Vasseur a besoin de sérénité pour aller chercher ‘centième après centième’

Ne pas paniquer même en cas de 6e ou 7e place

19 avril 2025 - 15:04
Vasseur a besoin de sérénité pour aller chercher ‘centième après centième'

Le week-end dernier à Bahreïn, Ferrari a pu installer un nouveau fond plat. Il semble avoir apporté un ou deux dixièmes à l’équipe, mais ne constitue pas la grande révolution permettant à la Scuderia de recoller aux McLaren F1.

Charles Leclerc a dit que ce nouveau fond plat pourrait cependant valoir plus de chrono encore ce week-end, en Arabie saoudite.

Pour Frédéric Vasseur, les essais libres confirment-ils la prédiction du Monégasque ?

« Oui. Mais on ne parle pas de secondes non plus, donc il faut toujours rester calme après les EL1. (En essais libres, le chrono), c’est encore beaucoup lié au mode moteur, à la charge en carburant, et ainsi de suite, et on sait très bien que les conditions de piste seront complètement différentes (en qualifications, le soir), quand il fera peut-être dix degrés de moins. Ce sera un autre circuit et une autre histoire. »

Il est difficile de cerner le potentiel de cette Ferrari : capable du meilleur (la victoire de Lewis Hamilton au sprint à Shanghai) comme du pire, elle semble avoir du potentiel… mais avec une fenêtre de fonctionnement étroite.

Comment Frédéric Vasseur pense-t-il débloquer ce potentiel de la Ferrari ?

« La clé, je pense, est la même pour tout le monde — sauf peut-être McLaren, parce qu’ils ont un petit avantage — mais c’est assez difficile de tout mettre ensemble. Les pneus sont très sensibles, et dès que vous faites une erreur, vous reculez d’un cran. On est dans un peloton où, sur la grille… En quatre centièmes, tu passes de la 2e place à la 6e ou 7e. Donc il faut rester calme, et il faut rester calme aussi dans les conclusions. »

« Je pense que c’est vrai pour nous, mais c’est vrai pour tout le monde. Si tu regardes Max, par exemple, il volait au Japon, et le week-end d’après, il était en difficulté. Aujourd’hui en F1, le peloton est tellement serré que pour une petite erreur, tu perds cinq ou six places sur la grille. »

Au moins sur le plan de la stratégie, Ferrari ne commet plus d’erreurs comme par le passé. L’arrêt aux stands le plus rapide à Bahreïn a été réalisé par la Scuderia ; et la stratégie, avec un arrêt décalé en médiums, a été également profitable.

« Les ingrédients sont là, mais maintenant c’est comme la cuisine — il faut savoir les assembler au bon moment » poursuit Frédéric Vasseur.

« Honnêtement, je n’ai pas le sentiment qu’on ait encore tiré le meilleur de la voiture jusqu’ici, ou alors ponctuellement, sur quelques séances. Mais je dirais que c’est pareil pour les autres. Même McLaren, avec l’avantage qu’ils ont par rapport au reste du plateau, parfois tu vois une de leurs voitures qui a un peu plus de mal. C’est comme ça. Il y a encore quelques années, tu pouvais aller en Q1 avec un train de Mediums, faire un tour et tu passais en Q2. Aujourd’hui, même les top teams doivent parfois mettre deux trains de Softs. Encore une fois, le plateau est très très serré, et à chaque erreur, tu peux perdre cinq ou six positions. Et alors, vu de l’extérieur, ça devient un drame. »

« Nous, on est plus concentrés sur la performance pure, et cinq centièmes, ce n’est pas un drame. Ça veut dire qu’il faut rester calme dans l’analyse si on veut progresser. Je pense que c’était l’une des forces de l’équipe l’an dernier : savoir capitaliser centième après centième. J’espère qu’on va suivre la même trajectoire cette année. »

Centième après centième, donc, c’est le credo de Frédéric Vasseur. L’analyse du deuxième relais en médiums à Bahreïn, lors du dernier Grand Prix, pourrait aider l’équipe à progresser sur la bonne voie : car Charles Leclerc et Lewis Hamilton s’en étaient dit très satisfaits.

« Oui. Je pense que c’est vrai que ce relais s’est bien passé pour nous. Malheureusement, la voiture de sécurité est arrivée un peu trop tôt aussi. Mais maintenant, le sujet — ou le projet — c’est d’être beaucoup plus constants, d’avoir un bon relais en course ou un bon relais en Q3 ou en Q2. Si on veut revenir et se battre pour la victoire, il faut qu’on ait des week-ends bien plus réguliers. Celui-ci commence bien. Même en Chine, le sprint s’est bien passé. Et comme tu peux l’imaginer, on n’a pas retourné la voiture de fond en comble entre les deux. »

Les réglages et les pneus, cela semble être plus que jamais la clef – mais aussi la difficulté – de ces F1 contemporaines.

« On est vraiment à la limite. Je ne veux pas parler des autres, mais dès que tu pousses un peu trop, tu le payes avec les pneus dans le virage suivant. C’est vraiment très limite, très difficile de trouver le bon équilibre. Mais on progresse dans cette direction. »


Partage

xpb_1339352_hires.jpg