Des GP historiques en marge des GP européens de F1 ?
Une manière de compenser la réduction du calendrier ?

Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a donné une interview au Figaro, dans laquelle il revient sur les principaux chantiers auxquels il fait face actuellement.
L’Émirati a commencé par évoquer le sujet de la voiture automobile et de l’électrique en ville : alors même que la F1 aura des moteurs à propulsion 50 % électrique à partir de 2026, Mohammed Ben Sulayem pense-t-il qu’il s’agit de la bonne voie à suivre pour les voitures de série ? Et pour le sport ?
« C’est l’une des solutions, mais pas la seule. Sur ce sujet, il faut être prudent. S’agissant du cobalt nécessaire à la fabrication des batteries, il faut s’assurer qu’il provienne d’une source éthique et qui soit recyclé. Ces sujets posent de nombreuses questions. Pour la mobilité de demain, nous devons nous appuyer sur un bouquet de technologies : voiture électrique à batterie et à hydrogène, hybride, hybride rechargeable, carburant synthétique. Je le dis d’autant plus ouvertement que nous n’avons rien à gagner. Nous sommes une partie de la solution. Nous travaillons main dans la main avec les constructeurs et les équipementiers pour relever le défi de l’environnement. Pour revenir à l’électrique : le marché ne décolle pas. »
Pour autant de plus en plus de villes, à l’image de Paris où la FIA est installée place de la Concorde, tendent à réduire la place de l’électrique… Est-ce une bonne chose pour le Parisien qu’est Mohammed Ben Sulayem ?
« Les interdictions découlent-elles de l’environnement ou du trafic ? Vous pensez que Paris est très fréquentée ? Allez à Dubaï et vous verrez qu’il n’y a pas que vous. Les embouteillages sont une source de stress et pèsent sur la santé mentale. Je pense que c’est plutôt une bonne chose de réduire le nombre de véhicules dans les villes, à condition de proposer des moyens de transport alternatifs. Maintenir la mobilité de tous dans des conditions de sécurité optimales est une priorité. Or, à Paris, elles ne sont pas toujours respectées. Je me souviens voici quelques années, des scooters et des trottinettes qui roulaient trop vite et étaient vraiment dangereux. »
Vers des GP historiques en Europe ?
Alors que la F1 était présente au salon Rétromobile, une question se pose à Mohammed Ben Sulayem : comment mieux mettre en valeur ce patrimoine historique de la F1 (certes constituée de voitures très polluantes) ? Pourrait-on imaginer des GP historiques en Europe avec de vieilles F1, qui viendraient compenser la disparition de circuits historiques européens au calendrier ? Ou en marge des Grands Prix européens ?
« C’est une bonne idée. Nous avons déjà des meetings comme Monaco Historique, mais ce n’est pas dans le cadre du week-end d’un Grand Prix. Si vous pensez à des épreuves en ouverture de la course de F1, il faut être très attentif à la sécurité sur la piste. »
Mohammed Ben Sulayem met cependant des obstacles logistiques et financiers à cette possibilité…
« Je pense que ce plateau de F1 anciennes devrait être proposé en priorité aux Grands Prix européens, car tout a commencé ici. Il faudrait ensuite réunir plusieurs conditions : convaincre le promoteur du Grand Prix, amener les monoplaces et persuader les pilotes qui les ont pilotées à l’époque, comme Jenson Button ou Alain Prost. En même temps, il faut souligner qu’en matière de voitures de course historiques le plus important, ce n’est pas la compétition, mais le véhicule. »
« Dans trente ans, les voitures d’aujourd’hui deviendront des classiques. Elles seront alors gérées par notre commission historique internationale dont la mission est la préservation et la promotion du patrimoine de la mobilité. Plutôt qu’être les reines du garage, demain, elles pourront participer à des événements et retrouver le terrain de leurs exploits passés. Nous pensons qu’il est de notre devoir de transmettre cet héritage. »
Outre le virage vert de la F1, vers plus de durabilité, Mohammed Ben Sulayem poursuit ses priorités actuelles à la tête de la FIA. Quels sont ces chantiers alors que la fin de mandat approche ?
« La première est de développer le sport automobile en augmentant le nombre de licenciés et en le rendant plus accessible. L’amélioration de la sécurité fait aussi partie de nos priorités. Nous avons également lancé la numérisation de nos archives. Nous possédons des documents exceptionnels qui contribuent à la préservation du patrimoine. Les perdre dans un sinistre serait un désastre. »
Alerte Twitch : Notre première émission de l’année a lieu ce jeudi 13 février à 20h30 sur notre chaine et sur le site : il s’agit d’une FAQ, donc venez nous poser vos questions ! Nous reviendrons également sur l’arrivée de Hamilton chez Ferrari, sur le reste de l’actu F1 et nous ferons un point avant les premières présentations de la saison 2025.

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