Perdre Bearman ? ‘Une bonne inquiétude à avoir’ pour Komatsu et Haas F1

Un pilote rapide et bon metteur au point

28 avril 2025 - 16:46
Perdre Bearman ? ‘Une bonne inquiétude à avoir’ pour Komatsu et Haas F1

Après des débuts catastrophiques à Melbourne, marqués par plusieurs accidents, Oliver Bearman a redressé la barre avec Haas F1 : entré trois fois dans les points lors des quatre Grands Prix suivants, le jeune Britannique tient la dragée haute à Esteban Ocon en qualifications.

Si Oliver Bearman est capable de crashs soudains mais aussi de pics de performances remarquables, ce n’est pas un hasard.

Son directeur d’écurie, Ayao Komatsu, a ainsi expliqué que son style de pilotage était particulier, voire extrême. Une force autant qu’une faiblesse pour le pilote Haas F1 ?

« Il a un style de pilotage particulier, mais il peut quand même piloter en contournant les problèmes », explique Komatsu à The Race.

« C’est un de ses points très forts. Mais s’il ne fait pas attention, cela pourrait aussi être le problème, car parfois il ne sait même pas qu’il pilote en contournant le problème. »

« Nous devons juste travailler avec ça. Ce n’est pas nécessairement de sa faute. C’est en fait incroyable qu’il puisse piloter en le contournant, comme Fernando Alonso. »

« Quand je travaillais avec Fernando Alonso il y a longtemps [chez Renault], il pouvait faire ça. Mais il se plaint beaucoup de la voiture en EL1, EL2, puis en EL3 il réalise : ’OK, c’est ce que j’ai. Je pilote en contournant ces problèmes’. »

« Mais Ollie est un rookie. Fernando Alonso est déjà champion du monde. »

« Ollie a certainement la capacité de le faire. Peu de pilotes le peuvent. C’est donc une bonne chose à avoir. »

« On parle vraiment de réglages fins. Donc c’est incroyable de travailler avec lui, j’apprécie vraiment. »

Aux côtés d’Esteban Ocon, Oliver Bearman apprend énormément. S’inspirant de son coéquipier français, très réputé pour ses talents de metteur au point, l’ancien coéquipier d’Andrea Kimi Antonelli chez Prema en F2 a ainsi lui aussi acquis, d’ores et déjà, une réputation de très bon metteur au point pour conseiller ses ingénieurs dans les réglages.

« La compréhension technique est la première étape pour tirer le meilleur parti d’une voiture » explique Bearman lui-même.

« Donc, c’est vraiment non négociable pour moi en montant dans une nouvelle voiture, il faut comprendre ce qu’il y a sous la carrosserie. »

« Ça aide certainement d’avoir fait beaucoup de travail sur simulateur, d’essais et tout ça. Mais je pense que c’est aussi juste... presque une addiction au sport. »

« Je passe ma vie à lire sur les courses de l’équipe l’année dernière - ce qui s’est bien passé, ce qui ne s’est pas bien passé, ce qu’ils ont essayé sur les réglages, ce qu’ils n’ont pas essayé, ce qu’ils auraient essayé. Je lis sur toutes les courses, tous les rapports de l’équipe. »

« C’est juste... je suis accro au fait d’en savoir plus, et c’est tellement intéressant pour moi que je veux continuer à chercher et je sais que d’une manière ou d’une autre, ça va m’aider à tirer plus de cette voiture. »

« Même si ce n’est même pas un demi-dixième, ça vaut le coup, parce que le peloton est si serré. »

« Je parle déjà avec l’équipe des courses futures. J’ai déjà des appels avec eux tout le temps sur les développements de la voiture et des choses comme ça, parce que je sais que ça va directement impacter notre performance. »

Komatsu confirme que Bearman absorbe les informations "comme une éponge" et est "complètement ouvert" aux retours et recommandations de l’équipe d’ingénierie.

« Il est toujours ouvert aux suggestions, regarde les preuves, puis voit ce qu’il peut apprendre. »

« Si vous n’avez pas cette curiosité, cette soif d’apprendre, vous n’avez aucune chance dans ce genre d’environnement. »

Bearman, un pilote motivant pour toute une équipe

Mais Ayao Komatsu apprécie également ’Ollie’ pour ses qualités humaines, au moins à la hauteur de ses qualités techniques.

« Une autre dimension est que je ne pense pas qu’il faille sous-estimer la positivité qu’il apporte à l’équipe. »

« C’est un personnage tellement positif. Son langage corporel est positif. Le ton de sa voix est positif. Il motive vraiment les gens. »

« Puis, quand il est déçu, la façon dont il se comporte en débriefing n’est pas trop déprimante. »

« Oui, il dit qu’il aurait pu faire mieux. S’il n’est pas content de la voiture, il vous dit qu’il n’est pas content de la voiture. Mais il le dit avec un langage corporel, un ton de voix, qui n’est pas sombre et pessimiste. »

« Il y a beaucoup à dire là-dessus. Pour les gens autour de lui, il est assez stimulant. C’est en fait un très bon gars pour motiver les gens. »

« Je dois parfois me rappeler qu’il est encore un rookie. »

Oliver Bearman n’a-t-il lui jamais douté, malgré une entame de saison catastrophique à Melbourne ?

« Je vois facilement comment deux mauvais week-ends peuvent commencer à créer une spirale descendante, ça peut être dangereux. »

« Donc, revenir instantanément et supprimer cela est une sensation formidable. Mais même après cela, je n’ai jamais de doutes, parce que je me suis prouvé tant de fois que j’ai ce qu’il faut. »

Un contrat verrouillé avec Haas F1 ?

Rapide, agréable à vivre, bon metteur au point : Oliver Bearman est une bonne prise pour Haas F1.

Le revers de la médaille ? Jeune pilote de l’académie Ferrari, le Britannique pourrait être un jour rappelé à Maranello pour remplacer un Lewis Hamilton vieillissant.

Ayao Komatsu a-t-il conscience qu’il ne gardera pas Bearman pour toujours ?

« Ouais. Mais nous l’avons solidement pour une certaine période. »

« Et si c’est une inquiétude à voir, c’est une bonne chose, n’est-ce pas ? »


Nouveau : comment suivre au mieux l’actualité de notre site ?

Via notre nouvelle chaîne WhatsApp Nextgen-Auto.com !

Vous abonner (cliquez sur l’étoile pour mettre en favori) à notre Google News si vous utilisez l’appli Google Actualités sur votre smartphone.


Partage

haas1_19_-3.jpg