Rester en piste malgré l’ordre de Mercedes F1 : comment Hamilton a eu raison grâce à son instinct

Le souvenir de Chine 2007 réveillé

Par Alexandre C.

17 novembre 2020 - 11:37
Rester en piste malgré l'ordre de

Lewis Hamilton a finalement terminé le dernier Grand Prix de Turquie en faisant un seul arrêt, avec un relais en intermédiaires de 50 tours. Pourtant, Sergio Pérez a bouclé la course à la limite avec une stratégie similaire, ses pneus étant proches d’exploser. Comme Lance Stroll, le pilote Mercedes n’a-t-il pas songé ainsi, par sécurité, à s’arrêter ?

« Il n’y a aucun problème, ces pneus ne vont pas exploser, hein ? » avait justement demandé Lewis Hamilton à la radio à Bono, son ingénieur.

Il a fallu aussi envisager, pour Mercedes, un arrêt précipité en fin d’épreuve, lorsqu’on annonçait une lourde averse n’étant jamais venue. Mais là encore, Lewis Hamilton a repoussé la perspective d’un pit-stop.

« S’il va pleuvoir, ces pneus ne vont pas marcher » a poursuivi Lewis à la radio. « Je pense que ça ira » a-t-il conclu deux tours plus tard.

Pourtant Bono a ensuite insisté : il fallait « couvrir juste la pluie, c’est le plus gros risque. » Lewis Hamilton a même été appelé aux stands. « Sois juste prudent dans la pitlane. »

Mais le pilote Mercedes a finalement écouté son instinct : « Je vais rester en piste… Bono, je t’entends mais ça va être glissant dans la pitlane. »

Pourquoi cette prudence ? Lewis Hamilton l’a expliqué en conférence de presse : il se rappelle avoir perdu le titre dans la pitlane, en Chine en 2007. Il fallait ainsi éviter de revivre pareille mésaventure inutile, surtout quand son avance sur Sergio Pérez se chiffrait à 30 secondes !

Et comme le champion du monde le confiait, c’est l’expérience qui a parlé en Turquie...

« Ce que j’apprends, c’est que plus je vieillis, plus mon instinct pur a raison. »

« Et, comme l’intuition, la première pensée que j’ai est généralement la bonne, en termes de choix. J’apprends donc à ne pas me remettre en question. »

« En 2007, j’étais rookie. J’étais très compétent mais je n’avais pas les connaissances, je n’avais pas l’expérience pour pouvoir diriger l’équipe, pour leur dire ce qu’il fallait faire. Je ne savais pas à l’époque que je pouvais dire à mon équipe que c’était le cas. J’apprenais encore ce que je pouvais et ne pouvais pas faire. »

« Essayer de ne pas tuer les pneus mais les garder en température était vraiment la clé. C’est l’équilibre des freins, c’est comme ça qu’on les utilise à la sortie des virages, ce sont les trajectoires qu’il faut prendre en naviguant bien - il y avait encore beaucoup de zones humides. Et dès que vous touchez à ça, vous êtes hors piste. »

« Donc, la clé, c’était vraiment de garder l’esprit ouvert et d’avoir confiance dans mon intuition. »

Quant au premier train d’inters, Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, a en effet précisé que les pneus de Hamilton n’avaient alors « plus beaucoup de gomme sur eux. »

« Mais dans une course où on passe des inters au sec, chaque train devrait ressembler à ça. Ils devraient être chauves, c’est le moment de la transition, donc l’apparence n’est pas vraiment la partie inquiétante du tout. »

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