Dans une saison pas ’normale’, les équipes de F1 développent une pièce ’bon marché’

Des évolutions qui ne prennent aucune ressource

15 septembre 2025 - 13:37
Dans une saison pas ’normale’, les équipes de F1 développent une pièce ’bon marché’

La révolution du règlement de la F1 pour 2026 est si importante que les équipes ont toujours eu l’intention de se concentrer dès que possible sur leur développement. C’est pourquoi la bataille des évolutions en cours de saison a été beaucoup moins intense que d’habitude pendant la campagne 2025.

Dans l’ensemble, les éléments coûteux qui ont fait leur apparition ont été développés suffisamment tôt dans l’année pour ne pas détourner trop de ressources des nouvelles voitures. Certaines équipes se sont toutefois montrées plus agressives que d’autres, notamment Red Bull et Racing Bulls, qui ont continué à développer leur plancher.

L’accent est mis sur l’exploitation des domaines de la voiture qui ne nécessitent pas beaucoup de temps ni de ressources de développement, mais qui peuvent potentiellement permettre de faire un pas en avant significatif. Comme l’a récemment expliqué Inaki Rueda, directeur sportif de Sauber, le processus est complètement différent cette année.

"Dans une saison normale, nous dirions ’OK, nous allons apporter cette évolution lors de cette course, et celle-ci lors de cette autre course’. Pour l’instant, le processus est plutôt au point mort pour 2025" a déclaré Rueda.

"Il s’agit donc de la voiture de 2025 et deux ou trois améliorations sont prévues en termes de fiabilité. Mais parfois, il y a des choses qui nous font dire : ’oh, pourquoi ne pas essayer ça ?’ Mais il n’y a pas de développement très planifié, comme c’est habituellement le cas."

Comme l’avait fait Williams plus tôt dans la saison, Sauber développe des pièces qui ne nécessitent pas de ressources : "À l’heure actuelle, nous avons recentré tous nos efforts sur 2026. Mais il y a parfois des choses que l’on peut obtenir avec la CFD, qui ne nécessitent pas non plus de passer par la soufflerie."

"Ou des choses que l’on a peut-être essayées dans le passé sans être sûr du résultat, et que l’on peut maintenant réessayer avec la CFD. C’est donc une solution facile à mettre en œuvre. Ce n’est pas quelque chose qui demande beaucoup de temps."

Si vous y regardez de plus près, nous n’avons pas refait tout le frein. Il s’agit simplement d’un ajout à une écope de frein existante. Du point de vue du plafond budgétaire, nous ne refaisons pas tout le frein, nous ajoutons simplement quelque chose. Nous collons en fait une ailette à une écope de frein existante."

David Sanchez, le directeur technique d’Alpine F1, confirme que son équipe est passée sur 2026, et il pense qu’aucun team ne continue activement à développer sa monoplace actuelle : "Je doute que quelqu’un développe avec acharnement un plancher ou quelque chose qui coûte cher ou qui nécessite beaucoup de ressources."

"Mais cette zone, sur l’écope de frein, est assez bon marché et rapide à développer ou à évaluer. Ce type de développement n’est qu’une pièce sur l’écope de frein arrière. Ce n’est pas un composant important. Il ne nécessite pas beaucoup de temps ni de ressources pour sa conception. C’est pourquoi je dis qu’il est assez bon marché."

L’équipe a des têtes pensantes qui évaluent la faisabilité de ces nouveautés : "Nous avons toujours des gens qui réfléchissent en arrière-plan. Et lorsqu’une idée émerge, si elle est rapide et facile à évaluer, nous la testons en CFD. Ensuite, si elle nous plaît, nous voyons si nous pouvons l’intégrer à la voiture de course."

Mais si développer les écopes de frein n’est pas complexe, ce n’est pas à négliger car les gains possibles sont nombreux, comme le confirme Sanchez : "Je pense que ce domaine est très important à plusieurs égards."

"D’une part, pour la force d’appui directe, d’autre part pour la manière dont vous manipulez le flux d’air et le sillage des roues, ce qui aura un impact sur les performances du plancher. Et puis, cela pourrait avoir d’autres implications sur le refroidissement des pneus."

"C’est donc un domaine très productif, si tout fonctionne correctement. Cette zone remplit plusieurs fonctions. Elle sert à évacuer le flux provenant du plancher, à évacuer le flux provenant de la carrosserie."

"Et elle aide également à exploiter la chaleur dans le pneu. La chaleur dans le pneu provient bien sûr de la surface de contact, mais aussi des freins à l’intérieur du pneu, à l’intérieur de la roue."

"Nous avons ces gros freins rouges incandescents et nous devons faire en sorte que le moins d’énergie possible se diffuse à travers la jante, ce qui est un travail considérable. Ces ailettes jouent un rôle à cet égard."

Même chez McLaren, qui domine actuellement la saison 2025, la question se pose de savoir comment faire progresser l’actuelle MCL39 avant de se tourner vers la monoplace 2026, comme l’a expliqué le directeur des opérations, Piers Thynne.

"Nous continuons à évoluer et à apprendre à chaque fois que nous faisons rouler la voiture. Nous n’avons pas abandonné l’idée d’améliorer les performances de la voiture de cette année, car le défi de 2026 se profile à l’horizon."

"C’est un défi de taille pour nous et pour toutes les équipes, c’est pourquoi nous réfléchissons de manière pragmatique à la manière d’équilibrer nos ressources entre cette année et l’année prochaine, en tenant compte du calendrier. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de la première course de l’année prochaine."


Nouveau : comment suivre au mieux l’actualité de notre site ?

Via notre nouvelle chaîne WhatsApp Nextgen-Auto.com !

Vous abonner (cliquez sur l’étoile pour mettre en favori) à notre Google News si vous utilisez l’appli Google Actualités sur votre smartphone.


Partage

alpine1_1_-4.jpg