TecPro, grillages, peinture, panneaux… comment la FIA travaille pour la sécurité des circuits

Ne rien laisser au hasard

Par Alexandre C.

4 septembre 2019 - 18:42
TecPro, grillages, peinture, panneaux…

L’accident mortel d’Anthoine Hubert, à Spa, dans le Raidillon, samedi dernier, a propulsé, de nouveau, la sécurité comme l’un des sujets phares dans l’actualité.

Selon toute vraisemblance, Anthoine Hubert a trouvé la mort suite à une collision directe avec la voiture de Juan Manuel Correa, et non contre les barrières de sécurité bordant le Raidillon. Ces barrières l’ont cependant fait rebondir vers le milieu de la piste, entraînant le choc fatal.

Les barrières TecPro ne sont pas infaillibles, mais elles sont aujourd’hui un élément décisif renforçant la sécurité des pilotes en bord de piste. Grâce à la firme française, les pilotes, même en heurtant de plein fouet les barrières de protection, ressortent sans trop de dommages de leurs accidents – quand un accident n’implique pas une autre voiture.

TecPro continue cependant de progresser de course en course, au fur et à mesure des cas particuliers. L’accident de Carlos Sainz, en Russie, en 2015, a ainsi fait progresser le design des barrières : la Toro Rosso avait heurté les barrières et avait fini « sous » les TecPro.

Suite à cet incident, Stuart Robertson, directeur de la sécurité des circuits au sein de la FIA (qui s’exprime, ci-après, avant l’accident mortel d’Hubert), a ainsi lancé une « campagne de test » avec TecPro pour « développer une nouvelle version de la barrière qui empêcherait ce genre de choses de se reproduire. »

Les nouvelles barrières TecPro empêchent ainsi le nez des F1 de pénétrer trop en avant dans les barrières, pour ne plus que le pilote se retrouve sous les protections. Ces travaux ont donné naissance à nouveau standard de sécurité, le Standard 3501-2017, que toutes les barrières doivent désormais respecter en subissant des « crash-tests » bien précis. TecPro est la première et la seule entreprise à avoir, à ce jour, réussi ces tests. Il faut donc que tout circuit de Grade 1 (accueillant un Grand Prix de F1) dispose de ces standards.

La FIA dispose de 6 niveaux de sécurité pour les circuits. Le Grade 2 suffit pour la F2 et le WEC.

Afin d’améliorer encore la sécurité sur les circuits, la FIA a décidé d’homologuer un autre élément sécuritaire : les grillages en bord de piste empêchant les débris d’atteindre les spectateurs. Geobrugg, une entreprise suisse, est devenu la première entreprise à être homologuée par la FIA ; elle s’apprête à recouvrir tous les circuits de Grade 1 de cette nouveauté sécuritaire. Le grillage devra supporter un impact de 780 kg lancé à 60 km/h, et le choc causé par un véhicule qui serait projeté en l’air à la vitesse de 120 km/h, avec un angle de 20 degrés. Geobrugg a passé 10 années entières à développer son nouveau produit.

La sécurité est ainsi un véritable marché pour les entreprises, mais encore faut-il qu’il soit rentable. Stuart Robertson assure que la FIA y veille particulièrement.

« Il y a beaucoup de circuits homologués par la FIA. Les entreprises ont de bonnes options pour avoir un retour sur investissement sur le long terme, grâce à une liste de fournisseurs qui est disponible sur le site de la FIA. Même les circuits de grade inférieur pourraient étudier ce qui est actuellement approuvé pour un circuit de F1, et choisir, au cas par cas, des produits qui pourraient aussi améliorer leur sécurité. »

Pour ne rien laisser au hasard, la FIA contrôle également la qualité de la peinture et du marquage au sol, décisifs pour délimiter les limites de la piste, les zones de dégagement, ou les vibreurs. Le nouveau standard de peinture pour la FIA rendra la surface moins glissante – Valtteri Bottas avait été piégé au départ du Grand Prix de Chine, par une peinture blanche un peu trop glissante. Le temps de séchage de la peinture, sa visibilité de jour, font aussi partie du cahier des charges complet de la FIA.

La FIA travaille encore au renforcement de la qualité des feux de signalisation sur le bord des circuits, qui indiquent au pilote s’il y a un drapeau jaune, rouge ou bleu ou piste notamment, ou si la piste est glissante. Les nouveaux panneaux de Grade 1 auront eux aussi leur propre standard, en utilisant notamment la technologie LED. Les logiciels utilisés par la direction de course, pour modifier l’affichage du panneau, seront également mis à jour.

« Si vous avez un panneau d’affichage sur le circuit » explique Robertson, « il faut s’assurer que vous ayez le logiciel approprié pour pouvoir gérer ce panneau du bureau de la direction de course, afin d’envoyer les messages corrects aux panneaux d’affiches, et aussi sur le volant des pilotes. »

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