2e titre de Verstappen : une saison bien mal embarquée à cause de la fiabilité

Une situation totalement renversée depuis

Par Alexandre C.

12 octobre 2022 - 18:58
2e titre de Verstappen : une saison bien

C’est désormais une certitude mathématique : Max Verstappen se succède à lui-même et remporte un deuxième titre pilotes consécutif.

A cette occasion, Nextgen-Auto revient sur le déroulement d’une saison moins cahoteuse que celle de l’an dernier – où le Néerlandais, après des débuts difficiles, a marché sur la concurrence.

Une fiabilité catastrophique pour Red Bull en début d’année

Après le Grand Prix d’Australie 2022, troisième manche de la saison, Charles Leclerc comptait… 46 points d’avance sur Max Verstappen au championnat. Sur le moment, la perspective que le Néerlandais soit titrée était bien incertaine... Une autre époque !

Si Max Verstappen était aussi loin sur le plan comptable, le coupable était vite trouvé : la fiabilité de l’unité de puissance Red Bull Powertrains-Honda. Ce fut en effet le gros sujet d’inquiétude de Milton Keynes en début d’année, au point de provoquer un agacement notable du pilote Red Bull.

Il y avait certes de quoi. Au premier Grand Prix à Bahreïn, Max Verstappen subissait une première casse critique liée à une alimentation d’essence ; pire, son coéquipier Sergio Pérez endurait la même panne quelques instants après. Chez AlphaTauri, avec le même moteur Honda, Pierre Gasly perdait lui son MGU-K.

Milton Keynes laissait alors échapper 30 points d’un coup, pendant que Ferrari inscrivait un doublé.

« C’est une fin de course désastreuse pour nous » se lamentait Christian Horner après l’arrivée à Bahreïn. « Nous devons creuser et comprendre ce qui l’a causé. Un problème d’alimentation en essence des deux moteurs semble être la cause de nos deux abandons. »

Le deuxième Grand Prix, à Djeddah, en Arabie saoudite, continuait d’être fort stressant pour Red Bull et Honda. Sur ce Grand Prix, les deux AlphaTauri furent touchées, Pierre Gasly ne pouvant participer aux EL3 par exemple, et Yuki Tsunoda étant affecté par des problèmes de transmission.

De manière fort sombre, Christian Horner notait finalement que les quatre problèmes rencontrés par les quatre voitures motorisées par Honda étaient « indépendants. » Inquiétant pour la suite…

A Melbourne, le début de la fin… des problèmes de fiabilité

La coupe était bien remplie pour Red Bull après ces premiers Grands Prix – et elle déborda après le Grand Prix d’Australie.

En effet à Melbourne, Max Verstappen subit une nouvelle avarie technique, tandis que Charles Leclerc s’imposait et creusait l’écart au classement. Le marsouinage dont souffrait (un peu) la Red Bull semblait être la cause de ce nouveau problème moteur chez Honda.

Mais là encore, Helmut Marko précisait que chaque problème rencontré depuis le début d’année était indépendant : « Du côté du moteur, je pense que vous pouvez voir que les problèmes que nous avons rencontrés à Bahreïn étaient complètement différents de ceux que nous avons rencontrés en Australie, par exemple, et aussi les problèmes que nous avons rencontrés lors des essais – ce sont toujours des choses différentes. Espérons que ce soit terminé maintenant. »

Après ce Grand Prix,Max Verstappen fit part de son agacement et de son pessimisme pour la suite. Le tableau était bien noir… « Je veux juste essayer d’oublier Melbourne, me réveiller demain et me concentrer ensuite sur les courses à venir. Mais il ne semble pas y avoir de solution claire, nous devons donc travailler dur pour essayer d’améliorer notre fiabilité. »

« Ce n’est pas bon, pas bon du tout ! » clamait aussi Christian Horner. « Bien sûr, nous essayons d’améliorer ça, mais pour le moment, ce n’est pas assez bon. »

Adieu les problèmes après Miami

A Miami, en mai, Max Verstappen subit à nouveau des problèmes techniques qui l’empêchèrent, en essais libres, de maximiser sa performance tout au long du week-end. A cette occasion, Jos Verstappen lança comme une remontrance publique à Red Bull, disant comprendre que son fils soit irrité par la situation.

On ne le savait pas encore, mais ce Grand Prix marqua véritablement la fin de ces problèmes de fiabilité à répétition pour Red Bull – du moins surtout pour Max Verstappen.

Profitant du règlement lui autorisant à modifier l’unité de puissance pour des raisons de fiabilité (le reste étant gelé pour la majorité des éléments), Honda et Red Bull Powertrains purent ainsi apporter des correctifs qui prouveraient leur efficacité. Depuis Miami, si Max Verstappen a pu enchaîner les victoires, c’est non seulement parce que sa Red Bull demeure fort performante ; mais encore parce que ces défaillances à foison ont pu être résolues.

Il faut donc rendre hommage aussi à Honda pour avoir solutionné une situation qui semblait pourtant critique en début d’année, avec tant de problèmes qui plus est indépendants.

Ce renversement de situation (Ferrari souffrant ensuite plus de la fiabilité) n’a d’ailleurs pas manqué d’interroger, notamment de la part de Mercedes et de Toto Wolff : et si Honda, en réglant ces soucis de fiabilité, avait aussi travaillé, contrairement à ce qu’indique le règlement, à améliorer la performance moteur dans le même temps ? Les performances de l’unité de puissance Honda-Red Bull Powertrains ont certes effectivement progressé depuis quelques courses, mais il ne faut pas oublier non plus que tout progrès sur la fiabilité permet d’exploiter l’unité de puissance à plus fort régime, et donc d’augmenter la performance pure. Du reste la FIA n’a soulevé aucune inquiétude à ce sujet.

Bref, Red Bull et Honda reviennent de loin : dans ce titre de Max Verstappen, il ne faudra donc pas oublier de créditer les ingénieurs de Sakura et Red Bull Powertrains pour s’être démenés, afin de se sortir d’une situation qui pourtant, paraissait inextricable après Melbourne.

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