Un dirigeant d’AlphaTauri estime que ‘Verstappen a sauvé la F1 à lui tout seul’

Graham Watson, le team manager de Max Verstappen lors de sa première saison en Formule 1, et bras droit de Franz Tost à la direction de Toro Rosso/AlphaTauri, a vu grandir le Néerlandais et devenir le ‘tueur’ qu’il est aujourd’hui chez Red Bull.

Très souvent dans ses débuts en carrière, Max Verstappen a été vu comme un pilote ‘agressif’. Un trait de personnalité que Watson confirme finalement – derrière le volant seulement.

« Max est un gars sympathique, mais pas sur la piste. »

« En 2015, Max a effectué son premier test avec la voiture, à Jerez. Je discutais avec lui, et il y avait des photographes partout. J’ai alors réalisé ce que cela devait être que d’avoir des caméras braquées sur soi en permanence. J’ai demandé à Max : Tu as 17 ans et les photographes te suivent tout le temps. C’est ce qui t’attend pour le reste de ta vie en F1. Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : "Cela n’arrivera que si je suis assez bon". C’était sa réponse. »

Cette agressivité, Max Verstappen allait aussi la montrer en interne, chez Toro Rosso, pour prendre le dessus sur son coéquipier Carlos Sainz. De là sont sorties quelques frictions..

« Jos est très direct, c’est noir ou blanc. Il voulait s’assurer que Max ne soit en aucun cas désavantagé et il a toujours défendu les intérêts de son fils. De l’autre côté, le père de Carlos Sainz, un champion de rallye passionné et couronné de succès, a fait de même. »

« Y a-t-il eu une rivalité entre les pères ? S’il y en a eu, je ne l’ai pas vue. Ils voulaient tous les deux le meilleur pour leurs fils, ce qui est plus que logique. »

Au Grand Prix de Singapour 2015, la rivalité entre les deux pilotes Toro Rosso allait éclater, quand Max Verstappen refusa d’obéir aux consignes d’équipe et de laisser passer Carlos Sainz...

« Cela a confirmé ce que j’avais déjà prévu. S’il a un gap, il va saisir l’opportunité. Tout le monde le sait maintenant. J’ai respecté son refus à Singapour, car Max a prouvé qu’il ne se laisserait pas faire. ‘Je vais devenir champion du monde et vous me dites que je dois m’effacer ? Oubliez cela’. En fin de compte, cela n’a pas eu d’importance pour cette course, mais son "non" en dit long sur lui. »

Max Verstappen, en 2015, avait eu la chance de commencer dans une équipe Toro Rosso qui était dans une bonne situation en termes de compétitivité. Mais s’il avait commencé dans une équipe de fond de grille, comme Marussia à l’époque, aurait-il pu avoir le destin que l’on sait ?

« S’il avait commencé chez HRT ou Caterham, il aurait aussi fini dans la meilleure équipe et dans la meilleure voiture. Parce que Max a de l’engagement, de la confiance en soi et qu’il est sans pitié : tout ce qu’il faut pour devenir champion du monde. »

« Après la première victoire de Max à Barcelone, un de nos ingénieurs nous a dit que nous devrions en être fiers, car nous y avions un peu contribué. J’ai répondu : Vous êtes sérieux ? Vous rêvez ? Car si Max avait été avec nous ou ailleurs, il aurait fini par gagner des courses de toute façon. C’est juste arrivé un peu plus tôt que prévu. »

Max Verstappen, le sauveur de la F1 ?

Watson va même très loin, en assurant que Max Verstappen a sauvé la F1 à lui tout seul ! Et il en profite pour adresser un tacle aussi à Lewis Hamilton...

« Max est la meilleure chose qui soit arrivée à la Formule 1. Quand Max est passé de nous à Red Bull, je l’ai comparé à Michael Schumacher. Il a rendu la Formule 1 immensément populaire à l’époque. Il suffit de regarder les vieilles images d’Hockenheim et de Spa : les tribunes étaient remplies de drapeaux de Schumacher. »

« Je ne dis pas que ce que fait Hamilton est mal, mais il n’est pas le nerd de la F1 comme Max. Quand des gars comme lui ne sont pas dans la voiture, ils sont dans le simulateur ou dans un kart. Ils essaient toujours de s’améliorer. »