Une F1, plusieurs usines : comment Haas s’adapte à sa stratégie d’externalisation
Un défi complexe de logistique…
La spécificité de Haas dans le paddock est d’avoir une forte externalisation de la conception de sa propre F1 : non seulement l’équipe compte un bureau d’études à Maranello, peuplé d’anciens ingénieurs Ferrari et notamment de Simone Resta, ancien directeur technique d’Alfa Romeo ; mais encore l’équipe sous-traite la construction du châssis à Dallara.
Les bases de l’équipe sont dispersées entre Banbury, l’Italie (avec Dallara et Ferrari) et l’Amérique…
Matt Scott, mécanicien en chef et chargé du département production, en a dit plus sur cet éclatement de la géographie de Haas : n’est-ce pas trop un désavantage quand il s’agit de produire et d’assembler une F1 ?
« Un facteur de la construction de notre voiture est que nous faisons appel à des fournisseurs externes. Nous disposons d’un bureau de conception centralisé (à Maranello, ndlr) et nous avons des partenaires clés tels que Ferrari et Dallara, mais du côté de la production, nous avons de nombreux fournisseurs différents, de sorte que chaque élément doit faire l’objet d’un contrôle de qualité. »
« Le bureau du design de la F1 (à Maranello) part du principe que lorsqu’il envoie sa pièce à notre équipe d’achat, qui la transmet ensuite à un fournisseur, la pièce sera fabriquée conformément au dessin. »
« C’est dans la construction des voitures que nous découvrons ces problèmes. C’est à ce moment-là qu’on se rend compte qu’on n’a jamais autant de temps qu’on le voudrait pour passer par toutes les étapes de contrôle de la qualité et d’essai de montage. »
La pandémie, poursuit Scott, n’a rien arrangé aux affaires de Haas...
« Nous avons une base de construction de voitures chez Dallara et c’est la configuration standard pour nous. En raison du COVID-19, nous n’avons pas pu le faire l’année dernière, mais cette année, comme Dallara fabrique à nouveau nos châssis, il est logique d’utiliser leurs vastes installations modernes. »
Et il y a aussi les problèmes de calendrier et de coordination entre les bases pour faire arriver les pièces en même temps… Des goulets d’étranglement se forment par conséquent.
« Au début de la construction d’une voiture, nous avons un calendrier qui définit quand toutes les pièces seront disponibles, ou du moins quand nous aimerions qu’elles le soient. Il est très rare que cela se produise en raison des délais de fabrication ou des retards dans le fret. Ce n’est jamais aussi simple que de faire en sorte que toutes les pièces arrivent en même temps. »
A quel point enfin Scott est-il dépendant de Ferrari, son partenaire clef, pour la construction de la voiture ? Une question que d’autres équipes se posent…
« Évidemment, l’installation du moteur et de la boîte de vitesses est une partie importante de la construction de la voiture, et nous ne pouvons pas le faire sans l’aide de Ferrari. Nous sommes un de leurs clients, mais nous avons également besoin d’une quantité importante d’informations pour rendre notre installation aussi facile que possible. Ils ont travaillé avec nos designers probablement depuis le milieu de l’année dernière. »
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