Hamilton a ‘douté’ de lui-même et de son engagement en F1
Il parle très ouvertement de ses incertitudes intérieures
Lewis Hamilton a facilement battu George Russell aux points, au championnat, cette année ; en qualifications, le bilan a été plus équilibré : il y a eu 11 partout entre les deux pilotes Mercedes sur un tour rapide, et un écart de 4 centièmes entre les deux hommes seulement en moyenne.
Le dernier Grand Prix d’Abu Dhabi, que Lewis Hamilton a très mal négocié, n’a rien changé à sa réputation : selon Toto Wolff, le septuple champion du monde est toujours le meilleur pilote F1 du plateau (voir notre article).
Mais Lewis Hamilton, qui aura 39 ans en janvier prochain, doute-t-il parfois de lui-même ? De son propre talent ? Ces deux dernières décevantes avec Mercedes ont-elles immiscé en lui le venin du doute ?
C’est avec une grande ouverture d’esprit que Lewis Hamilton, au sortir de cette année 2023 compliquée, s’est confié…
« En fin de compte, lorsque vous avez des saisons difficiles comme celle-ci, il y aura toujours des moments où vous vous direz : ’C’est moi ou c’est la voiture ? Est-ce que je l’ai encore [le talent, la motivation] ? Est-ce que je l’ai perdu ?’ »
« Parce qu’il vous manque quelque chose, vous savez... quand la magie opère, quand tout est réuni, la voiture et vous, toutes ces étincelles, c’est extraordinaire. Et c’est ce que vous recherchez. »
« Bien sûr, j’ai eu des moments de doute, je ne suis qu’un être humain. Si quelqu’un dans le monde vous dit qu’il n’a pas ces choses, il est dans le déni. Nous sommes tous des êtres humains. »
Pour toutes ces raisons, au moment d’envisager une prolongation de contrat avec Mercedes, Lewis Hamilton n’a-t-il pas hésité à ne demander, finalement, qu’un bail d’un an ?
« Non, pas au moment des négociations. J’ai confiance dans le fait que nous y parviendrons [à gagner avec Mercedes]. »
Hamilton et le défi des 40 ans
Lewis Hamilton se voit-il donc en F1 au-delà de 40 ans, comme un Fernando Alonso aujourd’hui ? Pourra-t-il rester au meilleur niveau malgré les années qui passent ? Et surtout, pourra-t-il rester au-delà de 40 ans dans une voiture ne pouvant pas jouer les victoires ?
« Ce qu’il faut apprendre, c’est qu’il ne faut jamais dire jamais. Mais à ce moment-là [de la prolongation de contrat], je ne pensais vraiment pas que je continuerais. Ce sont des saisons sacrément longues. On passe beaucoup de temps loin de tout le monde. Cela fait 16 ans que je le fais. C’est épuisant. »
« Il y a beaucoup de paillettes, de glamour et de points positifs, mais il n’est pas facile de rester à son meilleur niveau, de rester engagé, de continuer à s’entraîner, de continuer à donner des résultats. La pression est énorme. »
« Vous êtes scruté en permanence et je suis à un stade de ma vie où il n’y a aucune chance que je gagne. »
« Si je gagne une course, on me dit : "Oh, c’est un septuple champion du monde, tu as 103 victoires". Si je n’ai pas de bons résultats, on me critique... Je ne peux que perdre à ce stade de ma vie. Il y a donc eu une période où je me suis demandé si je voulais vivre cela. »
« J’aime toujours conduire. J’aime toujours monter dans la voiture. Quand ils démarrent la voiture et que vous avez tous ces gens autour de vous, l’équipe, vous descendez la voie des stands… j’ai toujours le même sourire sur mon visage que le premier jour où j’ai conduit. »
Ce qui rassure Lewis Hamilton, ce sont ses performances en course cette année : le dimanche, il a très souvent pris le dessus sur George Russell.
« La plupart de mes performances en course ont été très bonnes. Donc, je suis content de ça - de retrouver le niveau que je devrais avoir. »
Quant aux qualifications... Lewis Hamilton ne commence-t-il pas à perdre en vitesse de pointe ?
« Les qualifications sont encore un domaine qui doit être amélioré. En tant qu’équipe, nous avons du mal à obtenir la performance de ces pneus et vous remarquerez qu’il y a eu un week-end où George a été très mauvais et où j’ai été correct, puis cela a basculé dans l’autre sens. Et cela tient à de petits détails de la voiture. Nous devons donc mieux travailler en tant qu’équipe pour être en mesure d’extraire toute la performance plus régulièrement, comme le font certains autres. »
« D’une manière générale, je suis beaucoup plus satisfait de mes performances cette année que l’année dernière. »
Au-delà de la F1 : un engagement pour la diversité
Si Lewis Hamilton demeure ainsi motivé, c’est parce que son engagement chez Mercedes va au-delà même du sport : mais aussi pour la diversité en F1.
« Gagner le championnat du monde est une part importante de cette ambition [de poursuivre ensemble avec Mercedes]. Mais je veux aussi continuer à construire, avec l’équipe, tout le travail que nous faisons pour avoir de l’impact, je veux continuer à pousser, avec l’équipe, Mission 44 [programme lancé par Mercedes et Lewis Hamilton pour soutenir la diversité dans le sport auto]. »
« Je ne sais pas jusqu’où cela peut aller et j’essaie d’étendre tout ça, ce qui signifie que je dois collecter plus d’argent. Je dois constituer une équipe plus étoffée si je veux travailler davantage au Brésil, par exemple, ou en Afrique. Obtenir un Grand Prix en Afrique serait énorme. »
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