Présentation du Grand Prix F1 de Bahreïn 2022

Une nouvelle ère. Un nouvel âge d’or débute ce week-end pour la F1 avec le Grand Prix de Bahreïn 2022. En effet, c’est ce dimanche que se tiendra la première course avec le nouveau règlement technique.

Il s’agit du changement le plus important sur le plan des châssis depuis le début des années 80. Une date vieille de 40 ans qui correspond à la dernière fois que l’on a vu des F1 tirer leur appui essentiellement de l’effet de sol.

Ce dernier est de retour dans le but d’offrir plus de spectacle en piste et davantage d’intensité dans les duels. Et c’est sur le circuit de Sakhir que l’on pourra découvrir un premier aperçu de ces F1 entièrement nouvelles.

Les caractéristiques de la piste

Bien que construite en plein désert, elle possède plusieurs virages rapides en dévers. Le premier virage est un gros freinage en bout de ligne droite, propice aux dépassements mais également aux accrochages au départ.

Après une deuxième petite ligne droite, où est installée la première zone de DRS, les pilotes font face à un nouveau virage serré avant le premier enchaînement rapide et en descente.

Après cette zone arrive un virage rapide à gauche qui se transforme en freinage en appui avant l’épingle qui suit. Après celle-ci, la deuxième zone de DRS arrive et le reste du circuit est constitué de virages rapides, notamment un enchaînement composé d’un long virage à gauche et d’une courbe à droite.

La longue ligne droite du retour et la ligne de départ et arrivée représenteront des possibilités de dépassement. La troisième zone de DRS est installée sur la ligne droite de départ / arrivée.

Côté moteur

Sakhir s’avère moyennement exigeant pour le groupe propulseur. Sur chaque tour, on dénombre quatre lignes droites. Le moteur à combustion interne et le turbo seront donc à pleine charge sur 60 % du tour.

Le climat aride de Bahreïn peut avoir des conséquences irréversibles sur le moteur à combustion interne. La pression augmente au cœur des cylindres, menant au phénomène de cliquetis. Le point d’allumage est alors surveillé de près afin de prévenir tout problème.

Les enchaînements entre les virages 4 à 8 et 11 à 13 sont parsemés de gros freinages. Environ 27 % de l’énergie récupérée au freinage l’est sur les quatre premiers virages. Cela permet au MGU-K de maintenir la batterie sous charge, un aspect essentiel étant donné qu’il devra également alimenter le moteur à combustion interne sur ces quatre longues lignes droites.

Ces mêmes lignes droites permettent au MGU-H de disposer d’un flux constant de gaz d’échappement. Cet élément sera déterminant, car la consommation d’essence est élevée sur un tour en raison de la fréquence des freinages et des accélérations. Sakhir se place ainsi au deuxième rang, derrière Montréal, des plus fortes consommations d’essence.

Le MGU-H dispose de nombreuses opportunités de récupération d’énergie via l’échappement dans les lignes droites. Il est alors crucial de la restituer rapidement au « moteur » en vue de négocier au mieux les virages lents. Un réglage équilibré et fluide du groupe propulseur se traduira dans les temps au tour.

Les zones de freinage en bout de lignes droites requièrent une cartographie spéciale. Après une longue période à pleine charge, la phase de freinage s’avère particulièrement éprouvante, les cylindres étant coupés plus longtemps. En conséquence, leurs températures chutent et leur allumage correct est d’autant plus important.

Forces en présence

On dit souvent, lors de la première présentation de l’année, que la hiérarchie sera délicate à prédire. Cette année, ça semble même être mission impossible, tant les essais hivernaux ont semblé flous sur de nombreux points.

On peut évidemment envisager que Ferrari et Red Bull soient parmi les équipes les plus en forme dès les premiers Grands Prix de l’année. La Scuderia n’a de cesse d’assurer qu’elle ne sera pas favorite, mais tout le peloton la considère comme telle.

De son côté, Red Bull a jugé que Ferrari était la référence, mais Helmut Marko a dit que son équipe en était actuellement proche en matière de performance. Et Mercedes F1 dans tout ça ? Juste derrière si l’on en croit l’équipe.

En effet, les champions du monde constructeurs en titre se veulent prudents en ce début de saison. Et pourtant : on les a déjà vu bluffer à maintes reprises lors des premières courses de saison, pour finalement jouer immédiatement la victoire. L’année dernière, c’était d’ailleurs le cas.

Derrière, le peloton semble extrêmement serré et aucune équipe ne semble en grande difficulté. McLaren a manqué de roulage à Bahreïn mais semble avoir des bases saines, tout comme Williams, qui a enchaîné les tours avec une FW44 visiblement bien née.

AlphaTauri a aligné un très grand nombre de tours à Bahreïn et ne semble pas subir de difficulté majeure. Alfa Romeo F1 a corrigé le tir de ses essais de Barcelone et Haas semble aussi avoir une voiture bien née.

Alpine F1 semblait en difficulté mais les propos de Fernando Alonso sont très rassurants et l’équipe a semblé cacher son jeu jusqu’à la fin des tests. Reste à savoir ce qu’Aston Martin F1 a sous le pied en matière de performance.

La première réponse à toutes ces questions arrivera samedi lors des qualifications, et surtout dimanche lors de la manche d’ouverture du championnat.

Le palmarès complet du Grand Prix de Bahreïn :