Haas F1 se réorganise, Laura Müller officialisée comme ingénieure de piste d’Ocon
L’équipe a aussi une nouvelle responsable de la stratégie

Haas F1 a détaillé la composition de son équipe pour la saison 2025, alors qu’une restructuration a eu lieu dans plusieurs postes clés, notamment du côté des ingénieurs de course. Comme attendu après les tests d’Abu Dhabi où elle avait joué ce rôle, Laura Müller sera l’ingénieur de course d’Esteban Ocon.
Müller a débuté sa carrière en catégorie reine chez Haas, d’abord en tant qu’ingénieur simulateur, et elle deviendra la première femme ingénieur de course de l’histoire. Equivalent de Müller dans l’autre garage, Ronan O’Hare a également été promu et il guidera Oliver Bearman tout au long de sa première saison complète.
Ces changements interviennent alors que Gary Gannon a quitté l’équipe pour rejoindre Aston Martin, tandis que Mark Slade a également choisi de partir à la fin de la saison précédente. Ils étaient tous les deux les ingénieurs de course du duo de pilotes précédent.
Par ailleurs, Peter Crolla a quitté son rôle de longue date de directeur sportif, et Haas l’a remplacé par Mark Lowe.
Haas aura également une femme à la tête de la stratégie de course en la personne de Carine Cridelich, qui entrera en fonction le 1er mars, après avoir quitté Racing Bulls.
Francesco Nenci, qui a travaillé chez Sauber et Marussia, est désormais ingénieur de course en chef, rôle qu’Ayao Komatsu occupait avant de remplacer Günther Steiner à la tête de l’équipe en début d’année dernière.
"L’année dernière, il nous manquait un ingénieur de course en chef parce que nous ne pouvions pas en trouver un" a déclaré Komatsu au moment de justifier ce recrutement. "Francesco a beaucoup d’expérience. En ce qui concerne les ingénieurs de course, nous avons décidé de procéder à une promotion interne."
"Laura était sous les ordres de Ronan, ils étaient tous deux ingénieurs en charge de la performance. Ronan a plus d’expérience que Laura. Il travaillait auparavant chez Williams. Quant à Laura, Haas est la première équipe de Formule 1 pour laquelle elle travaille. Ils ont tous les deux un bon potentiel et une bonne détermination."
"C’est pourquoi nous avons décidé de les promouvoir en interne, car cela envoie un bon message à tout le monde. Plutôt que d’aller chercher de grands noms à l’extérieur, nous avons décidé de promouvoir quelqu’un qui n’a peut-être pas l’expérience nécessaire au départ, mais qui a un bon potentiel, une bonne éthique de travail, une bonne communication et qui se soutient mutuellement."
Komatsu explique pourquoi Haas a penché pour une promotion plutôt que pour un recrutement externe : "Il faut voir les avantages et les inconvénients. Parce que les gens de l’extérieur ont aussi de longues périodes de préavis."
"C’est un peu tout. S’il y a quelqu’un pour qui on se dit ’wow, ce type est parfait et nous devrions attendre 12 mois ou autre’, alors c’est très bien. Mais il faut qu’il soit nettement meilleur que Laura ou Ronan."
"Parce que si le candidat externe présente des avantages et des inconvénients, d’accord il a moins d’expérience mais en termes de potentiel, si je pense que dans un an il peut être presque le même ou même meilleur, alors je préfère investir en interne."
Komatsu explique pourquoi Laura Müller mérite sa promotion, et pourquoi il l’associe à Ocon : "Laura est un personnage assez déterminé, elle travaille beaucoup et son éthique de travail est vraiment bonne. Sa communication, la radio, etc., est très calme, très claire."
"Pour ce qui est de la personnalité, Esteban est lui aussi très déterminé, donc de ce côté-là, la force motrice, leurs personnalités s’accordent assez bien. Et puis ce qu’elle sait faire, c’est que lorsqu’elle voit un problème, elle creuse en profondeur et ne s’arrête pas à la première réponse."
"Certaines personnes, lorsqu’elles trouvent la première réponse, s’arrêtent en se disant ’super, j’ai trouvé la solution’ et passent à autre chose. Mais lorsqu’elle trouve la première solution, elle sait qu’il reste dix nouvelles questions à résoudre."
"C’est donc sa détermination qui m’impressionne le plus, mais elle est encore très jeune, très inexpérimentée, et a donc besoin de beaucoup de conseils et de soutien. Mais avec son éthique de travail, je pense qu’elle peut progresser assez rapidement."
Le directeur de l’équipe note que c’est surtout du côté des opérations en piste que les changements se font : "Notre équipe technique - l’équipe technique basée à l’usine - a été très stable. Ce qui a changé, c’est l’équipe de piste. C’est un énorme changement, mais j’ai eu le sentiment que c’était l’un des points faibles de l’année dernière."
C’est même à cause de cela que l’équipe n’a pas terminé sixième, selon Komatsu : "Plus la voiture est devenue compétitive, plus elle a été exposée. Nous avons laissé trop de points sur la table lors des opérations en piste. Nous n’avons pas fonctionné aussi bien que nous l’aurions dû sous la pression."
"En termes d’exécution de la course, nous aurions dû terminer sixièmes, mais nous ne l’avons pas fait. Nous devions donc vraiment nous améliorer sur ce point. Mais, encore une fois, ce n’est pas seulement une question de personnes, mais aussi de quantité d’entraînement que nous pouvons donner, etc."
Cependant, il explique aussi que ces changements dans l’équipe de course n’étaient pas la priorité en début de saison dernière, et qu’il était plus important de s’occuper de certains changements techniques début 2024, avant de restructurer l’équipe entre 2024 et 2025.
"J’ai dû me concentrer sur la priorité triple A, à savoir l’aspect technique. Je devais m’assurer que le bureau technique et la soufflerie recevaient tous les commentaires concernant la voiture réelle, afin que nous puissions développer la voiture correctement. Je ne pouvais pas retarder cela d’une seconde. Je devais vraiment me lancer dans cette course."
"Je savais que ce n’était pas idéal, mais je ne pouvais pas changer trop de choses. Nous sommes une si petite équipe, sans marge, que nous ne pouvons pas nous désintégrer. J’ai vraiment dû être brutal en disant ’OK, je sais que ces choses ne sont pas géniales, mais je dois vraiment les ignorer jusqu’à ce que nous puissions y faire face en tant qu’équipe’."
"Je me suis donc dit que nous allions mettre en place cette structure en bord de piste pendant un an, avant de procéder à une refonte. C’est en quelque sorte le bon moment, mais cela ne change rien au fait que ce sera un énorme défi pour nous."
Cependant, Haas F1 ne changera pas de fonctionnement ni de manière d’établir ses objectifs en 2025 : "Nous visons la régularité. Nous avons terminé septième l’année dernière. Dans l’histoire de Haas, au fil des années, je ne pense pas que nous ayons été compétitifs d’une saison à l’autre de la même manière."
"Ce qui était encourageant l’année dernière, c’est que notre compétitivité s’est accrue tout au long de la saison. Nous avons marqué le plus de points au cours du dernier trimestre de l’année. Depuis Monza, nous n’avons manqué qu’un point au Brésil. C’est encourageant."
"J’aimerais maintenir ce niveau de régularité. Mais je m’attends à ce que la concurrence soit plus serrée cette année : Alpine, Williams, Sauber et RB seront toutes meilleures. Je ne sais donc pas à quel point le milieu de peloton sera dense, mais je m’attends à ce qu’il soit serré."

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