Max Mosley, ancien président de la FIA, est décédé

Jean Todt l’avait remplacé à la tête de la fédération en 2009

Par Emmanuel Touzot

24 mai 2021 - 16:00
Max Mosley, ancien président de la (...)

L’ancien président de la Fédération Internationale de l’Automobile, Max Mosley, est décédé à l’âge de 81 ans. Il avait dirigé la FIA de 1993 à 2009 avant d’en laisser les commandes à Jean Todt.

Avant cela, il avait aussi dirigé la FISA, Fédération Internationale du Sport Automobile, de 1991 à 1993, après avoir battu Jean-Marie Balestre lors de l’élection visant à en élire le nouveau président.

Né le 13 avril 1940 à Londres, Max Mosley a d’abord montré un engagement politique et préparé une carrière d’avocat au début des années 60. C’est à ce moment-là qu’il découvre la course automobile.

Pilote de F2 dans l’écurie London Racing Team qu’il avait cofondée à la fin des années 60, il a également roulé pour Frank Williams Racing Cars dans la discipline. Sa carrière de pilote restera modeste et il ne franchira jamais le dernier échelon vers la F1.

Cofondateur de March Engineering

Avec le pilote Alan Rees, l’ingénieur Graham Coaker et surtout avec Robin Herd, ingénieur de l’équipe McLaren à la fin des années 60, il fonde March Enginering. Le nom de l’équipe reprend les initiales de leurs 4 noms.

L’année suivante, en 1970, March est déjà en Formule 1 et en plus d’engager ses propres châssis, il en loue à d’autres équipes comme Tyrrell Racing. Et les débuts sont glorieux.

March remporte trois de ses quatre premières courses et Mosley, qui use de ses talents d’orateur pour rehausser l’image de son équipe et promettre encore plus de résultats, négocie des contrats avec les géants américains Firestone et STP.

Malheureusement, la perte de Tyrrell comme client entraîne la chute de March, qui va ensuite s’effondrer. Mosley quittera l’équipe pour se consacrer pleinement à la FOCA, l’association des constructeurs de Formule 1.

La guerre FOCA-FISA, puis un éloignement du sport auto

Mosley va user de son influence, lui qui était membre de la FOCA avec March depuis la fin des années 60, pour remplir au mieux son rôle de conseiller juridique de la FOCA, dirigée par alors par un certain Bernie Ecclestone.

La FOCA veut défendre les intérêts des petites équipes de F1, majoritairement anglaises, tandis que la FISA est soutenue par les constructeurs. La guerre qui éclate et dure trois ans va conduire à la première version des Accords Concorde.

La FOCA récupère les droits TV et l’exploitation commerciale des Grands Prix. La FISA, de son côté, récupère la gestion sportive et réglementaire de la F1. Après cela, Mosley quitte la FOCA et la Formule 1 pour s’engager en politique britannique.

Retour en sport auto : Simtek et présidence de la FISA

En 1986, Mosley revient vers le sport automobile pour présider la commission des constructeurs de la FISA. Il devient rapidement vice-président de la FIA, qui chapeaute notamment la FISA.

En parallèle, il fonde Simtek Research, qu’il laisse entre les mains d’un de ses anciens ingénieurs, Nick Wirth. Motivé par ses responsabilités au sein de la FIA et de la FISA, mais également inquiet de la toute-puissance de Jean-Marie Balestre, qui dirige les deux entités, il se présente pour l’élection du président de la FISA.

Il est élu face à Balestre, revend ses parts dans Simtek et fait une année de mandat à la tête de la FISA. Il en démissionne ensuite pour se faire réélire sur la base de son programme écoulé pendant la première année de mandat. Réélu, il dirige désormais la FISA tandis que Balestre garde la main au sein de la FIA.

Présidence de la FIA

Très porté sur la sécurité dans l’automobile en général, Mosley récupère la tête de la FIA en 1993 après avoir promis à Balestre un poste de président du Sénat FIA, une nouveauté signée Mosley.

Il veut le retour à une F1 plus insctinctive et limite rapidement les aides électroniques, mais aussi la télémétrie ou encore l’assistance au freinage et, évidemment, les suspensions actives.

C’est aussi dans un espoir de réduire les coûts, une problématique déjà présente il y a près de 30 ans, que Mosley agit ainsi. Mais son mandat prendra une tournure différente en 1994.

La F1 subit en effet deux décès cette année-là, ceux d’Ayrton Senna et Roland Ratzenberger, et de nombreux pilotes sont blessés. Mosley créé cette année-là un groupe de recherche sur la sécurité présidé par le médecin de la F1, Sid Watkins.

Un militant pour la sécurité sur routes et circuits

Critiqué pour des changements jugés trop impulsifs, Mosley refuse que la F1 conserve un tel niveau de risque et fera notamment pression pour l’adoption du HANS quelques années plus tard.

On lui doit aussi le renforcement des attaches de roues à la fin des années 90 et au début des années 2000. Sous son impulsion, la FIA a également participé à la création de l’Euro NCAP, la norme de crash-tests toujours en vigueur dans le milieu de l’automobile de route.

Son dernier mandat, presque entamé à contrecœur alors qu’il voulait que Jean Todt le remplace à sa tête, est terni par des affaires extra sportives. Sur le plan sportif, Mosley met en place les débuts de l’hybridation avec l’arrivée des V8 avec KERS.

Fin 2008, il annonce qu’il ne se représentera pas à la tête de la FIA, et c’est Jean Todt qui lui succède, comme Mosley le voulait depuis le début des années 2000. Il restera observateur de la F1 mais ne sera plus vu dans les paddock dans la décennie suivante.

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