Le contrôle des coûts pour les moteurs de F1 passe par les restrictions techniques
Tombazis explique que le plafond budgétaire n’est pas suffisant

La F1 n’autorisera plus jamais la présence de différentes architectures de moteurs sur la même grille de départ, comme l’a expliqué Nikolas Tombazis. Le directeur de la monoplace auprès de la FIA détaille les raisons pour lesquelles il est impossible de ne pas appliquer de critères précis pour les blocs propulseurs.
Selon lui, imposer un type de moteur et une architecture permet de contrôler les coûts, car contrairement aux équipes, les motoristes ont des coûts bien plus nombreux à gérer selon leur situation.
"Nous pensons que le plafond budgétaire, en lui-même, ne peut pas être le seul mécanisme de contrôle des coûts" a déclaré Tombazis à PlanetF1. "Pourquoi ? Parce que les fabricants de moteurs, par exemple, ou les équipes, fonctionnent tous dans des conditions légèrement différentes."
"Certains sont des fabricants indépendants, comme Red Bull Powertrains, par exemple, est en train de le devenir. D’autres bénéficient d’une forte présence d’un constructeur automobile. Certains développent leurs unités au sein d’une usine, où bien d’autres choses se passent."
"D’autres disposent d’entités séparées. Certains sont basés en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Japon ou en Amérique. Il existe donc une très grande diversité de situations. Le plafond budgétaire essaie, bien sûr, de s’appliquer de manière transversale, pour être aussi équitable que possible dans ce contexte."
"Mais la réalité, c’est que si vous essayez d’uniformiser tout cela, vous n’aurez jamais exactement le même effet du plafond budgétaire dans différentes juridictions, différents pays, ou différents modèles économiques."
"Cela vaut aussi bien pour les équipes que pour les fabricants de blocs propulseurs. Cela signifie que, si tout ce que nous disions était ’vous avez tel montant d’argent, débrouillez-vous avec ça’... j’exagère, mais vous voyez ce que je veux dire."
"Ces différences de contexte d’un pays à l’autre seraient amplifiées et auraient un impact énorme sur les performances, ce qui rendrait impossible le développement d’un moteur compétitif si vous êtes, par exemple, basé en Amérique ou au Japon, ou si vous êtes un fournisseur ou non. Cela entraînerait donc un écart de performance massif."
"Nous avons toujours pensé, dès le premier jour du plafond budgétaire, et je le pense toujours aujourd’hui, que ce plafond, qu’il s’applique aux équipes ou aux moteurs, ne peut pas être le seul levier de contrôle des coûts. Il faut également un certain contrôle sur le plan technologique afin de garder une certaine réalité."
"S’il y avait une liberté technologique totale avec seulement un plafond budgétaire, cela inciterait aussi les équipes et les fabricants de PU à chercher les failles pour récupérer 5 millions de budget quelque part ; ce serait un peu plus de puissance, un peu plus de technologie, et cela rendrait, à mon sens, ce sport moins bon."
S’il admet que la liberté technique a ses avantages, il rappelle aussi que cela crée d’énormes écarts : "Bien sûr, c’était très intéressant. Mais il ne faut pas oublier que dans les années 1960 ou 1970, certains pilotes pouvaient doubler le deuxième deux ou trois fois. Les écarts étaient énormes à l’époque."
Tombazis rappelle également que le spectacle et l’incertitude étaient causés par le manque de professionnalisme des équipes, et non dictés par les libertés techniques accordées aux équipes et aux motoristes.
"Si les courses étaient si passionnantes à l’époque, c’est parce que les équipes étaient beaucoup moins professionnelles qu’aujourd’hui. Elles ne disposaient pas de capacités de simulation."
"Les voitures n’étaient pas fiables. Elles avaient des problèmes mécaniques. Elles ralentissaient, et quelqu’un d’autre les rattrapait. Un jour, elles dominaient la course, sans vraiment savoir pourquoi, et le lendemain, elles se retrouvaient en mauvaise posture. Il y avait donc cette variabilité due au manque d’outils scientifiques."
"Si vous aviez aujourd’hui le même niveau de liberté qu’à l’époque, en plus des capacités de simulation, des plus de 1 000 employés et ingénieurs et de tout ce qui permet aux équipes de fonctionner de manière métronomique, plus la liberté dont vous disposiez autrefois, je pense que ce sport serait extrêmement pauvre en termes de valeur divertissante."
"Cela intéresserait beaucoup les ingénieurs, c’est certain, mais les ingénieurs ne sont pas les principaux clients de ce sport. Je suis moi-même ingénieur, mais les ingénieurs ne sont pas les principaux clients de ce sport."
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