La F1 va étudier le retour du V8 et mieux expliquer les règles 2026 en attendant
Une erreur de trajectoire à corriger sous 3 ans si possible

La Formule 1 est sous pression pour convaincre les fans sceptiques de sa réglementation moteur radicale de 2026, alors même que les discussions portent déjà sur la prochaine série de règles. En coulisses, au sein de la FIA comme de la FOM, on sent que l’erreur de trajectoire prise par les nouvelles règles est à corriger avant 2031...
Les groupes motopropulseurs de 2026 bénéficieront d’une avancée considérable en matière de puissance électrique et d’une gestion énergétique très complexe. Certains dans le paddock craignent que le spectacle ne soit entamé par des problèmes concernant cette gestion, tandis que les nouveaux fans peinent à comprendre la technologie.
"Nous devons être pragmatiques, communiquer efficacement et simplifier," a déclaré Stefano Domenicali, PDG de la F1, avant Monza.
"Beaucoup de nouveaux fans de Formule 1 ne connaissent pas cet univers."
"Et c’est vrai, les pilotes devront réapprendre à piloter. Mais ce ne sera pas un remake de 2014 avec un seul constructeur dominant. De nombreux autres éléments feront la différence cette fois-ci."
Il faut donc simplifier selon l’Italien, mais comment ?
"C’est un sujet crucial se pose pour la saison prochaine. Nous allons connaître un changement majeur de règlement, et il sera crucial d’expliquer en termes simples toutes les nouveautés techniques et réglementaires sur les voitures."
"Il faut que tout cela soit planifié de manière structurée et compréhensible. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus de « passionnés » qui ne savent pas ce qui se cache sous la carrosserie, et pour ce public, un changement d’une telle ampleur sera difficile à appréhender."
"Avec nos collègues de la FIA et les représentants des équipes, nous envisageons une réunion avec les médias afin de trouver la meilleure façon d’expliquer, en termes simples, ce que nous verrons en piste la saison prochaine. Au début, avec de courtes présentations, incluant des graphiques, pour montrer la voiture, son fonctionnement et ce à quoi les pilotes devront s’habituer. Ce sera crucial, car ces derniers mois, on a beaucoup parlé du règlement de l’année prochaine, parfois de manière instrumentale ; cela fait partie du jeu."
"Nous ne voulons pas utiliser le langage des ingénieurs ; nous devons être pragmatiques, simples. Je dois le comprendre moi-même ; si je le comprends, tant mieux."
"Nous ne pouvons pas ignorer que de nombreux nouveaux fans arrivent en F1 sans connaître ce monde. Il est donc de notre devoir de simplifier le langage et d’expliquer ce qui va se passer. Nous devrons l’expliquer très, très bien."
En coulisses, cependant, on entend déjà s’efforcer d’accélérer le prochain cycle moteur, qui pourrait ne durer que quatre ou cinq ans. Un V8 de 2,4 litres atmosphérique à motorisation hybride légère est désormais la solution privilégiée. Le plan inclurait un bloc électrique de 220 à 240 kW, soit à mi-chemin entre les systèmes actuels et l’objectif de 350 kW pour 2026.
"Après Monza, nous discuterons du règlement du prochain cycle, au-delà de celui de 2026," confirme Domenicali.
"La FIA souhaite simplifier le moteur et tenter d’attirer des fournisseurs privés, et pas seulement les grands constructeurs. Nous devrons concevoir un projet intéressant, utilisant des carburants durables, ce qui nous permettra de réduire la taille et l’encombrement des voitures."
La FIA, soutenue par Red Bull Powertrains et Cadillac dans ce projet de V8, privilégierait un lancement en 2029. Mais des constructeurs comme Audi et Honda souhaitent s’en tenir au cycle de cinq ans promis afin de préserver leurs importants investissements.
"Le développement des moteurs a coûté le même prix à tout le monde," a averti le Dr Helmut Marko, conseiller de Red Bull. "Nous devons penser davantage aux fans et moins aux ingénieurs en ce qui concerne les futures réglementations. Les moteurs doivent être plus simples et moins chers."
Ferrari pourrait se montrer plus flexible, tandis que le directeur de l’équipe, Frédéric Vasseur, a insisté sur le fait que la réduction des coûts ne peut se faire sans clarté.
"Des déclarations claires doivent être formulées sur la manière dont la réduction des coûts souhaitée sera obtenue. Soit des règles plus strictes, soit un plafond plus strict."
Le son est un autre champ de bataille. Même les V8 équipés de systèmes hybrides et de la technologie de combustion pauvre pourraient avoir du mal à retrouver le dynamisme des époques précédentes. Et même sans turbo, les limites de carburant atténueront encore le bruit.
Les coûts sont également un élément central. À partir de 2026, les constructeurs seront confrontés à un plafond annuel de 130 millions de dollars, tandis que les équipes clientes paieront jusqu’à 20 millions d’euros par an pour les moteurs et les carburants durables. La FIA viserait des frais de location de 10 millions d’euros à l’avenir.
Domenicali annonce donc qu’une réunion aura lieu après le Grand Prix d’Italie pour discuter des projets.
"Je partage le point de vue de la FIA : les carburants durables sont essentiels, et une électrification excessive ne conduit qu’à des voitures plus lourdes, plus complexes et plus imposantes, ce qui, franchement, me semble peu intéressant."
"Si nous conservons une forme d’hybridation et garantissons la durabilité grâce à la nouvelle génération de carburants, alors il me semble judicieux de discuter d’un nouveau moteur."
"Nos objectifs sont de réduire les coûts d’exploitation des équipes ; les carburants durables et l’hybridation continueront de répondre aux besoins des constructeurs ; et nous souhaitons également garantir la plus grande indépendance possible en cas de nouvelle crise du secteur automobile."
"Nous souhaitons conserver les grands constructeurs automobiles. L’objectif est donc de leur proposer un projet technologique qui les intéresse tout en permettant, si nécessaire, de créer une sorte de moteur de Formule 1 capable de nous protéger à tout moment d’éventuels ralentissements."
"Notre priorité est évidemment de conserver les grands constructeurs que nous avons, et peut-être d’en attirer de nouveaux. Audi, Cadillac et Honda arrivent ou reviennent, et Toyota suit la situation de près."
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F1 - FOM - Liberty Media
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