Gordon Murray : Mercedes doit perdre 2 courses pour que je conserve mon record de 1988 !

Il avait conçu la McLaren légendaire de cette année

Par Alexandre C.

19 mai 2019 - 15:02
Gordon Murray : Mercedes doit perdre 2

Gordon Murray demeure aujourd’hui l’une des références absolues de l’ingénierie et de l’aérodynamique des F1 : c’est en effet lui qui a supervisé la conception de la légendaire McLaren MP4/4, qui avait gagné tous les Grands Prix de la saison 1988, à l’exception d’un seul, celui d’Italie.

En 2016, Mercedes s’était aussi approchée de la perfection, avec 19 victoires et 20 poles - sur une saison comptant 21 courses, contre 16 en 1988. En 2019, l’écurie allemande est aussi bien partie pour entrer dans les tables des records, avec déjà cinq doublés en cinq courses. La question est légitime : Mercedes peut-elle aussi remporter tous les GP de cette saison ?

Gordon Murray craint pour sa postérité et espère aujourd’hui que Mercedes perdra au moins deux Grands Prix !

« J’ai besoin que Mercedes perde deux courses cette année » a-t-il confié à Reuters. « A chaque début de saison, je me dis : s’il vous plaît, essayez de perdre deux courses. Mais cette année, cela ne semble pas être le cas. »

Gordon Murray ne digère d’ailleurs toujours pas ce Grand Prix d’Italie 1988, qui avait vu Senna comme Prost finir hors des points.

« Alain Prost avait eu un problème d’électrode en raison d’une défaillance de bougie d’allumage, ce qui ne m’était jamais arrivé dans ma carrière en course auto. Et Ayrton était rentré dans un retardataire en lui prenant un tour. »

« Autrement, nous aurions connu une course propre. »

Mercedes a déjà failli lâcher une victoire en cours de route : à Bahreïn, sans une défaillance de son unité de puissance, Charles Leclerc aurait battu les deux monoplaces argentées. Gordon Murray était le premier supporter du pilote Ferrari devant sa TV !

« Ferrari a jeté cette victoire par la fenêtre. Ils auraient dû gagner cette course. Mais Mercedes doit perdre deux courses, pour que je conserve mon record. Donc je regarde la saison. Ils ont une bonne chance d’y arriver, je dois dire. »

La Mercedes de 2019 avait près de sept dixièmes d’avantage au tour sur la concurrence à Barcelone ; la McLaren de 1988 faisait encore mieux, avec une avance avoisinant la seconde. Mais Murray rappelle qu’il s’était aussi occupé de fiabilité...

« Chez McLaren, j’avais étudié les défaillances des années précédentes, avant mon arrivée, et j’ai trouvé pourquoi il y avait tant de problèmes. J’ai introduit des réunions d’après-course, des outils d’analyse. Ils n’avaient rien. »

« Donc ce n’était pas seulement une affaire de design de la voiture ou de pilotes. »

« Nous avions connu l’année parfaite. J’avais rendu les voitures très fiables. »

Devant sa TV, Gordon Murray apprécie-t-il, dans l’ensemble, le spectacle proposé par cette saison ? Pas vraiment… d’autant plus que Mercedes gagne course après course !

« La F1 doit vraiment faire quelque chose. La F1 doit être, avant toute chose, un championnat de pilotes. »

« Nous nous amusions tellement par le passé. Dès que vous aviez une idée, vous pouviez construire des pièces la semaine suivante et aller une seconde et demie plus vite lors de la prochaine course. De nos jours, vous passez des centaines et centaines d’heures en soufflerie, et ensuite, un simple petit changement sur l’aileron avant vous fait gagner deux dixièmes. Je trouve que c’est vraiment peu excitant… »

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