Sexiste, moi ? Ben Sulayem répond aux accusations de harcèlement
En se défendant plus ou moins adroitement…
Mohammed Ben Sulayem a tenu une nouvelle fois à démentir les allégations de sexisme portées contre lui.
En 2001, Mohammed Ben Sulayem avait été accusé de déclarations ouvertement sexistes ; l’Emirati avait affirmé « qu’il n’aime pas les femmes qui pensent qu’elles sont plus intelligentes que les hommes car elles ne sont pas dans la vérité. » Des déclarations qui avaient été exhumées de son site internet…
Puis au printemps dernier, des accusations de sexisme, plus récentes cette fois, relayées par Shaila-Ann Rao, l’ancienne avocate de Mercedes F1 (qui était secrétaire général pour le sport automobile par intérim à la FIA jusqu’en décembre 2022) étaient sorties dans la presse. Accusations que Mohammed Ben Sulayem avait encore dû démentir…
Empêtré dans la polémique, le président de la FIA s’est donc livré à un exercice d’auto-justification auprès de l’Associated Press américaine… et ne semble pas vouloir assumer les propos tenus en 2001 notamment.
« Qu’ai-je dit, si je l’ai dit ? Supposons que ce soit moi. »
« Je vais vous dire exactement ce qu’il [sic] a dit. "Je déteste que les femmes pensent qu’elles sont plus intelligentes que nous" [les hommes]. Mais elles détestent que les hommes pensent qu’ils sont plus intelligents qu’elles. »
« Ai-je dit que nous [les hommes] sommes plus intelligents ? Non. Ai-je dit qu’ils sont moins intelligents ? Non. Pour l’amour de Dieu, si c’est la seule chose qu’ils ont contre moi, je vous en prie, ne vous gênez pas, vous pouvez faire pire que cela. »
Mohammed Ben Sulayem, pour se défendre, met ensuite en avant son bilan pour l’égalité des genres...
« Les gens peuvent revenir en arrière et voir ce qui a été dit, et si j’ai dit quelque chose contre les femmes. En 117 ans d’existence de la FIA, je suis le seul président à avoir fait venir une femme comme PDG [Natalie Robyn]. »
« J’ai créé la commission EDI [égalité, diversité et inclusion] et j’y ai fait entrer une femme [la conseillère Tanya Kutsenko]. »
« Il y a un manque de respect envers les femmes si vous dites que nous devons avoir 30 % de personnel féminin. Elles sont recrutées sur la base de leur mérite et de leur crédibilité. Et c’est pour cela qu’elles sont là. »
« Regardez la femme [sic] de Bernie Ecclestone [Fabiana Ecclestone, vice-présidente pour le sport en Amérique du Sud], c’est l’une des plus actives » poursuit Mohammed Ben Sulayem, qui a oublié sans doute le prénom de ‘la femme’ de Bernie Ecclestone…
« Ils ont dit que je l’avais fait venir en raison du soutien de Bernie Ecclestone [à ma candidature]. Mais Bernie n’a aucun lien avec les votes. Il n’a aucun pouvoir sur eux. »
Sur les accusations cette fois relayées par Shaila-Ann Rao, Mohammed Ben Sulayem sous-entend que l’ancienne dirigeante de Mercedes aurait été déçue de ne pas obtenir le poste de PDG de la FIA...
« Lorsque nous avons ouvert un poste de PDG, Shaila-Ann voulait être PDG. »
« Je ne pouvais pas m’impliquer. J’ai dit : "Shaila, tu es douée, poursuis le processus". Nous avons reçu 150 candidatures et tout le monde a suivi le processus. »
Et Mohammed Ben Sulayem présente même, au journaliste de l’Associated Press, des messages WhatsApp que lui auraient envoyés Rao, pour lui remercier de l’avoir hébergée durant le Grand Prix d’Italie 2023...
« Je ne veux pas faire de commentaires. Mais cela date de septembre. Sexisme, s’il vous plaît ?! Ont-ils quelque chose d’autre, mes accusateurs ? Pourquoi ne viennent-ils pas me confronter ? »
Ces accusations ont été un coup dur porté à Mohammed Ben Sulayem - au moment même où il perdait son fils, Saif, décédé en avril dans un accident de la route à Dubaï.
« L’attaque dont j’ai été victime au début de l’année était inhumaine, compte tenu de la tragédie que j’ai vécue. »
« J’aimerais que si j’ai fait les choses dont on m’accuse, vous vous asseyiez avec moi, que vous me mettiez au défi et que vous me confrontiez. Mais n’inventez pas et ne me lancez pas des choses, et lorsque je vous demande de les prouver, vous vous enfuyez et ne revenez pas. Ce n’est pas la bonne méthode. »
Au final, Mohammed Ben Sulayem serait-il victime d’une campagne orchestrée pour l’affaiblir ? Si oui, par qui ?
« Oui, parce que je fais ce qu’il faut.
« Imaginez qu’au cours de ma campagne, en Europe, quelqu’un m’ait dit : "Ne pensez jamais que nous accepterons que notre président de la FIA soit un Arabe musulman portant le nom de Mohammed". »
« J’ai ri parce que je savais comment battre ces critiques - en gagnant. Mais mon équipe chrétienne était tellement en colère contre (mes accusateurs). J’ai dit : "Non, laissez tomber, s’il vous plaît, c’est quelque chose que j’attends d’eux". Mais pouvons-nous nous remettre au travail ? Et travailler pour la passion que nous aimons, le sport automobile, et l’améliorer ? »
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