Mekies calme le jeu : le championnat ? Chez Red Bull on n’en parle même pas

La méthode c’est "une course à la fois, rien d’autre"

Auteur : Franck Drui
18 octobre 2025 - 12:31
Mekies calme le jeu : le championnat ? Chez Red Bull on n’en parle même pas

Arrivé récemment chez Red Bull Racing, Laurent Mekies a rapidement trouvé ses marques dans une équipe en pleine reconstruction. Alors que Max Verstappen reste en lice pour le titre mondial, le Français, désormais directeur d’équipe, a livré une vision claire et méthodique du travail de l’écurie : rester loin des spéculations extérieures et travailler course par course.

Dans un paddock souvent dominé par les calculs et les rumeurs, Mekies prône la simplicité et la rigueur technique : se concentrer sur la course suivante, comprendre ses outils, et faire confiance à l’humain. Une philosophie qui, à en juger par les progrès récents de Red Bull, semble déjà porter ses fruits.

De quoi sauver la fin de la saison ? A Austin, interrogé sur les chances de Max Verstappen de revenir sur les pilotes McLaren F1 dans la course au titre, Mekies s’est montré très réaliste : il est déjà bien tard, même si rien n’est impossible.

"Je vais peut-être vous décevoir un peu. La simple vérité, c’est qu’à l’intérieur de l’équipe, nous prenons les choses course par course. Je sais que cela peut sembler être une réponse toute faite, mais si vous entrez dans notre salle d’ingénierie, personne ne parle du championnat, ni avant un Grand Prix, ni après. Nous ne parlons que de la course à venir, voire uniquement de la prochaine séance d’essais. C’est là que se concentre toute notre énergie. Le reste découle de ce travail."

Et quand on lui demande d’évaluer les chances de Verstappen, le Français refuse d’entrer dans ce jeu alors que son pilote les a quantifiées à 50/50 jeudi dans le paddock.

"Je ne mettrai pas de chiffre dessus. Mais cela ne change rien à notre approche. Nous aimons la course pure. Ici à Austin, il y a probablement trois ou quatre équipes capables de gagner dimanche. Tout se jouera sur un dixième, voire un demi-dixième, entre décrocher la pole ou se retrouver en troisième ligne. C’est sur cet infime détail que nous sommes concentrés. Les pourcentages ne changent rien pour nous."

Depuis l’introduction d’un dernier package aérodynamique à Singapour, Red Bull semble avoir retrouvé une partie de son rythme sur les circuits à forts appuis. De quoi faire de la RB21 une monoplace compétitive partout sur les six dernières courses.

"Je pense qu’on peut dire que nous avons maintenant le potentiel pour nous battre à l’avant sur la plupart des circuits," admet Mekies.

"Cela ne veut pas dire que nous allons gagner à chaque fois, mais si nous exploitons tout le potentiel de la voiture sur un week-end donné, nous pensons pouvoir jouer la victoire. Cela ne veut pas dire non plus que nous ne serons pas battus par Toto [Wolff], Zak [Brown] ou Fred [Vasseur] sur certaines courses. Mais nous devrions désormais faire partie du groupe de tête."

2026 : un nouveau départ… mais pas une page totalement blanche

Jeudi, Max Verstappen a aussi intrigué les journalistes en affirmant que 2026 ne serait pas une page totalement blanche pour les équipes malgré la refonte des règlements techniques.

"Il y a beaucoup de choses que nous pouvons transférer vers 2026," acquiesce le Français.

"Oui, c’est une nouvelle feuille blanche du point de vue du design de la voiture et du groupe propulseur, mais nous utiliserons les mêmes personnes, la même méthodologie, les mêmes processus et les mêmes outils."

Mekies insiste sur l’importance de comprendre les limites des outils actuels avant d’entamer ce nouveau cycle.

"Nous savions qu’il était crucial de débloquer tout le potentiel de la voiture actuelle avant de tourner la page. L’objectif est de quitter 2025 en comprenant parfaitement où se situent nos limites, ce que nous comprenons ou non, afin de concevoir une meilleure voiture pour 2026. Cela demande un peu de temps en moins sur la nouvelle voiture, mais cela nous permettra d’aborder le futur avec davantage de confiance."

"Donc, oui, il y a beaucoup de domaines où l’on pourra transférer des connaissances - la gestion des pneus en fait partie, même s’ils vont changer. Mais plus largement, tout ce qui touche à la corrélation entre les outils, la soufflerie, la simulation ou la sensibilité de la voiture, cela restera valable."

Le redressement est dû aux femmes et aux hommes de Milton Keynes

Mekies a tenu à saluer le travail collectif accompli depuis plusieurs mois lorsqu’on lui a demandé à quel point son nouveau leadership avait inspiré de la confiance.

"Il est important de souligner que le redressement de l’équipe est dû aux femmes et aux hommes de Milton Keynes. Ce sont eux qui, sans jamais accepter les limites du projet, ont cherché des solutions, ont équilibré les efforts entre 2025 et 2026 et ont réussi à redresser la situation après des semaines d’efforts."

S’il ne tire toujours pas la couverture vers lui, il reconnaît que son arrivée a pu surprendre.

"Je ne vais pas mentir : ce changement n’était attendu ni par eux, ni par moi. Cela a sans doute été difficile à digérer au début. Mais je ne peux qu’être reconnaissant pour l’accueil que j’ai reçu. Chaque jour, je découvre davantage de personnes, je comprends mieux la dynamique de l’équipe, et je suis impressionné par la manière dont tout le monde m’a aidé à m’intégrer."

Enfin, Mekies a évidemment salué la pole de Verstappen pour le Sprint qui aura lieu tout à l’heure (19h, heure française) avant les qualifications (à 23h).

"Honnêtement, c’était un travail incroyable de la part de l’équipe et de Max. On était un peu derrière la McLaren en SQ1, un peu derrière en SQ2. Un dixième, un dixième et demi, on savait que ça allait être serré."

"Lando a ensuite réalisé un très bon tour en SQ3, et ça semblait très difficile à égaler. Max est resté dans la même trajectoire que Lando pendant la majeure partie du tour, mais dans les derniers virages, il a lancé la voiture et a creusé le plus petit écart nécessaire pour la pole."

"Celui qui exploitera au mieux sa voiture entre nous, McLaren et Mercedes, aura suffisamment de potentiel pour décrocher la pole. Nous sommes tous très, très proches. Pour le Sprint déjà, l’équipe et Max ont fait un excellent travail. Il faut concrétiser maintenant."


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