Des F1 plus physiques ? Wolff n’est pas sûr de suivre Hamilton…
Il faut que la F1 reste à l’avant-garde de la technologie
Lewis Hamilton a fait une sortie remarquée dans les médias jeudi, à Montréal : le pilote Mercedes s’est plaint de la qualité du spectacle et du manque de suspense prévalant aujourd’hui en F1 ; il a également critiqué les moteurs actuels, plaidant pour un retour des V10 ; enfin, il a estimé que les F1 contemporaines étaient trop faciles à conduire, notamment pour des jeunes pilotes…
Toto Wolff a dû ainsi assurer le service après-vente de cette vrillée médiatique. Et il se dit en désaccord avec son pilote champion du monde sur un point : rendre les F1 plus complexes à piloter, n’est pas une idée en phase avec les derniers développements technologiques auxquels le constructeur Mercedes est particulièrement attaché…
« Tout d’abord, les pilotes veulent des machines difficiles à conduire, c’est clair. Quand nous devrons faire évoluer le règlement châssis, alors, ce pourrait être un point de discussion. Pouvons-nous remonter dans le temps ? Je ne suis pas entièrement sûr. Si vous mettez une voiture en piste dans ces conditions, elle va vibrer en ligne droite, ce n’est pas ce que veut un pilote. Je ne suis pas sûr que les pilotes s’en satisfassent. »
« Mais quand vous regardez les images de Mansell et Senna qui sont épuisés, qui s’effondrent, après la fin de chaque course, oui, c’est excitant, et les pilotes devraient être des gladiateurs. Donc je peux comprendre d’où viennent ces déclarations. »
« Mais regardez les chronos, nous avons les voitures les plus rapides de l’histoire aujourd’hui. Nous avons changé l’aérodynamique des F1 cette année, pour les ralentir de plusieurs secondes et en fait, elles vont plus vite que l’an dernier. Donc les niveaux d’appuis sont énormes et c’est vraiment parce que le niveau de perfection a augmenté énormément. Vous ne voyez plus trop d’erreurs aujourd’hui. »
« On pourrait, artificiellement, rendre la F1 plus difficile : il faudrait enlever la direction assistée. Et alors vous aurez des pilotes qui seraient des bodybuilders, ils souffriront pour finir une course, parce que ce sera très fatigant. C’est facile à faire. Cependant, ce serait faire un pas en arrière sur le plan de la technologie. Mais c’est quelque chose qu’il faudrait peut-être considérer à l’avenir, pour le côté divertissant. »
Lewis Hamilton a également fait polémique sur une petite maladresse d’expression : le Britannique a plaidé pour que la F1 soit « un sport d’homme. » Pense-t-il, comme Bernie Ecclestone, que les femmes n’auraient pas la condition physique nécessaire ?
« Ah, il était en forme Lewis ce jour-là » a plaisanté Toto Wolff.
« Je ne pense pas que ce soit ce qu’il a voulu dire – ce n’était pas discriminatoire. Au contraire. Il est très ouvert sur la diversité. Il a couru contre Susie Wolff en Formule Renault. Il a voulu dire que la F1 devrait être un sport de gladiateurs, avec les machines les plus rudes à conduire pour les meilleurs pilotes du monde. »
« Des initiatives de la FIA ont fusionné avec Dare to be Different [mouvement pour promouvoir les femmes dans le sport auto, lancé par Susie Wolff]. C’est merveilleux de voir qu’il y a plus de filles qui vont maintenant en karting. Et par le passé, pour 100 garçons, vous aviez une ou deux filles ; aujourd’hui, il y en a 5 ou 6. Cela commence à avoir un impact. Nous le verrons dans cinq ans. J’espère vraiment que nous resterons assez longtemps en F1 pour voir une fille courir, de manière compétitive, dans la discipline. »
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