Comment Ron Dennis a déterminé le 1er salaire de Senna chez McLaren
"Crois-tu qu’il existe des forces plus grandes dans ce monde ?"
Ron Dennis a rappelé comment il avait décidé par un jeu de pile ou face du montant que toucherait Ayrton Senna lorsqu’il piloterait pour McLaren.
Senna est arrivé chez McLaren en 1988 et, en tant que l’un des plus grands talents de la grille, il voulait naturellement être financièrement récompensé pour cela, mais Dennis n’allait pas signer un gros chèque aussi facilement.
Ron Dennis est sorti vainqueur de ce jeu destiné à départager les prétentions du Brésilien et le salaire qu’était prêt à sortir McLaren pour lui.
"Je ne banaliserai jamais l’argent. Le problème est qu’il était extrêmement déterminé et j’étais très déterminé. Il voulait conduire pour McLaren, je voulais qu’il conduise pour McLaren et nous étions dans une impasse absolue."
"En fait, je lui ai dit, sachant qu’il était assez religieux. J’ai dit : « Crois-tu au hasard ? Crois-tu qu’il existe des forces plus grandes dans ce monde et dans l’humanité ? » Et il a répondu : « Bien sûr, il y a Dieu ». J’ai dit : « Eh bien, laissons Dieu décider, tirons à pile ou face ». Et il n’a pas vraiment compris."
"J’ai dû lui montrer le côté pile et le côté face pour m’assurer que lorsque cette pièce s’est arrête, il n’y avait pas de conflit et tout ce qu’il a fait, c’est rire. Nous avons tous les deux ri."
"Je parie normalement avec les pilotes, plus pour l’humour qu’autre chose. C’est un excellent moyen de briser les tensions dans les relations d’apporter un peu d’humour et d’apporter un peu de frivolité."
Senna perdit la vie l’année suivant son départ de l’équipe de Dennis. Quant à savoir s’il aurait pu faire face à la mort d’un pilote alors qu’il pilotait pour lui, Dennis n’était pas sûr de sa réaction.
"C’est une très bonne question. Je ne peux pas vous donner une réponse honnête, si ce n’est que j’y ai constamment réfléchi. Est-ce que je m’arrêterais si un pilote perdait la vie dans l’une de mes voitures ?"
"Je pense que les circonstances n’auraient pas eu d’importance. Il y a des choses dont on se sent responsable et d’autres dont on n’est pas responsable. Je veux dire, une défaillance de pneu est un exemple classique, où l’accident peut être assez dévastateur, mais j’ai eu tellement de chance que je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation."
"Mais ce n’était pas seulement de la chance, nous étions extrêmement conscients dans l’entreprise que les pilotes doivent survivre aux accidents mais aussi être indemnes. Nos F1 ne mégotaient pas sur la sécurité, les pièces remplacées dans tous les délais préconisés au plus tard."
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