Horner défend Lawson : il ‘a besoin d’un peu de temps’

McLaren F1 n’a pas signé la pole en qualifications sprint à Shanghai, mais à Melbourne, le rythme des voitures orange a inquiété tout le paddock.

George Russell craint même que la McLaren F1, en 2025, soit la Red Bull de 2023 : c’est-à-dire qu’elle gagne toutes les courses ou presque.

Christian Horner s’en inquiète-t-il aussi ? Red Bull pourra-t-elle aller chercher les McLaren F1 à la régulier ?

« C’était clairement très rapide de leur part – autant en qualifications que, surtout, lors de la première moitié de la course. En pneus Intermédiaires, la dégradation était très faible. Ils ont manifestement fait du bon travail. Ils ont une bonne voiture, deux bons pilotes qui se poussent l’un l’autre. La course nous est un peu revenue dans notre sens, je dirais, au fur et à mesure que les conditions devenaient plus variables. D’autres ont fait des erreurs, et nous avons pu en profiter. Max est revenu très près à la fin – à 0,8 seconde – qui sait, avec un ou deux tours de plus, ce qui aurait pu se passer ? »

« Mais c’était une très belle fin de Grand Prix pour nous. McLaren avait l’air très fort – et je pense qu’ici encore, en Chine, ce sera probablement la voiture à battre. »

La directive technique renforçant les contrôles sur les ailerons arrière a-t-elle donc affecté McLaren F1 plus que Red Bull ? Milton Keynes a-t-elle dû procéder à des ajustements de dernière minute ? La dernière directive technique satisfait-elle Christian Horner ?

« Eh bien, c’est le travail de la FIA de contrôler tout cela. Ils ont manifestement vu des choses qui ne leur plaisaient pas à la dernière course, donc, comme c’est leur droit, ils ont durci les règles via une directive technique parue cette semaine. Maintenant, quel impact cela aura dans le paddock ? Je ne sais pas. Mais cela fait partie de la F1. Les directives techniques arrivent presque chaque semaine. »

Si Max Verstappen démarre fort l’année, Liam Lawson est en perdition : après une élimination en Q1 à Melbourne, il a même signé le dernier temps, à la régulière, des qualifications sprint. Christian Horner veut cependant le soutenir à cette heure (il s’exprimait avant les qualifications sprint).

« Je pense que Liam a la tête sur les épaules. C’était un baptême difficile pour lui. Il a quand même signé le deuxième meilleur tour en course. Je lui ai simplement dit : “Ignore les critiques, ignore les réseaux sociaux, baisse la tête et ça ira.” Il a juste besoin d’un peu de temps. »

Horner regretterait-il déjà Honda ?

La RB21 est moins bien née que sa devancière, mais elle pourra sans doute remporter des Grands Prix cette année. Christian Horner s’attendait-il à pire ou est-il tout de même déçu ?

« On le voit bien dans les chronos – tout le monde va beaucoup plus vite. Nous avons modifié de manière significative certaines caractéristiques de la voiture. Cela nous donne une base plus large pour travailler. C’est une course de développement qui commence maintenant et se termine à Abu Dhabi en décembre. Ce sera un marathon de neuf mois. Si on voit des courses comme celle de Melbourne toute la saison, ce sera une année exceptionnelle. »

Red Bull va-t-elle vite cependant sacrifier cette année pour se concentrer sur la révolution réglementaire de 2026 ?

« Inévitablement, tout dépendra de comment se déroule le championnat. Mais il faut continuer à développer. Dans ce métier, si vous restez immobile, vous reculez. Et bien sûr, il y a ce dilemme avec les règlements de l’an prochain – où allouer les ressources, où ne pas le faire. Mais quoi qu’il arrive, il faut continuer à aller chercher de la performance, toujours plus de performance sur la voiture. »

En 2026, Red Bull cessera donc son partenariat avec Honda, qui travaillera plutôt avec Aston Martin F1. Christian Horner regrette-t-il déjà le départ des Japonais ?

« Honda est une formidable organisation de course. Nous avons eu une très belle relation depuis qu’ils se sont retirés de McLaren en 2018, puis qu’ils nous ont rejoints en 2019. Nous avons gagné six titres mondiaux ensemble et plus de 60 courses. C’est la relation la plus fructueuse qu’ait eue Honda en Formule 1. Leur passion, leur engagement ont été exceptionnels, et bien sûr leur moteur est très performant. Ils continueront leur aventure avec Aston. Je suis sûr qu’ils resteront compétitifs sous la nouvelle réglementation. Ce sera difficile de leur dire sayonara en fin d’année, mais nous regarderons cette période avec beaucoup de fierté. Et bien sûr, ce qui nous attend est particulièrement enthousiasmant, puisque nous allons produire notre propre moteur en interne, dans notre usine de Milton Keynes, au Royaume-Uni. »