Du fond de grille en 2023 à champion : la remontada de McLaren F1

Stella revient sur le parcours inattendu de Woking

20 septembre 2025 - 08:24
Du fond de grille en 2023 à champion : la remontada de McLaren F1

McLaren F1 peut remporter, dès ce week-end à Bakou, un 10e championnat constructeur dans sa riche histoire, et le 2e d’affilée.

Ce ne serait pas le premier titre dans la carrière de Stella – qui fut couronné de succès chez Ferrari, en particulier durant l’ère Michael Schumacher.

Mais ce triomphe qui s’annonce pour McLaren F1, en 2025, s’annonce comme un des plus probants de sa carrière, car un des plus précoces dans la saison.

« Eh bien, tout d’abord, allons le gagner, ce titre » commence par tempérer Andrea Stella, sans peut-être y croire lui-même.

« Il n’est pas encore à nous. En ce qui concerne le sentiment que nous éprouvons dans cette quête du titre 2025, oui, il est différent de l’année dernière. »

Andrea Stella a en effet raison puisque début 2024, McLaren F1 n’était pas du tout favorite pour le titre – et était même largement distancée par Red Bull.

Or cette année, l’équipe orange a roulé sur la concurrence dès le premier Grand Prix.

« L’année dernière, le championnat est arrivé comme une surprise, bien plus tôt que prévu par rapport à la trajectoire de l’équipe. Ce n’est qu’à Miami que nous avons pu remporter la première victoire. En fait, c’est ici, à Bakou, que nous avons pris la tête du championnat l’an dernier. Et à la fin, ce fut une grande surprise et une grande joie. »

« Nous avons réalisé assez tôt que la voiture était très compétitive, que nous étions en mesure de gagner des courses. Il s’agissait donc davantage de garder la concentration, de rester focalisé, de maximiser le potentiel disponible. Et nous avons une dimension supplémentaire, à savoir que nos pilotes sont également en lice pour le Championnat des Pilotes. »

Pourquoi un tel progrès marquant d’une année sur l’autre ? Où McLaren F1 a-t-elle progressé durant l’hiver, selon l’Italien ?

« Sur de nombreux aspects. Évidemment, en Formule 1, on essaie de s’améliorer dans tous les domaines possibles. Mais si je devais en choisir un, ce serait d’un point de vue technique. La voiture elle-même est tout simplement bien meilleure. Elle est très innovante par rapport à l’année dernière. Nous avons décidé d’opter pour un développement sur presque chaque partie de la voiture. Nous avons dû faire preuve d’audace dans certains domaines, par exemple au niveau de la suspension avant et d’autres parties moins visibles. C’est donc là que le plus grand pas en avant a été fait. Et évidemment, comme je l’ai dit, l’équipe de course et les pilotes eux-mêmes – nous nous sommes tous développés. »

McLaren F1 a déjà remporté 12 victoires en 16 courses. Le record de points de Red Bull l’an dernier peut être encore battu, mais pas celui de victoires dans l’année. Est-ce un regret pour Andrea Stella ?

« Le record (de Red Bull l’an dernier) tout simplement incroyable. C’est remarquable. Pour nous, c’est une référence, mais ce n’est pas ce à quoi nous pensons. Nous pensons à une course à la fois. Comme nous l’avons vu à Monza, rien ne peut être tenu pour acquis. Red Bull était plus rapide que nous à Monza en qualifications et en course. Nous avons eu l’abandon sur la voiture de Lando à Zandvoort. Donc, avant de penser à la destination finale, nous devons nous assurer de maximiser chaque étape. »

McLaren F1 triomphe-t-elle pour les mêmes raisons que Ferrari sous l’ère Todt ?

Andrea Stella a réussi chez Ferrari comme ingénieur sous l’ère Todt-Schumacher, puis chez McLaren F1 comme directeur d’écurie. Mais en quoi son expérience à Maranello était-elle différente de son expérience à Woking ? Les deux équipes triomphent-elles pour des raisons fort opposées ?

« Je dis toujours que les différences sont bien moindres que ce que l’on pourrait penser. Même au cours de ma carrière chez Ferrari, il y a eu différentes versions de Ferrari alors que l’on était sous le même toit et le même nom. »

« Le potentiel – même l’évolution de l’équipe chez Ferrari – a peut-être montré des différences ou des changements plus importants que ce que j’ai pu trouver en passant de Ferrari à McLaren. »

« Certainement, les deux équipes – comme chaque équipe en Formule 1 – se caractérisent par la recherche des meilleures personnes, la poursuite des normes les plus élevées. Il est certain que le dicton selon lequel chez Ferrari, on peut subir beaucoup de pression extérieure de la part des médias, de l’attention que l’on reçoit – c’est comme l’équipe nationale de sport automobile – permettez-moi de dire que c’est vrai, et il faut y faire face. »

« Mais en même temps, chez McLaren, je dois dire que l’on reçoit beaucoup d’attention. Nous en recevions beaucoup quand nous étions derniers, et nous en recevons beaucoup. On a longuement discuté de Monza. Donc, beaucoup plus de similitudes que de différences, d’après mon expérience. »

La passion, mais aussi la pression, semblent être moins forte chez McLaren F1 que chez Ferrari : est-ce exact selon Andrea Stella ?

« En ce qui concerne la passion associée au fait de faire partie de l’équipe – la fierté de faire partie de l’équipe, de porter le maillot, que ce soit Ferrari ou McLaren – je ressens la même chose. Et d’ailleurs, une partie importante de la manière dont Zak et moi essayons de façonner l’équipe, de créer les bonnes valeurs, est liée au sentiment d’appartenance à l’écurie. Le sentiment de vouloir continuer à s’améliorer, à améliorer l’équipe – parce que nous voulons voir cette équipe gagner. Et il faut s’assurer d’inculquer ces valeurs à chacune des 1 000 personnes. Donc oui, je dirais que la passion est une caractéristique commune à mon ancienne équipe et à mon équipe actuelle. »

Une remontada exceptionnelle depuis 2023

McLaren pourrait triompher, alors qu’il y a seulement deux ans et demi, elle démarrait la saison en fond de grille à Sakhir.

Andrea Stella doit-il se pincer pour y croire ? D’où vient ce petit miracle ? En réalité, précise-t-il, ce n’est pas un miracle, mais le résultat d’investissements structurels qui payent aujourd’hui.

« Si nous considérons une période de cinq ans, en fait, il s’est passé beaucoup de choses – dont une partie me concernait personnellement, car j’étais dans une position différente. Puis, au début de 2023, je suis devenu directeur d’équipe. »

« Mais en même temps, les conditions pour réussir – elles ont commencé bien avant moi. Des investissements qui étaient prévus. Nous avons eu beaucoup d’infrastructures qui se sont concrétisées en 2023. »

« C’est le résultat d’investissements qui ont été approuvés avant que je ne sois directeur d’équipe. Il y a donc un héritage, une contribution qui vient des personnes qui étaient en poste avant moi. »

« Et le développement du point de vue des personnes – le recrutement – c’est peut-être un parcours de cinq ans qui a ensuite commencé à s’accélérer à partir de 2023. »

« Il y a eu d’autres changements en 2023, des changements organisationnels, surtout dans le domaine technique. Cela a permis d’exploiter davantage notre talent. Mais si je pense au talent disponible chez McLaren, en particulier dans l’équipe technique – cela remonte certainement à plusieurs années pour créer un département technique aussi fort. »

« C’est donc un long voyage en Formule 1. Et même si l’on est là pour capitaliser, il y a certainement des contributions, des investissements et du mérite à attribuer à plusieurs personnes. »


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