Pourquoi marquer des points en F1 n’est pas forcément plus facile aujourd’hui

Même si les 10 premiers marquent des points, et non les 6 

Par Alexandre C.

11 avril 2021 - 12:27
Pourquoi marquer des points en F1 (...)

Yuki Tsunoda avait créé une petite sensation à Bahreïn, en marquant des points (9e place) pour son premier Grand Prix, avec AlphaTauri. Le Japonais était ainsi le 65e pilote à marquer des points dans sa première course, et le premier depuis Stoffel Vandoorne en 2016.

Mais en vérité, comme toutes les statistiques en F1, la performance de Yuki Tsunoda, tout aussi remarquable qu’elle soit, a été, bien sûr, rendue plus facile par les modifications du système de points en F1.

En effet, dans les années 50 et 60, seulement 5 puis 6 pilotes marquaient des points chaque Grand Prix. En 2003, pour contrer notamment la domination de Michael Schumacher et de Ferrari, les 8 premiers pilotes marquaient des points, puis 10 à partir de 2010.

En s’appuyant sur un flot de statistiques précises, on peut se demander à quel point inscrire des points en F1 aujourd’hui, pour Yuki Tsunoda ou les autres, est devenu plus facile.

Il apparaît qu’en finissant une course, la probabilité de marquer des points est toujours restée stable, entre 56,6 % et 60 %. Bien entendu, plus de voitures finissent des courses aujourd’hui ; mais le système de points a donc été étendu aux 10 premiers ; à l’inverse dans les premières années de la F1, la fiabilité était si mauvaise que finir une course (même avec un top 6 marquant des points seulement) était déjà faire une vraie performance.

Décennie par décennie, il apparaît que c’était dans les années 70 qu’il était le plus difficile de marquer des points (52,7 % des pilotes finissant une course en marquaient). La décennie la plus facile fut dans les années 1960 : 70,4 % des pilotes finissant une course en inscrivaient. La saison 1969 fut d’ailleurs la plus aisée en la matière : 86,3 % des finisseurs marquèrent un point ou plus. Voilà qui n’honore pas les fiabilités des Ferrari, BRM, McLaren et Lotus de l’époque.

Jusqu’à présent, dans les années 2020, ce taux de réussite grimpe à 61,6 %. Aujourd’hui, il faut battre 7,3 pilotes en moyenne pour entrer dans les points.

La course la plus difficile pour marquer des points se tint dès 1952, à Silverstone : il fallait battre 17 F1 pour y parvenir ! D’ailleurs cette année 52, seulement 41,5 % des finisseurs marquèrent des points. Autrement, dans ce siècle, en 2011 à Valence, 24 F1 furent à l’arrivée, si bien que la HRT de Karthikeyan devait encore battre 14 voitures pour espérer un point qui ne viendrait jamais.

A noter qu’à 34 reprises seulement, tous les pilotes ayant fini une course auront marqué des points – la dernière fois à Melbourne en 2008.

Du reste, on peut se demander ce qu’il adviendrait si le système de points était toujours comme dans les années 90 (top 6 marquant des points) : l’an dernier, cela voudrait dire que 14 pilotes auraient marqué des points seulement, contre 20 en réalité.

En définitive, il apparaît que l’élargissement du système de points aux 10 premiers ne doit pas interprété comme une plus large permissivité : c’est aussi le résultat logique de la fiabilité toujours améliorée des F1.

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