Exigence et bienveillance : comment McLaren F1 évite le burn-out de ses employés
‘La performance humaine équivaut à la performance de la F1’
Il n’y a pas que le directeur d’écurie ou le directeur technique qui construisent les succès des équipes en F1. Pour qu’un ingénieur trouve de bonnes idées, il faut qu’il se sente bien dans son environnement de travail. Et tel est le rôle que remplit avec brio Daniel Gallo, le responsable des ressources humaines chez McLaren F1.
Chez McLaren F1, des programmes de bien-être au travail ont été ainsi mis en place : des ateliers de santé mentale sont proposés aux employés ; quant aux services infirmiers ou de garderie, ils ont été largement renforcés. Dans deux mois, McLaren ouvrira également un nouveau centre de bien-être sur son site de Surrey, avec une salle de sport "ultramoderne".
Cependant, les ressources humaines, ce sont avant tout des ressources pour la performance : tout en affirmant son humanisme et sa bienveillance, David Gallo, qui se confiait pour le site Raconteur, n’a pas oublié la fin des fins de sa mission.
« Dans le sport, tout ce que nous faisons doit être axé sur la performance. Cela reste vrai, qu’il s’agisse des performances des pilotes, de la voiture ou de l’équipe qui travaille au McLaren F1 Technology Center de Woking. »
« Nous devons investir dans le bien-être de notre personnel. Nous sommes convaincus que la performance humaine équivaut à la performance de la voiture - et c’est pour nous un facteur de différenciation concurrentiel fondamental. »
Bien sûr Gallo ne ’manage’ pas Lando Norris ou Oscar Piastri au jour le jour, mais plutôt les employés de l’équipe de Woking.
Mais en quoi consiste son travail précisément ?
« Je suis plus apte à gérer la main d’œuvre de l’équipe, je laisserai les athlètes d’élite à des personnes plus qualifiées que moi. »
Gallo prête également une grande attention à... l’estomac des employés.
« Le même soin et la même attention qui sont apportés au régime alimentaire préparé pour notre équipe de course et nos athlètes sont accordés à ceux qui travaillent à l’usine. C’est nécessaire car certaines tâches sont très exigeantes sur le plan physique et mental. »
Gallo s’occupe aussi de la santé mentale chez McLaren F1. Il s’assure que la culture du blâme ne soit qu’un lointain souvenir de l’ère Ron Dennis…
« Nous allons commettre des erreurs, c’est la nature même de l’innovation et du dépassement des limites. Il s’agit d’assumer ces erreurs et de considérer l’échec comme une occasion d’apprendre, de s’adapter, d’appliquer et de recommencer. »
Autre avantage d’avoir un environnement de travail sain : les employés resteront plus longtemps chez vous... au lieu de partir à la concurrence, comme cela arrive très fréquemment en F1.
« La culture ne s’achète pas. Elle doit donner envie aux gens de rester chez vous à long terme et la stabilité de la main-d’œuvre est un élément clé de la performance. »
Mais le burn-out n’est-il pas le premier des risques en F1 ? On sait que ce sport est ultra-compétitif et que si vous dormez la nuit, la concurrence garde peut-être les yeux ouverts... Que peut répondre Gallo ? Admet-il que la F1 est presque intenable ?
« Nous reconnaissons que, pour que les gens s’investissent de manière discrétionnaire dans notre organisation, il faut que leur famille et leurs amis leur apportent leur soutien et fassent des sacrifices. »
C’est pour cela que les familles sont régulièrement invitées à regarder les Grands Prix à Woking… avec leur famille. Même si c’est encore conjuguer famille et travail !
« Travailler en Formule 1 est intense et nous attendons beaucoup de nos employés, ce n’est donc pas un environnement qui convient à tout le monde » admet Gallo.
« Il est évident que travailler dans ce sport comporte des aspects merveilleux, mais il ne s’agit pas d’un travail de neuf à dix-sept heures. La demande est forte et vous devrez travailler les week-ends et parfois tard le soir. »
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