Pourquoi l’Empire romain est le contre-modèle de Wolff en F1

‘Je protège ma tribu’ : loyauté et intégrité, des valeurs cardinales

Par Alexandre C.

31 octobre 2021 - 17:34

Directeur d’écurie en F1 n’est pas un métier comme un autre. De plus en plus, les ingénieurs ont laissé place aux managers, étant donné la taille des équipes modernes qui rassemblent des centaines et centaines d’ingénieurs.

Pour Insider, après Günther Steiner, Toto Wolff s’est confié sur les particularités de ce métier. Pour lui, il y a des points communs entre son activité de directeur d’écurie et d’investisseur : comprendre le ressenti et l’intérêt bien compris des gens.

« Il s’agit de comprendre l’organisation, d’avoir un réel intérêt pour les gens, de comprendre les courses et les finances. C’est un peu de tout cela, mais le plus important est l’intérêt pour les gens. »

« Les pilotes ont des personnalités différentes, l’un d’entre eux aura besoin d’un mode d’interaction différent de celui de l’autre pour être dans la meilleure position possible mentalement et dans la voiture. »

« Je suis une personne émotive. Je protège ma tribu. C’est ainsi que je vois ma famille, mon groupe d’amis, mon entreprise et l’équipe. Je ne laisserai personne faire du mal à la tribu. C’est pourquoi je peux être très émotif, mais je le sais, ce qui signifie qu’au fil des ans, je peux regarder et dire de ne pas le prendre trop personnellement, car il y a toujours quelqu’un d’autre qui a un programme différent et vous devez le respecter. »

« Il y a des jours qui sont purement liés à la performance où je ne parle pas trop, même si je participe à des réunions sur l’aspect technique des choses qui m’intéresse beaucoup. D’autre part, il y a l’aspect commercial de notre activité. Nous avons un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dollars. »

Mais Toto Wolff n’aborde pas son métier en cynique absolu, pour maximiser à tout prix la performance. Pour lui, l’intégrité est une valeur très, très importante ; des propos qui prennent évidemment une certaine résonance en cette saison de tensions et de polémiques avec Red Bull et Christian Horner.

« Comme avec n’importe quelle personne, je m’intéresse et ce que je dis sera toujours guidé par des convictions. C’est-à-dire la loyauté, l’intégrité, s’en tenir aux vérités, ne pas traiter de mensonges et ce sont les piliers fondamentaux pour traiter avec n’importe qui. »

Refuser l’auto-complaisance

Si directeur d’écurie est un métier particulier, diriger Mercedes l’est plus encore : car l’équipe a tout simplement remporté chaque championnat depuis 2014. Il faut donc éviter un grand ennemi : l’auto-satisfaction.

« Il y a une raison pour laquelle peu d’équipes gagnent des championnats du monde. Il y en a très peu qui gagnent des championnats consécutifs et il n’y en a aucun - dans aucun sport - qui ait gagné sept titres consécutifs. »

« Nous avons déjà mis la barre assez haut, et la complaisance est l’une des raisons pour lesquelles les équipes commencent à perdre. Cela signifie qu’il faut s’y attaquer directement. Il faut savoir que le manque d’objectifs, le manque d’énergie, le manque de motivation, la complaisance, le sentiment d’être dans son bon droit sont autant de facteurs qui contribuent à la chute d’une équipe. »

Et pour illustrer son point de vue Toto Wolff s’improvise historien de l’Antiquité…

« L’Empire romain est tombé parce qu’il n’avait plus de pays à conquérir. »