Officiel : Le président de la FIA envisage un recul concernant les jurons
Des discussions constructives ont eu lieu avec les pilotes F1 et WRC
Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a suggéré que les nouvelles directives controversées, introduites cette année pour améliorer le langage des pilotes et éviter les jurons pourraient être modifiées.
Les pilotes peuvent se voir infliger de lourdes amendes, une suspension de course, voire perdre des points au championnat, en vertu d’une nouvelle « Annexe B » du Code Sportif International de la FIA, publiée cette année pour aider les commissaires à déterminer les sanctions en cas de violation de certaines règles.
Les deux règles les plus pertinentes en Formule 1 et dans d’autres championnats du monde ces derniers temps concernent les concurrents causant "un préjudice moral ou une perte à la FIA, à ses organes, à ses membres ou à ses dirigeants", ainsi que toute "mauvaise conduite".
Max Verstappen a laissé entendre que ces deux règles étaient à l’origine de son refus de commenter la pénalité qu’il a reçue lors du Grand Prix d’Arabie saoudite.
Les pilotes reconnus coupables d’avoir enfreint ces règles en 2025 s’exposent à une amende dès la première infraction, puis à des amendes aggravées et à des sanctions sportives dès la deuxième ou la troisième infraction sur une période de deux ans.
Un multiplicateur est appliqué en fonction du niveau du championnat : les pilotes de F1 se voient infliger une amende quadruplée, soit 40 000 € pour une seule infraction de « mauvaise conduite », 80 000 € plus une suspension d’un mois avec sursis pour une deuxième infraction, et 120 000 € plus une suspension d’un mois et une déduction de points au championnat pour une troisième infraction.
En théorie, cela signifiait qu’un pilote de F1 ayant juré trois fois en conférence de presse sur deux saisons pouvait être suspendu, perdre des points au championnat et se voir infliger une amende de 120 000 € !
Ben Sulayem et la FIA ont fait valoir que la mise en œuvre de ces lignes directrices visait à aider les commissaires à appliquer les règles existantes et que leur publication répondait à une volonté de transparence accrue. Il a également été souligné que les directives ne se limitaient qu’à cela, et que les commissaires pouvaient toujours faire preuve de discrétion.
Mais la mise en œuvre de l’Annexe B a pris de court de nombreux pilotes, en F1 comme dans d’autres championnats, et une première polémique concernant ces règles a conduit les pilotes du Championnat du monde des rallyes à créer leur propre association (WoRDA) à l’image de celle des pilotes de F1, la Grand Prix Drivers Association, pour s’opposer aux nouvelles sanctions.
En F1, les pilotes ont longuement discuté des directives avec les représentants de la FIA lors de la course d’ouverture de la saison en Australie, qui s’est conclue par un accord raisonnable entre les deux parties. Il a été expliqué aux pilotes que l’évaluation des infractions se résumerait à la question de savoir si l’incident s’est produit dans un environnement contrôlé ou non ; que les communications radio en voiture dans le feu de l’action ne seront sanctionnées que si elles enfreignent les règles bien établies concernant le langage injurieux envers les officiels ou le langage discriminatoire, mais que les pilotes seront tenus de faire preuve de plus de retenue lors des interviews en parc fermé et des conférences de presse de la FIA.
En WRC, un consensus similaire a été atteint. Certains ont déjà interprété cela comme un recul de la FIA, qui s’écarte de sa politique de tolérance zéro, réalisant que ce serait trop sévère. D’autant plus que l’année dernière, interrogé sur une lettre critique de la GPDA appelant la FIA à traiter les pilotes comme des adultes, Ben Sulayem a déclaré que "cela ne les regardait pas".
Mais l’instance dirigeante a fait valoir que ce qui figure actuellement à l’Annexe B ne constituerait jamais une politique de tolérance zéro, avec des sanctions draconiennes en permanence.
Ainsi Ben Sulayem a publié ce lundi soir sur Instagram que des « améliorations » pourraient être apportées à l’Annexe B. Il n’a pas précisé de calendrier ni garanti de modification de la formulation, mais il semble que le sujet soit en cours d’élaboration et que la FIA devrait apporter prochainement plus de précisions.
"Suite aux retours constructifs des pilotes de nos sept Championnats du monde FIA, j’envisage d’apporter des améliorations à l’Annexe B."
"En tant qu’ancien pilote de rallye, je comprends mieux que quiconque les exigences auxquelles ils sont confrontés."
"L’Annexe B est un élément clé du Code Sportif International et joue un rôle essentiel pour maintenir l’accessibilité du sport à l’ensemble de notre famille sportive. Ce sont les humains qui établissent les règles et les humains peuvent les améliorer."
"Ce principe d’amélioration continue est une chose à laquelle j’ai toujours cru et qui est au cœur de tout ce que nous faisons à la FIA."
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FIA
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