Toyota : Retour sur un baptême manceau avec Pascal Vasselon

Il revient sur les soucis et sur les satisfactions

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19 juin 2012 - 14:52
Toyota : Retour sur un baptême (...)

Dans sa voix, il n’y a nulle déception. Tout du moins, elle ne transparait pas. Alors que la course tire à sa fin, que ses deux TS030 ont disparu depuis plusieurs heures, le directeur technique de Toyota parle avec le sourire. C’est dans sa nature. Pascal Vasselon revient sur les soucis et sur les satisfactions. Il revient sur l’immense frayeur...

Vos voitures n’ont pas pu suivre le rythme en début de course, puis petit à petit, vous êtes revenus au contact avant de doubler Audi. Comment expliquez-vous cela ?

« Nous ne cherchions pas du tout à faire un départ agressif et de mener à la force du poignet durant 10 minutes. Je sais que les gens nous attendaient dans cette position du chasseur mais non pas du tout. Au contraire, nos pilotes avaient pour consigne de prendre un départ prudent et c’est ce qu’ils ont fait. De toute façon, au début de l’épreuve, la piste avait été lavée par les pluies et elle avait perdu son grip. Or nous avions réglé les voitures pour qu’elles soient rapides lorsque le grip serait revenu. Dès que ce phénomène a commencé à se manifester, nous avons retrouvé de la performance. Nous nous sommes alors rapproché du rythme des Audi."

"Nous avons trois forces dans notre voiture : le système hybride qui a fonctionné sans problème aussi bien durant les qualifs que durant la course, l’efficacité aérodynamique et la douceur de la voiture avec les pneus. Très vite, nous nous sommes aperçus que trois relais passaient sans problème. Nous avions même une amélioration des performances lors du troisième relais et nous sommes alors passés à quatre. Là, nous avons commencé à reprendre du terrain. »

Pensez-vous que vous auriez pu maintenir une telle intensité durant la suite de la course ?

« Je répondrai oui. Car il ne s’agissait pas d’une attaque un peu folle de la part d’une de nos voitures. Non, c’était notre rythme de course et d’ailleurs, les deux voitures étaient dans le même rythme. Vous savez, lorsque Nico rattrape Benoit, tout est sous contrôle. Et il doit le passer afin de maintenir son rythme. C’est un peu chaud car Benoit est un peu rude avec lui dans cette phase mais il n’y a alors rien de spécial dans les réglages de la voiture ou dans l’attaque de nos pilotes. C’est juste notre rythme de course. »

Y a-t-il un lien entre le système hybride et la défaillance du moteur thermique de la n°8 ?

« Non, aucun. Vraiment, notre système hybride n’a connu aucun problème de quelque nature que ce soit. C’est une simple défaillance du moteur thermique. Et cela n’a pas de lien non plus avec le premier moteur perdu lors des qualifs, perte qui était issue d’un problème d’assemblage. Là, nous devons encore analyser le moteur pour comprendre ce qu’il s’est passé. Nous n’avons pas ouvert le moteur, nous avons juste regardé à l’intérieur avec un boroscope. »

Le moteur thermique semble donc être le talon d’Achille de la voiture ?

« Il est vrai que nous avons connu quelques problèmes récemment. Oublions toutefois celui cassé ici aux essais car il s’agit vraiment d’une erreur de notre part. Mais ce sont vraiment des problèmes récents. Lors des quatre premières séances d’essais, nous n’avons jamais connu le moindre problème avec ce moteur ! Donc je suis confiant en notre capacité à comprendre et résoudre ces problèmes. »

Pensez-vous avoir parcouru suffisamment de kilomètres pour engranger toutes les données en vue de l’année prochaine ?

« Cela fait partie de notre déception. Nous voulions absolument réparer tout ce que nous pouvions pour repartir à fond et accumuler le maximum de kilomètres. La seule chose qui pouvait nous arrêter était un problème moteur. C’est ce qui est arrivé or nous n’avons pas le droit de changer le moteur... Dès que Kazuki a eu le contact avec la Deltawing, nous avons changé de mode. Nous étions passé en mode séance d’essais et nous allions finir la course ainsi. Nous allions faire des essais avec les pneus. Donc effectivement, nous aurions aimé une course plus longue de notre côté, c’est certain. »

Que vous inspire l’effrayant envol d’Anthony Davidson. On peut se poser la question de l’utilité de l’aileron de requin, non ?

« L’accident d’Anthony se produit à pleine vitesse et là, l’aileron de requin n’y peut rien. Auparavant, les envols pouvaient se produire aux alentours de 230 km/h. Avec l’ajout de cette dérive, cette vitesse est remontée à 260-270 km/h. Mais à la lumière de ce qu’il s’est produit samedi, il est évident que nous allons devoir rediscuter de ce problème, d’y trouver de nouvelles solutions. »

Toujours est-il que le géant japonais a donné une sacrée réplique à la firme aux quatre anneaux. Soyons honnête, cette réplique se situe au-delà de ce que nous pouvions imaginer pour une première participation. Le directeur technique de Toyota peut être content de cette entrée en matière malgré la déception brute de l’échec (attendu et normal pour un programme si récent) et de ne pas avoir pu passer le cap de la mi-course...

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