Évolution ou révolution : le dilemme de tout directeur technique de F1 expliqué
Développer une F1, c’est ‘comme escalader une montagne dans le brouillard’ explique Allison
Les équipes en retrait pour les saisons 2020 et 2021, comme Ferrari, parient beaucoup sur le grand changement réglementaire de 2022 pour refaire leur retard. Mais jusqu’à quel point de tels progrès sont possibles ?
Paul Monaghan, ingénieur en chef chez Red Bull, pourrait aussi parier sur 2022 pour que Red Bull rattrape enfin Mercedes. Quelle est alors la bonne recette à employer ?
« Lorsque nous avons un grand changement de règlement, ce qui est une grande opportunité, moins vous pouvez reprendre de choses de la voiture précédente, plus vous vous sentez vulnérables, car nous manquons de point de comparaison. Donc le risque est plutôt évident et il est validé en fin de compte par votre rapidité sur la piste, et ensuite par la minutie avec laquelle vous avez réussi à faire un travail dans le temps disponible et avec les outils de recherche dont vous disposez. »
Ce qui est certain c’est que 2021 ne constituera pas une bonne occasion pour refaire un vrai pas en avant, en raison du gel technique comme de l’intensité du calendrier. Xevi Pujolar, ingénieur en chef chez Alfa Romeo, fait le point sur la question.
« Quand vous faites un grand changement, c’est probablement quand vous perdez votre point de référence et si vous regardez ce calendrier pour cette année, OK, nous avons moins de courses mais tout est très comprimé donc vous devez être très dynamique si vous devez appliquer des changements ou si vous pensez que vous divergez. C’est probablement le plus difficile... et vous avez tellement de courses à la suite qu’il n’y a pas beaucoup de temps pour réagir. Vous devez être très dynamique pour revenir à vos références. »
James Allison, le directeur technique de Mercedes, a lui usé d’une métaphore montagnarde pour expliquer le processus de développement d’une voiture…
« Développer une voiture de course, c’est un peu comme être sur une montagne dans le brouillard. Vous savez que vous montez quand tout va bien, et que lorsque vous grimpez la pente, votre voiture devient plus rapide, mais il y a du brouillard et vous savez qu’il y a d’autres montagnes à proximité et qu’elles ont d’autres grimpeurs, et ces gens gravissent les montagnes aussi vite qu’ils le peuvent. Quand vous commencez à sentir que la pente de la montagne est moins forte, vous vous inquiétez de savoir si c’est parce que vous vous approchez du sommet de votre montagne, s’il est temps de commencer à penser à être sur une autre montagne, à choisir un concept différent et à être courageux. »
« Ainsi, lorsque vous décidez que vous en avez assez de votre montagne, vous devez d’abord traverser la vallée avant de pouvoir escalader la montagne de quelqu’un d’autre et cela pourrait être un bon pari, vous pourriez vous retrouver sur une montagne bien meilleure à l’avenir. Mais c’est aussi diablement effrayant et la tentation de rester sur la pente où vous êtes et de continuer à travailler dessus est très très forte. »
« La plupart des gens essaient donc de consacrer une certaine quantité de leurs ressources à travailler sur la pente où ils se trouvent, mais avoir un portefeuille d’autres tentatives qui sont plus courageuses pour voir s’il y a d’autres montagnes prometteuses est tentant... Est-ce que cela vaut la peine que je mette plus d’efforts dans ces domaines ? Et quand vous sentez que cet autre domaine commence à être attrayant, vous y envoyez plus de gens. »
« Mais c’est un processus effrayant, effrayant parce que vous êtes toujours entouré de brouillard et vous savez que si vous sautez d’une colline à l’autre, vous risquez de faire une erreur. »
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