’Sous la douche’, ’en promenant le chien’ : Adrian Newey a des idées en permanence

L’ingénieur d’Aston Martin F1 s’en réveille parfois la nuit

11 février 2025 - 18:03
'Sous la douche', 'en (…)

Adrian Newey explique comment il travaille, et comment la conception par ordinateur a influencé sa manière d’aborder les idées de développement. Le nouveau directeur technique d’Aston Martin F1 visualise mieux ce qu’il doit faire, mais cela lui demande parfois un travail de réflexion plus éloigné.

"Ce que je constate, c’est qu’en ce qui concerne l’aérodynamique, grâce à l’outil CFD qui permet de visualiser les choses, on peut commencer à comprendre les flux beaucoup plus facilement qu’auparavant" détaille Newey.

"Il s’agit d’examiner la CFD, d’essayer de comprendre les structures tourbillonnaires, les pertes, les champs de pression, puis de travailler sur certains détails et certaines idées. Il m’arrive souvent d’être bloqué et de m’éloigner, puis une nouvelle idée peut surgir - parfois au milieu de la nuit, ce qui est ennuyeux !"

"J’avais l’habitude de me lever immédiatement et de griffonner, puis il m’arrivait de me lever le matin et de me dire ’Quelle connerie, ça ne valait pas la peine de me lever et de gâcher ma nuit de sommeil’. Maintenant, j’ai tendance à me réveiller et à adopter l’attitude suivante ’Si c’était une bonne idée, je m’en souviendrai encore le matin’."

"J’utilise maintenant cette attitude comme une sorte de premier filtre, si vous voulez. D’autres sont à plus court terme, comme se lever, aller se promener, prendre un café... Je trouve qu’il est parfois plus facile de s’éloigner et de revenir. Ou bien sous la douche, toutes les choses habituelles. Il s’agit en général d’idées itératives."

"Les premières idées principales ont tendance à être, si vous voulez, plus libres, mais presque toujours inattendues - sous la douche, en promenant les chiens. Le subconscient ne cesse de me fasciner... comment vous pouvez être en train de faire quelque chose de complètement différent, puis cette sorte de bulle de pensée surgit."

L’ingénieur est souvent en train d’observer les autres F1 et ne cache pas qu’il s’en inspire : "C’est normalement pour essayer de voir ce que font les autres. De temps en temps, j’en fais part aux responsables de l’usine et je leur dis ’j’ai remarqué ceci, cela pourrait valoir la peine d’être copié, essayons-le sur notre voiture’."

"D’autres fois, je m’en sers plutôt pour dire ’OK, ils sont allés dans cette direction, qu’est-ce qu’ils essayaient de faire ?’ Ce qui m’intéresse, c’est le type d’objectif que quelqu’un essaie d’atteindre, plutôt que les détails spécifiques de la manière dont il y est parvenu."

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