Mercedes F1 : Wolff veut réparer ’notre plus grosse erreur de ces dernières années’
L’Autrichien n’est pas prêt à lâcher la barre
Mercedes F1 sort d’une saison 2023 très compliquée, avec une monoplace toujours pas assez performante mais surtout qui n’a pas su entièrement rassurer les troupes de Toto Wolff par la constance de son comportement.
De quoi avoir des doutes pour la prochaine saison, avec une W15 entièrement nouvelle qui présente autant d’opportunités de recoller à la tête du peloton que de nouveaux risques d’être déçu... et donc de devoir attendre 2026.
Lorsqu’on demande à Wolff si c’était la saison la plus épuisante de sa carrière, il sourit.
"Non. La saison 2021 a été encore plus éprouvante. À l’époque, nous avions un duel extrêmement intense avec Red Bull. Cette année, nous avons eu différents défis."
"Au cours de la deuxième année qui a suivi la grande révolution des règles, nous n’avons toujours pas réussi à construire une voiture qui soit toujours performante. Heureusement, nous savons qu’en fin de compte, c’est la physique et non le mysticisme qu’il nous faut comprendre. Nous devons utiliser les esprits intelligents dont nous disposons et notre infrastructure pour garantir que nous serons capables de gagner à nouveau à long terme."
"Notre plus grosse erreur de ces dernières années ? Certainement. Nous avons adopté une mauvaise approche lors de la construction de la voiture pour la saison 2022 et avons tablé sur une F1 qui doit rouler beaucoup trop bas pour générer ses appuis."
C’était une donnée connue pourtant en 2022. Pourquoi être resté fidèle à ce concept aérodynamique pour la saison de cette année ?
"C’était la deuxième grosse erreur – mais je maintiens la pertinence de notre choix avec les données dont nous disposions. Nous avons gagné confortablement au Brésil avec la voiture. N’importe quelle équipe de course l’aurait utilisé comme base pour la nouvelle saison si elle avait passé un si bon week-end peu avant la fin de la saison."
"70% de notre personnel, soit nettement plus de la moitié, estimaient que la situation s’améliorait..."
"Le chronomètre ne ment jamais. Nous sommes arrivés au final à une respectable deuxième place, mais nous n’avions aucune chance contre Red Bull. Le résultat final mérite une note de 3 sur 10."
Voilà une note très dure. Et il a parfois durement critiqué son équipe lors des interviews après de mauvais week-ends...
"Bien sûr, c’est un exercice d’équilibre que je ne peux pas non plus maîtriser parfaitement. Mais je pense que cela motive effectivement de nombreux salariés lorsqu’ils voient que leur patron est ambitieux. Mais je sais que j’en abuse de temps en temps et que je devrais peut-être boire une infusion de camomille pour me calmer avant les interviews."
"Lorsque je me rends au bureau le lundi, si j’ai été trop dur, je n’ai aucun problème à m’excuser. Pour moi, cela fait partie d’un bon style de leadership. Mais je n’ai pas besoin de faire ça trop souvent. Chez Mercedes, nous avons le credo du « Tough love », l’amour dur. Nous voulons toujours exprimer nos opinions ouvertement et honnêtement. Cela fonctionne plutôt bien, je peux même considérer quelques personnes comme des amis en privé alors qu’ils ont eu droit à une soufflante à l’usine."
A-t-il considéré qu’il n’était plus l’homme de la situation ? Qu’il devait laisser sa place ?
"Non. Je me suis remis en question presque tous les jours pendant toute ma vie d’adulte. Lorsque vous vous regardez dans le miroir, vous devez pouvoir vous dire honnêtement que vous êtes toujours là avec plein d’énergie et de plaisir et que vous avez une valeur ajoutée pour l’équipe. Je peux encore dire cela de moi-même. Et comme nous le savons tous, on ne peut pas se mentir."
Selon Wolff, le PDG de Mercedes, Ola Källenius, voit également les choses de cette façon.
"Oui. La dernière chose qu’il m’a demandée était : « Comment pouvons-nous inverser la tendance ? » Mais dans la même conversation, il a également dit qu’il n’y avait personne en qui il pouvait avoir plus confiance pour cela que moi. Cela crée une grande confiance."
"Nous avons un mont Everest à gravir si nous voulons battre Red Bull et Max Verstappen. Nous nous y donnons tous à 100 pour cent. Et si un pilote peut le faire, nous l’avons déjà avec Lewis Hamilton. Peut-être que George est aussi en capacité de le faire. Mais nous devons aussi leur donner la F1 nécessaire."
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