De Grand Prix menacé à providentiel : le Covid peut-il sauver Silverstone sur le long terme ?

Mais la crise menace aussi l’équilibre économique du circuit

Par Alexandre C.

21 avril 2020 - 18:28
De Grand Prix menacé à providentiel : le

Le 13 mai 1950, le premier Grand Prix de l’histoire de la F1 était organisé sur l’aérodrome de Silverstone. 70 ans plus tard, le circuit anglais pourrait retrouver son statut de manche d’ouverture, dans des circonstances exceptionnelles : car à moins que le Grand Prix d’Autriche ne puisse tenir sa place au calendrier début juillet, Silverstone serait le prochain sur la liste, alors que le confinement au Royaume-Uni devrait être levé d’ici-là.

« Il y aura un degré de symétrie, bien sûr » commente Stuart Pringle, le directeur général du circuit, quand The Race l’interroge sur ce clin d’œil historique.

« Même si ce ne sont pas vraiment dans des circonstances que nous tous aurions voulues… » ajoute-t-il immédiatement.

Il faut dire que Silverstone a bien des atouts : les usines de la plupart des équipes de F1 sont toutes proches ; et la piste n’est pas située dans un grand centre urbain, à l’inverse de Melbourne ou de Bakou par exemple, ce qui rend plus aisé les mesures sanitaires.

Quelle ironie de l’histoire, quand l’on sait qu’il y a encore un an, la place de Silverstone était en grand danger au calendrier… Dans le même temps, l’hypothèse d’un Grand Prix dans les rues de Londres a pris du plomb dans l’aile.

« Regardez les courses qui tombent et sont annulées » remarque Pringle. « Ce sont toutes celles organisées en centre-ville. C’est génial quand tout va bien, mais en fait avec des circuits comme Silverstone, vous avez une fiabilité, vous avez plus d’assurance et moins de dépendances. »

« Je n’ai jamais compris les arguments commerciaux de cette course de Londres, et je pense que le fait que ce projet ait coulé dès que nous avons signé un nouveau contrat pour notre Grand Prix, vous dit probablement tout ce que vous devez savoir à ce sujet [il s’agissait de faire monter les enchères pour Silverstone]. »

« Silverstone est un pilier du championnat. Pour être honnête, la Formule 1 le reconnaît. Ils n’ont de cesse de répéter que Monaco, Spa, Monza et Silverstone sont les quatre pierres angulaires du championnat. »

Pringle et Silverstone travaillent donc actuellement, main dans la main, sur la base de contacts « quotidiens » avec la FOM et la FIA pour organiser un Grand Prix à Silverstone… voire deux si possible, afin d’organiser le maximum de courses sur cette saison.

Pringle est ravi de cette nouvelle collaboration et se montrera flexible envers les instances du sport.

« L’une des choses que je pense être assez positive pour nous, c’est que nous travaillons beaucoup plus étroitement avec la F1. »

« Je dois rester flexible en ce qui concerne les dates, le format. La raison pour laquelle je peux dire que j’ai une confiance totale dans le fait que nous pouvons proposer ce qu’ils veulent, quel que soit le format, c’est parce que je connais notre lieu, j’en ai le contrôle, nous n’avons pas de restrictions de bruit, nous avons une licence d’exploitation qui court 52 semaines par an. »

Mais la perspective d’un huis clos, très probable, ne réjouit pas forcément Pringle...

« Ce serait bizarre. L’un des principaux facteurs expliquant pourquoi c’est un événement aussi cool est l’ambiance. Donc, ce serait différent, mais tout est différent cette année, et nous devons tous l’accepter. »

Même si cette crise du coronavirus est donc porteuse de bonnes nouvelles pour Silverstone, la situation n’en demeure pas moins préoccupante pour le circuit. Les revenus de la F1 pourraient baisser à terme ; et la piste est close et ne peut accueillir du public, alors qu’elle a tenté une diversification de ses revenus ces dernières années.

« J’ai besoin que la Formule 1 soit en aussi bonne santé que possible dans les années à venir. Cela ne va pas m’aider si elle n’est pas aussi forte qu’elle pourrait l’être » déplore Pringle.

« Je veux que Silverstone reprenne ses activités normales et je suis très heureux que nous ayons commencé à diversifier nos activités il y a quatre ans, afin d’être moins dépendants de cet événement unique comme c’était le cas auparavant. Cela nous a donné un peu d’aisance et nous sommes un peu plus solides grâce à cela. »

« Ils [la FOM et la FIA] essaient de mettre en place quelque chose qui doit être très efficace sur le long terme. »

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