Perspectives 2019 : Alonso parti, McLaren va-t-elle tomber encore plus bas ?

L’atout maître est allé voir ailleurs, mais Woking va-t-elle se racheter ?

Par Alexandre C.

5 janvier 2019 - 16:11
Perspectives 2019 : Alonso parti, (...)

Eviter le déclassement définitif : McLaren dos au mur

McLaren a connu une des pires saisons de son histoire l’an dernier. La dynamique de l’écurie a été plus inquiétante encore : relativement convaincante en début de saison, l’équipe a perdu pied pour être reléguée en fond de grille en fin d’année. Après le départ de Honda, les failles du département châssis ont été révélées au grand jour.

C’est peut-être, paradoxalement, une bonne nouvelle pour McLaren, qui s’était longtemps cachée derrière l’excuse de l’unité de puissance Honda. McLaren ne peut plus se dérober aujourd’hui, et Zak Brown a déjà confirmé que le département châssis avait été profondément restructuré, notamment au niveau de la collaboration entre les différentes équipes de travail, pour ne pas répéter un même désastre.

En 2019, McLaren se doit en effet de progresser au classement des constructeurs, après avoir fini 7e du championnat (si on compte les points enlevés à Force India), soit un résultat pire que celui obtenu en 2016 avec Honda (6e place). Pour éviter le déclassement stratégique, Woking se doit de viser le top 5, soit une position encore inférieure à son standing d’écurie historique. Contrainte à l’humilité, confrontée à ses failles, risquant d’être reléguée en « seconde division » de la F1, McLaren est ainsi menacée de connaître le destin de Williams.

Sur le plan du châssis, McLaren peut être un peu plus optimiste

Le destin de McLaren dépendra en grande partie des progrès effectués sur le plan du châssis. Deux éléments incitent ici à l’optimisme. Tout d’abord, McLaren aura cette fois-ci plus de temps pour adapter le châssis à l’unité de puissance Renault. On se souvient que la décision de passer de Honda à Renault, avait été prise trop tardivement l’an dernier. Zak Brown avait assuré, à Monza en 2017, que l’écurie rattraperait son retard, ce qu’elle n’a jamais fait. Du même coup, elle n’a pu s’apercevoir de problèmes structurels sur la MCL33.

La deuxième raison tient aux leçons retenues de cet exercice. Un problème fondamental a été identifié sur la MCL33 dans la deuxième moitié de saison (sans être relevé). La saison étant trop avancée pour construire une MCL33 version B, les espoirs ont été reportés sur la voiture de cette année, qui devrait donc, si les dirigeants de McLaren disent bien la vérité, exprimer un potentiel plus convaincant.

Si McLaren ne parvient pas à réagir, il sera temps d’acter le déclin (définitif ?) du département châssis de Woking. Rappelons que même avec un moteur surclassant la concurrence en 2014, McLaren n’avait fini que 5e au classement des constructeurs. Les maux de l’écurie sont sûrement plus profonds…

Sainz et Norris, un duo fragile ?

Mais pour marquer de gros points, il faudra plus qu’un bon châssis : des pilotes fiables et constants. McLaren disposait peut-être du meilleur pilote du plateau l’an dernier, en la personne de Fernando Alonso. Voilà l’Espagnol, lassé de se démener pour la 10e place, parti vers d’autres horizons.

McLaren, en pleine reconstruction, a alors fait appel à un duo relativement jeune, totalement renouvelé, composé de Carlos Sainz et Lando Norris.

Carlos Sainz sort d’une saison contrastée avec Renault, comme il l’a reconnu lui-même. En début de saison, il a peiné à s’adapter au style de pilotage d’une monoplace largement renouvelée, à travailler au mieux avec une écurie dans laquelle il n’avait pas beaucoup couru. Sa capacité d’adaptation à un nouvel environnement ne porte guère à l’optimisme. De surcroît, il a été battu dans ses confrontations directes face à Max Verstappen ou Nico Hülkenberg.

Le cas Lando Norris n’apparaît pas non plus extrêmement enthousiasmant pour McLaren. Certes, le Britannique a obtenu la 2e place en Formule 2 pour sa première saison. Néanmoins, il n’a signé qu’une pole et qu’une victoire, démontrant donc une vitesse pure très discutable. Sa deuxième moitié de saison a été erratique et il ne semble pas sur une bonne dynamique. Enfin et peut-être surtout, il a été, dans les grandes largeurs, dominé par George Russell, nouveau pilote Williams.

En somme, McLaren pourrait bien disposer d’un des line-ups les moins solides. Renault (avec Nico Hulkenberg), Williams (avec George Russell) ou même Sauber (avec Kimi Räikkönen) ont des pointures que n’ont pas McLaren.

Conclusion : McLaren ne se met plus la pression, un aveu d’échec ?

Ecurie cliente de Renault, McLaren disposera de surcroît de deux pilotes de second standing l’an prochain. Deux signes qui montrent que le standing de l’écurie n’est pas sorti indemne de cette saison 2018 de la désillusion.

Dos au mur, les ingénieurs de Woking n’ont plus le choix et doivent prouver que McLaren est toujours McLaren. Les performances des dernières années et le départ de Fernando Alonso n’incitent guère à l’optimisme, mais qui sait, un sursaut d’orgueil est toujours possible…

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