Vowles sur Albon : il devait son élever son niveau, il l’a fait

Sainz s’adapte lentement mais apporte aussi beaucoup à l’équipe

12 avril 2025 - 13:23
Vowles sur Albon : il devait son élever son niveau, il l'a fait

Les premiers EL1 de l’année pour le jeune pilote Williams F1, Luke Browning, ont été assez animés. Le Britannique a même eu un moment chaud avec son propre coéquipier.

Mais en conférence de presse, James Vowles, le patron de Williams F1, a tenu à dédouaner son protégé : pas de pression, pas de sanction !

« Ce n’était pas la faute de Luke, c’était la nôtre. Luke a fait un travail brillant. Je ne sais pas si vous avez suivi cela de près, mais fondamentalement, il réalisait beaucoup de tests aérodynamiques pour nous. »

« C’était une opportunité de revenir là où nous avions testé auparavant, avec une voiture légèrement différente, et de vérifier ce qui avait changé, comment elle avait évolué. Dans ce contexte, Luke eu qu’un seul tour chronométré en pneus tendres. Pour ce seul tour, finir 13e est loin d’être un mauvais résultat. Donc, vraiment très satisfait de son travail. »

Plus rassurant encore pour Williams F1 : l’équipe a déjà dépassé son total de points inscrits en 2024 (19 cette année pour le moment, contre 17 l’an dernier.)

Est-ce une surprise pour James Vowles, alors que Williams F1 semblait plutôt tout miser sur la révolution réglementaire de 2026 ?

« Il est toujours difficile d’évaluer un niveau de performance car tout est relatif. Pour illustrer : 60 millièmes de seconde séparaient cinq voitures en Q3 la semaine dernière. Le milieu de grille est extrêmement serré. »

« Sortir de la Q1 n’est pas si facile pour nous. Vous vous qualifiez avec un dixième et demi d’avance, tout au plus, et même McLaren ne doit pas se sentir totalement en sécurité. C’est vraiment très, très serré désormais. Quand vous parlez des points, honnêtement, cela me rappelle surtout combien l’an dernier était une saison médiocre selon moi. Mais le plus important, c’est que cela démontre que nous sommes sur une trajectoire d’amélioration d’année en année. Ce qui va être révélateur, c’est comment tous les acteurs du milieu de grille vont évoluer les uns par rapport aux autres sur les dix prochaines courses. »

Vowles félicite Sainz pour son approche constructive, malgré le manque de performance

18 de ces 19 points ont été jusqu’ici inscrits par un Alexander Albon qui éteint totalement Carlos Sainz. Le Thaïlandais a franchi encore un cap cet hiver, et James Vowles ne s’en étonne pas.

« Je me souviens du jour où j’ai rejoint l’équipe – je le connais depuis 2016 – mais ce jour-là, je dirais qu’il avait subi beaucoup de choses, pour dire les choses poliment. »

« Vous avez vu une progression chez lui chaque année, et cette saison, il ne met aucun pied de travers. Je ne peux rien lui reprocher. Il est absolument irréprochable sur la performance. Il savait qu’il devait élever son niveau avec Carlos dans la voiture, et il l’a fait. »

Justement, James Vowles n’est-il pas déçu au contraire du niveau affiché par Carlos Sainz, qui semble difficilement s’adapter à la Williams F1 ?

« Je l’ai déjà dit – il y a deux manières d’évaluer un pilote. La première, c’est ce qu’il fait dans la voiture, et il lui faudra un peu de temps. Notre voiture a un style très différent de la Ferrari en termes d’adaptation. Il s’y fait petit à petit. Le Japon a déjà été un grand pas en avant. »

« Comme je l’ai dit à tout le monde – le dernier pilote Williams F1 à avoir gagné une course, c’est lui, et il sait comment s’y prendre. Il sera rapidement au niveau. Même en dehors de la voiture, il apporte déjà beaucoup. La voiture est plus rapide grâce à ses efforts, son éthique de travail, et la manière dont il collabore avec les ingénieurs. C’est pour ça que Carlos était ma cible numéro un. Il est excellent pour faire progresser une équipe, et il le démontre déjà. En plus de cela, comme vous l’avez vu, il est aussi un stratège à temps partiel – et plutôt bon dans ce rôle. Une partie des points que nous avons aujourd’hui, c’est aussi grâce à son soutien auprès d’Alex. »

« La différence maintenant, c’est qu’un dixième d’écart signifie que quatre voitures peuvent s’intercaler entre les deux. »

« Mais c’est un jeu de chiffres relatifs. Entre lui et Alex, je pense qu’il n’y aura pas un millième de différence quand ils seront tous les deux à leur meilleur niveau. C’est ce qu’il analyse, et moi aussi. »

Carlos Sainz a déjà fait changer quelques méthodes de travail chez Williams F1, mais n’est-ce pas aussi compliqué de voir un seul individu venir corriger le travail de centaines d’employés ?

« C’est une très bonne question. Je pense que ce que nous avons réussi à construire chez Williams en douze mois, c’est une croissance de l’ordre de 300 personnes. Nous avons recruté des experts issus de quasiment toutes les équipes du plateau. »

« L’une de nos forces, c’est d’avoir instauré une culture d’acceptation : nous ne sommes pas champions du monde, et nous ne l’avons pas été depuis vingt ans. Donc, chaque opinion a de la valeur, chaque voix compte à la table. C’est une structure horizontale. Je crois que tout le monde peut avoir des idées qui nous feront avancer — et Carlos ne fait pas exception. Il s’intègre très bien dans ce modèle. Il n’a aucune arrière-pensée politique. Il veut juste que l’équipe progresse. »

« Alex aussi, d’ailleurs. Je n’ai pas eu besoin de faire grand-chose, hormis poser dès le départ la règle : nous ne sommes pas (encore) des champions. Et même si nous l’étions, même si nous gagnions des courses, il faut continuer à apprendre. Il faut apprendre plus vite que ses rivaux, développer plus vite que ses rivaux. Cette culture est fondamentale pour une équipe compétitive. Et ce qui l’aide vraiment, c’est que Carlos a une approche constructive. Ce n’est pas “moi, moi, moi”. C’est : “si on fait ça, on progressera ensemble” – et ça embarque tout le monde dans l’aventure. »


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