fond plat l’obligeront finalement à se retirer quelques boucles plus tard.
Annulée en 2020 en raison de la pandémie, l’épreuve monégasque faisait son retour l’année dernière et ce fut une nouvelle désillusion pour Leclerc. Alors qu’il était en pole position provisoire, le pilote Ferrari est allé taper le mur à la Piscine lors de sa deuxième tentative en Q3 et déclenché le drapeau rouge. On craindra pour sa boite de vitesse mais après examen, Ferrari estimera que celle-ci peut disputer la course et Leclerc conservera sa pole position.
Hélas, lors de son tour de mise en grille le lendemain, Leclerc sent que quelque chose ne va pas et le verdict est finalement sans appel : un arbre de transmission a cédé et le Monégasque doit déclarer forfait pour le Grand Prix. Beau joueur, le pilote Ferrari ira même se présenter sur la grille de départ pour l’hymne et il sera consolé par le Prince Albert II, mais la déception est immense.
S’il est peut-être trop tôt pour parler de malédiction, Leclerc n’ayant finalement disputé que trois Grands prix à domicile, le Monégasque espérera au moins voir la ligne d’arrivée de sa course cette année et nul doute qu’un podium voire une victoire feraient oublier les désillusions des années précédentes.
Un drapeau rouge aurait-il été plus juste à Abu Dhabi ?
Sans vouloir polémiquer une énième fois sur la fin de course d’Abu Dhabi, on peut tout de même se demander si un drapeau rouge n’aurait pas été plus adéquat qu’une voiture de sécurité suite au crash de Nicholas Latifi.
Certes, ça ne semblait pas justifié au vu de l’accident en lui-même, le choc n’ayant pas été si terrible et les autres monoplaces pouvant contourner sans problème la Williams du Canadien, mais cela aurait peut-être évité le scénario rocambolesque auquel nous avons eu droit.
Ainsi, avec un drapeau rouge, la course aurait été arrêtée à quatre ou cinq tours du but et nous aurions eu droit à un sprint intense de quelques boucles avec un nouveau départ arrêté. Lewis Hamilton aurait certes perdu son matelas d’avance sur Max Verstappen, mais il aurait au moins bénéficié lui aussi de pneus neufs et les deux hommes se seraient battus à armes égales.
Il faudra voir si à l’avenir, la FIA s’inspirera de cette course pour trouver une solution. Pourquoi ne pas imaginer par exemple que si un accident similaire à celui de Latifi a lieu alors qu’il reste moins de 10% de la distance du Grand Prix à couvrir, le drapeau rouge soit automatiquement déployé permettant à chaque pilote de chausser des pneus neufs et ainsi disputer un sprint court mais intense ?
Il n’existe aucune solution parfaite et il ne faudrait pas non plus abuser des drapeaux rouges, mais dans le cas d’Abu Dhabi, ça aurait peut-être été la solution la plus juste d’un point de vue sportif. Même si, et pour dédouaner quelque peu la FIA, chaque incident de course est unique et le bon choix pas toujours facile à faire.
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