Grâce aux budgets plafonnés, un retrait immédiat de Renault F1 est moins probable

Mais la crise pourrait durablement marquer la F1 selon Cyril Abiteboul

Par Alexandre C.

9 mai 2020 - 11:25
Grâce aux budgets plafonnés, un (...)

A l’image de grands constructeurs, Renault subit de plein fouet la crise du coronavirus – les ventes de voitures en France ont été en chute libre le mois dernier, de 88 %. Forcément, la maison-mère pourrait reconsidérer l’engagement d’une équipe de F1, surtout quand on connaît le gouffre qui sépare encore Renault des écuries de pointe, en particulier Mercedes.

Mais Cyril Abiteboul aura des arguments à faire valoir au CA de Renault : la mise en place et même l’abaissement prévu (à 145 millions de dollars) des budgets plafonnés. De quoi être plus performant tout en dépensant un peu moins…

Quand on l’interroge sur l’engagement de Renault dans le sport, Cyril Abiteboul ne cache ainsi pas que les budgets plafonnés pourraient constituer une assurance-vie pour le projet F1.

« Cela dépend d’un certain nombre de facteurs, mais chacun de ces facteurs pointe actuellement dans la bonne direction. »

« C’est le cas du plafond budgétaire. Il s’agira aussi de contenir la course à l’armement sur le développement des moteurs avec des restrictions sur les bancs d’essais, et il y a aussi les Accords Concorde avec une meilleure répartition des revenus. »

« Tout cela va donc dans la bonne direction, cela rejoint les fondements de notre décision, lorsque nous avions choisi de rejoindre le sport alors qu’il était ce qu’il est actuellement, c’est-à-dire – brisé est un peu exagéré - mais avec quelques éléments à rectifier et à améliorer. »

« Si tout cela est effectivement confirmé comme nous le pensons, il est vraiment clair que cela sécurise davantage notre engagement en F1. »

L’abaissement des budgets plafonnés n’a cependant pas été officiellement avalisé : certaines équipes, comme Red Bull et Ferrari, sont encore disposées à voter contre, même si une majorité d’équipes pour suffira. Mais pour Ferrari et Red Bull, Cyril Abiteboul a un message clair…

« Il n’y a absolument pas d’autre solution que de régler un problème créé il y a plus de dix ans par des précédents Accords Concorde, qui ont divisé la Formule 1 en plusieurs catégories. »

« C’est déjà arrivé dans l’histoire de la Formule 1, mais pas au point qu’il n’y ait absolument aucune perspective de rejoindre le premier tiers de grille, si vous n’en faites pas partie dès le départ. Il fallait donc faire quelque chose. »

« Je suis heureux qu’il y a quelques mois déjà, tout le monde ait accepté le principe d’un plafond budgétaire à un autre niveau. »

« La crise est venue s’ajouter à cela et a jeté un lot d’inconnues sur les revenus et l’environnement économique de la Formule 1.

« On peut dire que le plafond budgétaire ne va pas aider à cela, car le plafond budgétaire est pour plus tard. Mais je crains que cette crise ne frappe la Formule 1 de manière durable. Nous restons donc sur le principe du plafond budgétaire, nous maintenons les chiffres qui sont discutés en ce moment. »

Et que répond Cyril Abiteboul à ceux qui assurent que ces budgets plafonnés risquent de remettre en question l’image de « pinnacle du sport automobile » qu’a la F1 ?

« Quel que ce soit ce nombre, 140 millions de dollars, 130 millions de dollars, environ 150 millions de dollars pour avoir deux F1 pour faire la course le dimanche, même si c’est de la Formule 1, cela représente quand même beaucoup de technologie. »

« Je ne trouve donc pas choquant de descendre de là où sont certaines équipes, même si j’accepte complètement l’effort que cela demanderait [aux écuries de pointe]. »

Les budgets plafonnés ne seront cependant pas une solution miracle pour parer à toutes les répercussions de la crise du coronavirus, reconnaît tout de même Cyril Abiteboul. Les équipes en seront durablement marquées…

« Une grande inconnue, qui est une inconnue partagée par nous tous, est l’ampleur réelle de cette crise. Nous espérons que nous pourrons en voir le bout du tunnel dans les prochaines semaines, dans les prochains mois. »

« Si cela se confirme, nous pourrons reprendre presque normalement, même s’il y aura quelques dommages collatéraux, quelques effets secondaires pendant plusieurs années. »

« Mais si la crise devait durer très longtemps... juste pour vous donner un exemple, le marché en termes de ventes de voitures en France a baissé de 88% le mois dernier. »

« Vous pouvez donc voir que si cela devait durer, ce serait un problème, mais pas seulement pour la Formule 1, pour de nombreuses activités. »

Alpine F1 Team - Renault

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