La F1 est-elle toujours un ‘club de Piranhas’ selon Horner ?

Il relativise sa rivalité avec Zak Brown

25 juin 2025 - 09:53
La F1 est-elle toujours un ‘club de Piranhas' selon Horner ?

Le club des Piranhas : c’est par cette métaphore aquatique et carnassière que Ron Dennis décrivait il y a 20 ans le petit milieu des patrons d’équipe en F1.

Il y a 20 ans justement, un directeur d’écurie arrivait sur le muret des stands Red Bull : Christian Horner. Deux décennies plus tard et malgré les polémiques, le patron de Milton Keynes est toujours assis sur le même muret des stands.

Avec le recul, les Piranhas mordent-ils toujours en F1 ? 20 ans après, comment a évolué l’ambiance entre les patrons ? S’est-elle un peu assagie par exemple ? Est-elle toujours aussi politique... voire toxique ?

« Quand je suis arrivé dans le sport, assis autour de la table, il y avait Bernie Ecclestone qui le dirigeait avec Max Mosley » a commencé par rappeler Christian Horner pour Planet F1.

« Il y avait Ron Dennis à la tête de McLaren, Frank Williams chez Williams, Jean Todt chez Ferrari, et Flavio Briatore qui dirigeait Renault. Eddie Jordan était là, et c’étaient de grandes personnalités et de grands personnages. »

« Oui, il y avait toujours des désaccords, mais il y avait un consensus pour s’entendre sur ce qui était bon pour les affaires et pour le sport, car ils étaient tous relativement entrepreneurs. »

« Il y avait toujours des rivalités ; Jean et Ron ne s’entendaient pas particulièrement, mais il y avait toujours un respect qui, parfois, fait un peu défaut. »

Malgré sa longévité, Christian Horner n’est assurément pas le directeur d’écurie le plus apprécié aujourd’hui dans le paddock. Lors de la présentation des F1 à Londres, cet hiver, il a même été hué par le public.

Comment a-t-il vécu cette situation ?

« Inévitablement, on ne peut pas plaire à tout le monde. Les choses sont relayées dans les médias, etc. Mais j’ai toujours été la même personne. »

« J’ai toujours fonctionné de la même manière. J’attends 100 %, et je donne 100 %. »

« Mais parfois, cela vous rend impopulaire auprès de vos rivaux. La meilleure façon de devenir impopulaire dans ce milieu est de gagner, et nous l’avons pas mal fait. »

Si le public du Royaume-Uni apprécie peu son compatriote, n’est-ce pas aussi en raison d’un certain manque de patriotisme sportif de la part de Red Bull ? À part l’Ecossais David Coulthard, aucun pilote britannique n’a couru pour Red Bull… Comment Christian Horner l’explique-t-il ?

« Bien sûr, il y a une part de cela. Depuis David Coulthard, nous n’avons jamais eu de pilote britannique. »

« Nous avons gagné quatre fois avec Sebastian Vettel, qui a battu Lewis et Fernando. Nous l’avons refait avec Max, qui a évidemment battu Lewis en 2021, puis Lando Norris et George Russell l’an dernier. »

« Nous n’avons donc jamais vraiment été les favoris locaux, en tant qu’équipe autrichienne, bien que très centrée sur la Grande-Bretagne en étant basée à Milton Keynes, juste à côté de Silverstone. »

La rivalité Brown-Horner peut-elle enflammer le paddock ?

Récemment, le PDG de McLaren, Zak Brown, a déclaré qu’il « n’aimait pas la façon de faire de Christian Horner ».

Le PDG de McLaren Racing a même violemment attaqué son homologue de Red Bull :

« Il y a toujours eu des jeux politiques dans le sport, et c’est acceptable, mais c’est juste devenu incontrôlable dans quelques domaines avec quelques personnes. »

« Ce n’est pas un problème endémique au sport, mais quelques personnes poussent cela au-delà de ce que je crois être une quantité acceptable de manœuvres politiques, pour ainsi dire. »

Pour autant, Christian Horner ne veut pas envenimer aujourd’hui les débats et mener à une escalade des tensions. En réponse à son rival de McLaren F1, il tient surtout à relativiser ces piques adressées dans la presse.

« Il y a toujours eu des rivalités dans le sport. Je suis passionné par cette équipe. Je défendrai toujours quiconque porte un T-Shirt Red Bull. C’est le travail d’un chef d’équipe. »

« Tout le monde ne peut pas être d’accord avec vous et vos opinions en permanence. »

« Mais pour être honnête, dans le monde des médias numériques, on fait tout un plat de beaucoup de choses. Il y a beaucoup plus de "guerriers du clavier" qu’à mes débuts dans ce sport. »

« Honnêtement, nous n’y prêtons absolument aucune attention. Nous nous concentrons simplement sur notre travail, sur la course et sur le fait de faire de notre mieux. »

« La Formule 1 est un métier compliqué, avec de très nombreux aspects liés à l’activité et au sport. »

« Ce que l’on voit en bord de piste ne représente que 20 % du rôle, et il faut s’entourer d’un bon groupe de personnes. Il faut s’en tenir à ses convictions, travailler en équipe et rester concentré. »

« La seule chose qui unit tout le monde au sein de l’entreprise, c’est la voiture et sa performance. La manière dont tous les différents départements travaillent en tandem les uns avec les autres dicte le produit final. »

« Donc, bien sûr, il y a un élément politique dans les relations avec les régulateurs, avec le détenteur des droits commerciaux. Il y en a toujours eu et il y en aura toujours. »


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