Pirelli n’est pas sûr que les débris aient causé les crevaisons

La dégradation due à de trop longs relais mise en cause

Par Emmanuel Touzot

3 août 2020 - 07:01
Pirelli n'est pas sûr que les (...)

Durant les deux derniers tours du Grand Prix de Grande-Bretagne, trois crevaisons sont venues perturber les pilotes Mercedes, Valtteri Bottas puis Lewis Hamilton dans le dernier tour, le Britannique ayant franchi la ligne d’arrivée sur trois roues, et Carlos Sainz, qui a tout perdu comme Bottas et terminé hors des points.

Les trois roues incriminées étaient à l’avant gauche à chaque fois, un pneu qui souffre sur le circuit rapide de Silverstone et ses virages rapide à gauche d’Abbey, Copse, Maggots, Becketts et Stowe. Des incidents qui ne sont pas sans rappeler la double crevaison subie par les pilotes Ferrari en 2017 dans les derniers kilomètres de la course, là aussi à l’avant gauche.

Ces incidents sont arrivés peu après la perte de son aileron avant de Kimi Räikkönen, qui a escaladé les vibreurs dans l’enchaînement Maggots, Becketts et Chapel et arraché une moitié de sa moustache. Pirelli juge que les crevaisons pourraient être dues à des débris, ce qui rejoindrait ce qu’a dit Christian Horner, qui a révélé qu’environ 50 coupures avaient été vues dans les pneus de Max Verstappen à l’arrivée, bien qu’il les ait changés à deux tours de l’arrivée.

"Nous attendons le pneu du parc fermé et nous enquêterons sur ce qui s’est passé dans les derniers tours" a déclaré le directeur de Pirelli, Mario Isola, peu après la course. "C’est un peu tôt pour vous donner des conclusions - cela pourrait être une forte dégradation, car des pneus avec 38 tours ou plus sur ce circuit sont très usés, mais je ne dis pas que l’usure est la cause du problème."

Certaines voix se sont élevées contre le travail fait par Pirelli sur ses gommes, mais comme le dit Isola, le manufacturier avait donné un fenêtre maximale de 38 tours sur les gommes dures. Dès lors, la crevaison de pneus soumis à rude épreuve n’est pas très étonnante, et le fait que le même pneu ait crevé sur les trois monoplaces laisse penser que ce n’est pas uniquement dû aux débris.

"Cela peut être des débris car nous avions des morceaux de l’aileron avant de Kimi sur la piste, mais aussi d’autres débris. C’est pourquoi nous voulons enquêter non seulement sur les pneus qui ont eu des crevaisons, mais aussi sur ceux utilisés dans les derniers tours de la course, pour comprendre si nous trouvons d’autres coupures ou de possibles indications de ce qui s’est passé."

"Nous avons la possibilité de faire des analyses dans nos laboratoires en piste. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour enquêter car nous avons une autre course la semaine prochaine et nous devrons tirer des conclusions le plus vite possible. L’objectif est d’avoir quelque chose mardi au plus tard. S’il y a besoin de faire un test qui n’est pas possible sur la piste, nous enverrons le pneu dans un de nous fourgons à Milan."

"Je suis confiant que nous puissions avoir de bonnes indications des laboratoires que nous avons ici en piste. Le niveau de dégradation est plutôt élevé, c’est un fait. J’ai regardé le pneu de [Romain] Grosjean dans le premier relais, il était complètement usé. J’ai regardé certains pneus du second relais, et le niveau de dégradation est proche de 100%, donc nous devons comprendre si c’est la cause des crevaisons."

Sans savoir si la dégradation elle-même est la cause de ces problèmes, Isola explique comment la forte usure et le fait de trop faire rouler ces gommes a pu engendrer davantage de problèmes lorsque des débris se sont mis à joncher la piste en fin de course.

"Ce qui est clair quand on a un pneu complètement usé, c’est que la protection sur la bande de roulement est moindre, donc s’il y a un petit morceau de débris en piste, il est facile d’endommager le pneu. Certaines cordes sont visible sur le pneu, c’est pourquoi je dis que le niveau de dégradation est proche de 100%."

Isola explique que si les problèmes vus ce dimanche sont dus à la dégradation, il ne servira à rien d’amener une autre sélection de composés, et cette option semble pour l’instant mise de côté par Pirelli, qui doit amener des pneus plus tendres la semaine prochaine : "Il y a plusieurs points d’interrogation actuellement, selon la cause du problème. Nous devons réagir de manière logique."

"Chaque pneu a un nombre maximal de tours, qui dépend de la voiture, des réglages, du niveau d’énergie, et c’est pourquoi nous ne pouvons pas dire que la limite est la même pour tous. Mais si le problème est la dégradation, nous ne le réglerons pas en revenant au même choix qu’aujourd’hui. Nous n’en avons pas de plus dur, nous n’avons aucun pneu capable de faire toute la distance de course à Silverstone."

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