Komatsu réplique à Steiner : non, je n’ai pas ’bullshité’ sur les performances de Haas F1
Il pensait vraiment que Haas F1 serait dernière
Ayao Komatsu a-t-il été trop pessimiste ? En début d’année, avant les essais hivernaux, le successeur de Günther Steiner dépeignait un sombre tableau pour Haas F1. L’équipe s’attendait à être bonne dernière du peloton, n’ayant pas résolu tous ses problèmes de performance.
Or, le début de saison a été très positif pour Haas F1 : l’équipe a inscrit des points lors des deux derniers Grands Prix (avec même une double arrivée dans les points en Australie).
Günther Steiner, soit par lucidité, soit par jalousie, n’a pas manqué de relever, la semaine dernière, que Komatsu avait volontairement noirci le tableau. Steiner savait lui, avant de partir, que les chiffres en soufflerie étaient prometteurs pour Haas F1. Du moins il le prétendait...
Tout cela, Ayao Komatsu le dément : pour lui, le début de saison est une bonne surprise, mais une surprise quand même, pour Haas F1.
« Je savais combien nous trouvions en temps. Mais je dois supposer que tous les autres trouvaient au moins la même chose, voire plus, car je sais à quel point nous avons commencé tard. »
« Je sais que nous nous sommes arrêtés pendant deux mois pour faire l’évolution apportée à Austin. »
« Nous sommes donc la plus petite équipe, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si nous avions des outils plu avancés. Maintenant, je suis sûr que tout le monde est aussi intelligent que n’importe qui d’autre, en moyenne. »
« C’est donc ma base de référence. Je ne fais pas de "bullshit", je ne raconte pas de conneries, je ne mets pas d’écran de fumée. C’est ce que j’attends de la réalité. »
« Sur les chiffres (en soufflerie), je suis désolé, mais ce n’est pas un grand nombre. Donc, je n’aurais jamais pensé que ce serait suffisant pour obtenir la 7e place au classement des constructeurs. C’est impossible. Comment pouvez-vous vous attendre à ce qu’Alpine fasse ce qu’elle a fait ? Vous l’auriez prédit ? Non. »
« Vous ne pouvez donc pas compter sur le fait qu’une équipe gâche tout, vous devez supposer qu’ils font du bon travail. »
Les membres de Haas F1 partageaient aussi le pessimisme de Komatsu : selon le directeur d’écurie, tout le monde s’attendait à finir dernier au classement des constructeurs.
« En interne également, je ne veux pas que mes collaborateurs voient la voiture Bahreïn en dernière place, qu’ils soient déprimés et qu’ils baissent la tête. »
« Je voulais juste leur dire : vous savez ce que vous faites, vous n’avez juste pas eu assez de temps pour rendre la voiture assez performante - ce n’est pas de votre faute si on est dernier à Bahreïn. »
« C’est le message interne que je voulais faire passer. Je devais donc préparer mes gars à Bahreïn pour qu’ils ne soient pas trop déprimés, si on était derniers. »
« C’est donc un message plus en interne, si vous voulez, mais ce n’est pas un "écran de fumée". Sérieusement, c’est ce que j’attendais. »
Après les essais privés, Komatsu a compris qu’il y avait de l’espoir…
Aux essais hivernaux à Bahreïn, Haas F1 s’est concentrée uniquement sur les longs relais, notamment pour régler le problème critique d’usure des pneus.
C’est alors que Komatsu a commencé à être plus optimiste...
« Nous avons fait des essais de pré-saison, après le premier et le deuxième jour, en regardant notre rythme de course, j’ai pensé que nous pourrions nous battre contre peut-être deux ou trois autres équipes, je ne savais pas exactement combien, mais quelque part autour de la 8e, 7e place. »
« Mais oui, je ne l’ai su qu’une fois que nous avons commencé à courir. Et aussi en termes, disons, d’appui aérodynamique que nous générons à partir de la voiture… c’est très différent de ce que dit la soufflerie. »
« En soi, c’est un problème. Mais c’est aussi en partie une bonne surprise. Aurais-je pu le prédire en regardant les chiffres de la soufflerie ? Pas du tout. »
La voiture produit-elle donc plus d’appui aérodynamique que prévu ? La soufflerie n’est-elle pas corrélée avec la piste ?
« Je n’ai pas particulièrement envie d’entrer dans les détails. Mais ce n’est pas comme ça. Ce n’est pas linéaire. »
« Mais certaines caractéristiques que nous voyons sur la piste… ce n’est peut-être pas génial de parler en termes de chiffres simples, de chiffres absolus, de chiffres qui font les gros titres, devrais-je dire. Il faut parler en termes de caractéristiques de la voiture : et notre F1 est beaucoup plus exploitable, de sorte que le pilote peut en extraire de la performance. »
« Si vous avez une voiture qui atteint des sommets, le pilote peut aller jusqu’à la limite de temps en temps. Mais si vous avez, disons, une voiture bénigne et plus stable… d’accord, les performances absolues sont moindres, mais neuf fois sur dix, il peut trouver de la performance. »
« Si vous envisagez une course sur 305 km, quelle voiture voulez-vous ? Bien sûr, vous voulez une voiture bénigne et stable. Et sur certaines parties de la voiture, c’est le cas. »
« C’est pourquoi les pilotes peuvent en tirer une certaine confiance. Encore une fois, si quelqu’un peut tirer des conclusions à partir de la soufflerie, c’est extraordinaire. »
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