Un ancien ingénieur de Red Bull dénonce les faibles salaires en F1

Ingénieurs sous-payés à cause des budgets plafonnés

Par Alexandre C.

1er février 2025 - 14:39
Un ancien ingénieur de Red Bull (…)

C’est une des conséquences des budgets plafonnés en F1 et que Nextgen-Auto avait vu venir dès 2018 : les salaires des personnels sont à la baisse.

Rappelons que le ‘budget cap’ prévoit aujourd’hui une limitation drastique des dépenses des équipes de F1 – désormais très rentables. Fort logiquement, les dépenses de personnel, le plus gros poste de dépense, s’en ressentent… à l’exception du Top 3 des plus hauts salaires qui ne comptent pas dans les budgets plafonnés !

De quoi nourrir peut-être quelques rancœurs pour les 4e et 5e plus hauts salaires (et les suivants).

Quel est donc l’état des lieux aujourd’hui ? La F1 est devenu un métier-passion. Cela veut dire un métier de passionnés, bien sûr… mais aussi un métier sous-payé. Et tout cela avec un nombre de Grands Prix en augmentation.

Blake Hinsey, ancien ingénieur senior chez Red Bull (chargé du simulateur) et ancien ingénieur performance de Force India, a décoché justement une flèche violente sur les salaires en F1.

L’ingénieur diplômé d’Oxford raconte pourquoi il a quitté la F1 en 2021 (et un beau poste à Milton Keynes) pour rejoindre l’endurance et l’IMSA, où il travaille comme ingénieur de course désormais pour Wayne Taylor Racing.

« Vous voulez savoir à quel point le plafonnement des coûts en Formule 1 est une erreur ? » lance-t-il.

« Les gens du sport n’en parlent pas parce qu’ils ne peuvent pas le faire. Alors je vais le faire ! »

« Je viens d’avoir une conversation informelle avec un recruteur au sujet d’un poste d’ingénieur de course en F1. Leur salaire MAXIMUM était inférieur à ce que je gagnais l’année dernière en tant qu’ingénieur de performance à temps partiel en WEC dans une équipe LMDh. »

Pour Hinsey, les équipes sont loin de se soucier du tort causé à leurs employés… parce que financièrement, elles sont bien sûr gagnantes.

« Pourquoi les patrons d’équipe ne plaident-ils pas davantage en faveur d’une augmentation du plafond des coûts pour tenir compte de l’augmentation du coût de la vie et de l’inflation ? Oh oui... parce que les équipes qui sont rentables, il est probable que les patrons et les actionnaires puissent empocher une grande partie de ce qu’elles ne dépensent pas. »

« Contactez votre journaliste de F1 préféré et essayez de lui faire poser cette question lors de la prochaine conférence de presse - je suis sûr qu’il pourra la formuler mieux que je ne l’ai fait. »

« Le bateau de la F1 a coulé pour moi - je n’ai aucun intérêt à rejoindre un calendrier de 24 courses. J’ai arrêté à 21 courses parce que je voulais avoir une vie. J’adore l’endurance aujourd’hui. Je peux faire beaucoup plus que ce que j’ai pu faire en F1, sur le circuit ou dans une usine, et j’aime le défi. Mais cela m’exaspère également que la FOM, la FIA et les équipes elles-mêmes baisent le sport (y compris un grand nombre de mes amis) "parce que c’est la F1" ».

« Je ne peux pas payer mon crédit immobilier avec le prestige. Voyons ce qui se passe mais je ne vois pas les équipes ou la FIA avoir des incitations à faire quoi que ce soit à ce sujet. »

Il y aurait enfin selon lui urgence, car les équipes de F1, malgré tout le prestige du sport, auraient désormais du mal à attirer les meilleurs talents !

« Il y a beaucoup de gens qui veulent travailler en F1, bien sûr. Il y a aussi beaucoup de gens qui veulent être une licorne, mais cela n’arrivera pas. Les équipes ont déjà du mal à attirer le bon personnel. C’est un fait basé sur des conversations avec des ingénieurs chevronnés et des recruteurs techniques. »

F1 - FOM - Liberty Media

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