Pirelli F1 se prépare à des échéances cruciales, Bridgestone serait candidat

Les Pirelli, dans leur spécification 2023, constituent une évolution plus qu’une révolution par rapport à l’an dernier.

Après deux Grands Prix disputés jusqu’ici, ces pneus donnent-ils entière satisfaction ? Les objectifs fixés par le manufacturier italien ont-ils été atteints, et d’ailleurs, quels étaient ces objectifs ?

Dans le paddock de Melbourne, Mario Isola, le responsable de la F1 pour Pirelli, a répondu à cette interrogation cruciale pour la compétitivité et le comportement des F1.

« Je suis satisfait car les objectifs étaient évidemment d’augmenter le niveau d’intégrité de la nouvelle construction, ce que nous avons fait parce qu’ils utilisent une pression plus faible. »

« Mais oui, le nouveau package fonctionne comme prévu. Je suis donc satisfait. »

Bridgestone contre Pirelli ?

La FIA a lancé un appel d’offres pour sélectionner le prochain manufacturier unique de la F1 : l’appel d’offres court pour les saisons 2025-2027, avec 2028 en option.

La marque de pneus japonaise Bridgestone serait candidate à un retour en Formule 1. La société japonaise était en F1 jusqu’en 2010, après quoi Pirelli a pris le relais. La hype autour de la Formule 1 n’a pas échappé au manufacturier.

Et chez Liberty Media, on se frotte les mains, puisque deux candidats placent automatiquement les ayants droit dans une meilleure position de négociation. Les intéressés ont jusqu’à la mi-mai pour soumettre leur candidature.

Pirelli s’est évidemment dite intéressée pour rempiler en F1. Mario Isola peut-il officialiser la candidature de son entreprise ?

« Ce n’est jamais une décision facile car nous investissons beaucoup de ressources et d’argent dans la Formule 1, mais nous sommes satisfaits des résultats obtenus jusqu’à présent. 13 ans en F1, c’est une longue période et continuer pour trois ou quatre années supplémentaires est un engagement plus important, mais le sport est très sain et nous sommes satisfaits de la situation actuelle. »

« Nous sommes donc en train d’analyser le document qui est assez long. Il est différent du passé, avec beaucoup plus de pages à analyser, mais, comme je l’ai dit, le sentiment général est que nous voulons postuler et continuer. C’est un processus et nous attendrons la fin du processus. »

Le nouveau maxi-pluie arrive à Imola

A plus court terme, Pirelli introduira dès Imola un pneu maxi-pluie à la construction revue. Il promet de dégager plus d’eau tout en ayant une meilleure performance et dégradation, et tout cela sans couverture chauffante - alors que les pilotes évitaient jusqu’ici les pneus maxi-pluie pour choisir les intermédiaires, dès que possible.

« Oui, c’est vrai. Le nouveau pneu extrême-pluie arrive à Imola et nous développons également les nouveaux pneus intermédiaires, que nous pourrons, je l’espère, introduire dès que possible. Évidemment, nous n’avons pas beaucoup de séances d’essais. »

« Le nouveau pneu extrême-pluie fonctionne très bien sans couvertures. C’est la première étape de ce voyage, en collaboration avec la Formule 1 et les équipes. »

Les couvertures chauffantes au centre du débat... et des inquiétudes ?

Si Pirelli arrive à faire fonctionner des extrême-pluie sans couvertures chauffantes, cela est bon signe pour 2024, qui sera une année cruciale. En effet l’an prochain, logiquement, les couvertures seront bannies en F1, pour des raisons budgétaires et écologiques.

Cependant après des premiers tests, plusieurs pilotes ont exprimé leurs sérieux doutes sur la faisabilité et la dangerosité de l’opération (voir notre article).

Que peut en dire Mario Isola ?

« On parle beaucoup de retirer les couvertures chauffantes en F1. C’est un défi, comme je l’ai dit. C’est un grand défi sur le plan technique. Nous ferons tout ce qui est possible pour relever ce défi. Nous savons à quel point il est important d’aller dans le sens de la durabilité, et nous travaillons également sur les pneus slicks. Après la course de Barcelone, nous aurons la prochaine séance d’essais où, pour la première fois, la base de référence sera un pneu sans couvertures chauffantes. »

« Nous sommes donc sur la bonne voie, comme je l’ai dit, et nous devons attendre un peu pour voir ce qui va se passer. »

Des essais Pirelli pour 2024, ont eu lieu d’ailleurs dès après le premier Grand Prix, à Bahreïn. Avec quels enseignements ?

« Bahreïn est très différent des essais précédents qui se sont déroulés au Paul Ricard, un circuit avec une température assez froide. Bahreïn n’est pas un circuit où l’on se bat avec la mise en température des pneus. Comme je l’ai dit, les réactions ont été complètement différentes de celles du Paul Ricard. La mise en chauffe n’était pas un problème. Il s’agissait plutôt de la dégradation - sur un circuit connu pour sa forte dégradation. »

« Nous avons maintenant deux circuits différents, Barcelone et Silverstone, où nous allons tester la partie la plus difficile de la gamme avec cette nouvelle construction, parce que, étant donné que la pression va augmenter considérablement par rapport à aujourd’hui, nous devons concevoir une construction capable de démarrer à une pression beaucoup plus basse - pour se stabiliser à une pression acceptable pour une voiture de Formule 1. »

Si cependant la fronde des pilotes augmente, ou si l’inquiétude générale se fait plus vive, est-il encore possible de faire marche arrière quant à l’interdiction des couvertures chauffantes l’an prochain ? Quand est-ce que la décision finale sera prise ?

« Il est prévu d’organiser une réunion avec toutes les parties prenantes après le test de Silverstone, de partager les résultats et de voir si nous pouvons y parvenir d’ici la fin de l’année. »