Vassseur ’savait qu’il allait être exposé’ à de violentes critiques chez Ferrari

Le Français était préparé par "30 ans dans ce milieu"

15 octobre 2025 - 14:20
Vassseur ’savait qu’il allait être exposé’ à de violentes critiques chez Ferrari

Fred Vasseur savait exactement dans quoi il s’engageait lorsqu’il a accepté de devenir directeur de l’écurie Ferrari en Formule 1, à la fin de l’année 2022. Le Français s’est ouvert à ce sujet et il n’est pas surpris de voir la passion parfois toxique qui se dégage autour de Ferrari.

Prendre les rênes de la plus célèbre et titrée des équipes de l’histoire de la F1 représentait à la fois le plus grand honneur de sa carrière et la plus lourde des responsabilités. Une pression constante à laquelle il s’était préparé.

"Ça fait 30 ans que je suis dans ce milieu" confie Vasseur dans une interview accordée à The Athletic. "Je savais parfaitement que j’allais être exposé, que j’allais me faire chier dessus."

Cette année, il doit faire face à la déception de voir Mercedes et Red Bull repasser devant la Scuderia, et McLaren s’éloigner grâce à une constance impressionnante : "On oscille tous avec des hauts et des bas, mais même quand ils sont en bas, ils restent dans le coup. Et quand ils sont au top, ils volent."

De nombreuses rumeurs ont entouré Vasseur en début de saison, lorsqu’il a été compris que la Scuderia serait en deçà de son niveau de l’année précédente, et le Français s’agace de l’effet que cela a eu sur l’équipe et sa stabilité.

"Ça fait vraiment du mal à l’équipe. À la fin, c’est super négatif pour nous. Je sais qu’il faut travailler sous pression, on doit faire avec, c’est dans l’ADN de notre sport. Mais il y a déjà assez de pression en piste pour ne pas en avoir aussi à la maison. On sait qu’on doit livrer des résultats."

Mais Vasseur ne se fixe pas sur ces propos et dit ne pas regarder la télévision. Il ne prend connaissance des rumeurs que par son équipe de communication : "Et franchement, je m’en porte très bien. Mais c’est derrière nous. Concentrons-nous sur l’avenir."

Un avenir qui se dessine surtout en vue de 2026, car la saison 2025 est décevante en tout point, et surtout lors des dernières courses, où la Scuderia était la quatrième force du plateau dans la hiérarchie.

"Le vrai souci, c’est qu’on a raté les bonnes opportunités. Un week-end comme celui de Bakou, par exemple, on avait le rythme pour faire bien mieux. C’est comme ça maintenant. On doit faire plus attention à l’exécution, réussir nos week-ends."

La forme de Leclerc reste l’un des points positifs de la saison, et Vasseur salue le Monégasque : "Ce qui me frappe, c’est sa compréhension parfaite de l’équipe. Parfois, on n’a même pas besoin de parler, je sais exactement ce qu’il pense, et je crois que c’est réciproque !"

"On se fait entièrement confiance. Je sais que parfois, quand il est dur avec l’équipe, c’est toujours pour aider. Ce ressenti est constructif, ça va dans le bon sens, pour construire quelque chose."

Au moment d’évaluer la saison de Hamilton, Vasseur tempère la déception : "Lewis est arrivé avec énormément d’attentes, de motivation, tout ça. Je pense qu’au début, tout est beau, tout est nouveau. Il fallait calmer un peu le jeu. Mercedes a des points forts, et nous aussi sur d’autres aspects."

Le Sprint remporté en Chine reste le sommet de sa saison. Mais la confiance de Hamilton a grandi avec le temps : "Je dirais qu’à partir de Barcelone, il est revenu fort. Il s’améliore dans la composition de l’équipe. Et l’équipe s’améliore dans la composition avec Lewis."

"Maintenant, il faut faire une sorte de mayonnaise ! Il faut progresser pas à pas. Je sais que je peux lui faire confiance, et il sait qu’il peut me faire confiance. C’est essentiel. Il sait que je serai pleinement dédié à la performance de l’équipe."

La prolongation de contrat signée par Vasseur cet été marque son engagement à long terme. Il veut construire son projet Ferrari dans la durée : "C’était important pour moi de m’inscrire dans la continuité, mais aussi pour le groupe. On essaie de bâtir quelque chose, et pour cela, il faut de la constance."

Outre son adjoint Jérôme d’Ambrosio, Vasseur a recruté Loïc Serra, ancien aérodynamicien de Mercedes, qui est arrivé fin 2024 et n’a travaillé que sur la voiture 2026 : "Nous sommes en train de construire quelque chose avec Loïc, Jérôme et les autres membres de l’équipe."

"Je pense que l’ambiance au sein de l’équipe est très positive, et nous savons ce que nous voulons accomplir. Nous savons ce que nous voulons faire. Je pense que cette dynamique est importante, tant pour aujourd’hui que pour l’avenir. Je me sens à l’aise dans cette équipe."

Charles Leclerc a salué "la vision très honnête" et le réalisme dont fait preuve Vasseur : "Il est en train de construire l’équipe qui l’entoure, etc." note-t-il à The Athletic. "C’est en cours. Mais j’ai constaté de nombreuses améliorations. Je suis sûr que cela portera ses fruits. J’espère juste que ce sera bientôt le cas."

Lewis Hamilton a plaisanté en disant que Vasseur "porte toujours les mêmes vêtements" et qu’il est "exactement le même" que lorsqu’ils se sont rencontrés pour la première fois il y a 20 ans. Il apprécie le fait que Vasseur soit "franc" et qu’il se concentre exclusivement sur la recherche d’améliorations. "Il ne s’intéresse qu’aux performances de la voiture."

À l’approche de 2026, année où la réglementation sera remaniée et offrira à l’ensemble du plateau l’occasion de faire un bond en avant, une énorme opportunité s’offre à Ferrari. Vasseur est enthousiasmé par les nouvelles idées mais il admet ressentir une certaine nervosité, à l’idée que quelqu’un d’autre ait déjà pu prendre une longueur d’avance.

"Je pense que ce sera passionnant, sauf si quelqu’un domine", déclare Vasseur, avant d’ajouter en riant : "Même si ce n’est pas nous ! Si c’est nous, ça va ! Ce sera méga excitant."


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