Paul Stoddart ’salue’ l’évolution de la F1 moderne

L’ancien directeur de Minardi en est toujours fan

Par Emmanuel Touzot

25 mars 2023 - 12:18

Bien qu’il ne soit plus impliqué depuis près de vingt ans, lorsqu’il a revendu Minardi, Paul Stoddart reste passionné de F1. L’ancien patron de la petite Scuderia est impressionné par les monoplaces actuelles et par le règlement technique de 2022, ce qui lui permet de donner une bonne note à la catégorie.

"Je pense qu’ils sont maintenant arrivés à un niveau où je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une voiture de F1 mais plutôt d’un vaisseau spatial, et je suis intéressé de voir comment ils vont continuer à respecter le plafond des coûts, que je pense correct" a déclaré Stoddart.

"Mais c’est bien et c’est toujours une bonne discipline. Je salue vraiment Ross Brawn, mais il y a évidemment d’autres personnes comme Pat Symonds qui sont impliquées, car les changements apportés l’année dernière nous ont donné de très belles luttes."

"Maintenant, les voitures peuvent dépasser. Elles ne seront pas en incapacité à la minute où elles se retrouveront derrière la voiture qui les précède. Je pense donc qu’à cet égard, les réglementations techniques sont bonnes."

"Je m’inquiète de la technologie, mais c’est probablement parce que j’ai la soixantaine et que j’ai l’habitude d’avoir de beaux moteurs bruyants et toutes ces bonnes choses. Je pense donc que si on me faisait donner une note sur dix, ce serait probablement un huit ou un neuf. Ce n’est pas trop mal."

"Il est possible de gagner de l’argent en F1"

Stoddart salue notamment le plafond budgétaire, qui va permettre aux équipes de milieu de plateau d’aller viser des victoires. Selon l’Australien, c’est ce que veulent voir les fans, qui aiment que des teams plus modestes créent la surprise.

"C’est une chose intéressante. De nos jours, il est possible de gagner de l’argent en F1. Je pense que la raison, ne vous méprenez pas, c’est qu’à l’époque, Toyota a investi 1,5 milliard d’euros au cours du second semestre 2001 et sur toute l’année 2002, mais à l’époque, Ferrari et McLaren dépensaient 400 ou 500 millions d’euros."

"Mais si l’on n’avait pas plafonné les coûts, on en serait arrivé à un point où seules une, deux ou trois équipes auraient pu réussir. Alors qu’aujourd’hui, on peut avoir des moments où AlphaTauri peut gagner avec Pierre Gasly, où quelqu’un d’autre peut gagner. Les victoires bizarres sont ce qui maintient l’enthousiasme des gens."

"Le pouvoir de l’outsider est incroyable. Les gens veulent soutenir. Ils veulent voir des gens différents gagner des courses. Ils ne veulent pas voir les Ferrari, les Mercedes et même les Red Bull gagner toutes les courses."

Le plateau relevé contribue au succès de la F1

Et Stoddart d’expliquer que selon lui, le niveau global des pilotes qui courent aujourd’hui en catégorie reine est meilleur que jamais. C’est une chance pour la F1, selon lui, qui n’a pas de mauvaise image grâce à cela.

"Et je pense que nous sommes dans une position où nous avons de très bons pilotes en F1. Je peux penser à six pilotes qui méritent d’être champions du monde. Ils n’y parviendront pas tous en raison des voitures qu’ils conduisent."

"Mais mettez-les dans la bonne voiture et vous ne parlerez plus seulement d’un ou des deux, comme c’était le cas dans les années passées. Près de la moitié des pilotes sont capables de devenir champions du monde. Je suis donc très impressionné par les normes de pilotage."

"Je suis très impressionné par l’absence d’accidents stupides, il y en a toujours, mais il n’y a plus d’accidents stupides au premier tour, où des pilotes se retrouvaient énervés sans vraiment réfléchir à ce qu’ils faisaient.