De l’enfer McLaren F1 au 2e meilleur moteur : comment Honda s’est redressé

Plus Honda gagne, plus il sera facile de rester dans le sport

Par Alexandre C.

4 septembre 2020 - 10:06
De l'enfer McLaren F1 au 2e (…)

On ne parle plus désormais, dans le paddock, des performances du moteur Honda, ou plutôt, ce dernier est devenu « une unité de puissance comme les autres », car le différentiel de performance par rapport à Renault ou Ferrari s’est par exemple réduit (et Honda a même une avance considérable sur Ferrari aujourd’hui).

Quand l’on se souvient les déboires de Honda avec McLaren entre 2015 et 2017 (avec un léger mieux en 2016), nul doute que le motoriste japonais revient de loin, très loin. Le nouveau partenariat avec Toro Rosso puis Red Bull a sans aucun doute permis de passer à un environnement plus serein, en donnant du temps à Honda de travailler.

A Monza, Masashi Yamamoto, le directeur de Honda pour le sport automobile, a fait le point, avec le recul, sur ces progrès sans précédents. Pour lui, il n’y a pas de miracle : le travail a payé.

« Nous avons appris tellement de choses de l’époque McLaren, ces trois années, et aussi cette 1ère année avec Toro Rosso en 2018 a été assez importante pour nous pour apprendre beaucoup de choses. Je ne suis donc pas surpris [de la rapidité avec laquelle Honda a progressé], tout s’est passé comme prévu. Mais une surprise, pas dans le bon sens pour nous, c’est que Mercedes est très forte cette année. »

Qu’est-ce qui garantit, avec Red Bull, une sérénité que Honda n’avait pu trouver avec McLaren ? Yamamoto a une idée très claire : la communication entre les structures, entre l’équipe et le motoriste, la transparence et l’ouverture, la confiance en somme...

« Le facteur le plus important [dans notre progression] est la communication. Honda et Red Bull sont tous deux très ouverts sur leur châssis et leur moteur. Nous sommes très francs et nous pouvons dire tout ce que nous voulons. Et Red Bull est très ouvert et très franc avec nous. Il est également très important que nous puissions avoir un retour d’information direct de la part des pilotes. »

« Red Bull s’engage aussi à 100% pour gagner, c’est là que se situe toute leur attention, et cela correspond aux objectifs de notre entreprise. Nous voulons simplement gagner. Ils nous laissent faire tout ce que nous devons faire pour développer un package qui peut gagner. C’est le principal facteur de motivation. »

« Nous avons eu besoin d’un certain temps pour rattraper notre retard, car nous avions trois ans de retard dans le développement de l’unité de puissance. Nous avons maintenant atteint ce point - nous pouvons donc maintenant rivaliser avec nos rivaux. »

Cependant comme le reconnaît Yamamoto, Honda ne dispose pas encore du meilleur V6 en F1 : c’est bel et bien Mercedes qui a repris une longueur d’avance. Mais Honda est-elle devant Renault ?

« Il y a plusieurs facteurs auxquels nous devons penser comme l’appui et la traînée, donc ce n’est pas simple. Mais d’après les données du GPS, nous pensons que Mercedes est bien en avance sur nous, et que les deuxième, troisième et quatrième places sont très proches. »

« C’est un soulagement que nous ayons enfin une bonne compétitivité face à nos rivaux, mais nous voulons soutenir encore plus nos pilotes, surtout maintenant que le développement en cours de saison n’est pas autorisé. Avec le management de l’unité de puissance en course et d’autres choses, nous pensons pouvoir aider nos pilotes à avoir de meilleures Grands Prix. »

C’est désormais le futur de Honda qui est en question : car le motoriste n’est pas concerné par les Accords Concorde et peut se retirer du sport chaque année. C’est d’ailleurs pour cela que Red Bull a ajouté une clause aux Accords Concorde, permettant un retrait anticipé de toute équipe.

Que peut dire Yamamoto sur l’engagement de Honda ? Va-t-il rassurer Christian Horner et Max Verstappen ? Le nouvel environnement financier de la F1 est-il sain ?

« Nous pensons que le plafond budgétaire est une bonne chose mais nous sommes partagés en ce qui concerne la limitation du temps de développement, car nous avons commencé le développement de notre PU plus tard que les autres, ce qui signifie que nous avons eu moins de temps que nos rivaux. Nous savons maintenant que nous allons devoir limiter le temps de développement sur le banc d’essais, mais c’est la même chose pour tout le monde. Nous devons trouver un moyen de travailler plus efficacement, mais nous pensons que nos ingénieurs peuvent le faire. »

« Je communique avec le PDG directement et les membres du conseil d’administration nous soutiennent à chaque course. Ils veulent que nous gagnions. Et plus nous aurons de bons résultats, plus il est probable que nous continuerons en F1. »

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