Consignes d’équipe chez McLaren F1 : Wolff pense que le moment est venu
Mais l’équipe sera ‘perdante’ au global
La gestion des consignes d’équipe chez McLaren F1 continue de faire parler dans le paddock, après ce premier tour à Monza où Oscar Piastri a attaqué Lando Norris.
Andrea Stella, le directeur d’écurie, a bien affirmé que les fameuses ‘règles Papaya’ seraient réévaluées, mais reste à voir ce que cela veut vraiment dire (voir notre article).
Gérer des tensions entre coéquipiers ? Toto Wolff, l’ancien dirigeant de Mercedes F1, sait ce que cela signifie. Comment, selon lui, trouver l’équilibre entre gestion réaliste du championnat, et liberté donnée aux pilotes ?
« En tant qu’équipe de course qui se bat aux avant-postes, vous êtes entre le marteau et l’enclume parce que, d’un côté, ils sont des "racers" comme nous le sommes. Nous voulons nous assurer que le meilleur gagne, mais d’un autre côté, quand cela commence à devenir dysfonctionnel et à avoir un impact sur les performances de l’équipe, comment réagissez-vous ? »
« L’équipe est toujours perdante, car si l’on fige les positions et que l’on a des consignes d’équipe, ce n’est peut-être pas ce que notre âme de racer veut faire, mais le côté rationnel doit prévaloir. »
« En fin de compte, vous ne voulez pas perdre un championnat pour trois ou cinq points que vous auriez pu facilement gagner. Il est donc très difficile de marcher sur cette corde raide et il n’y a pas de vérité universelle sur la manière de gérer cette situation. »
Toto Wolff se garderait bien de donner tout conseil à Andrea Stella : son homologue saura gérer la situation à Woking...
« Personne ne comprend mieux le sport qu’Andrea. Il a vu tout cela se dérouler devant ses yeux à de multiples reprises chez Ferrari. »
Mais le patron de Mercedes F1 suggère que McLaren changera sa doctrine après l’incident du premier tour à Monza, quand Oscar Piastri a dépassé Lando Norris...
« Andrea a cette âme de racer qui ne veut pas le faire [donner des consignes d’équipe, ndlr] et qui veut les laisser courir, mais je pense qu’ils vont arriver à une conclusion après cette course : comment allons-nous gérer cela ? Nous nous sommes demandés cela aussi. Et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à introduire les règles d’engagement, puis nous avons changé la formulation pour parler ‘d’intention’, car le mot "règles" était trop dur pour les pilotes. »
Pour Rosberg, la situation nuit à Norris
Les hésitations de McLaren F1 semblent, pour le moment, faire les affaires de Max Verstappen au championnat pilotes.
C’est aussi ce que pense Nico Rosberg, le champion du monde 2016, qui a poursuivi ses critiques directes contre la stratégie de McLaren F1.
« Nous apprenons que Lando pense qu’Oscar a dépassé la limite lors de la bataille du virage 4. J’ai toujours pensé qu’il ne jugerait pas cela comme juste et équitable. Il y aura des discussions animées dans le camping-car McLaren. Même si pour moi, Oscar a laissé de la place et a fait une course fantastique. »
« C’est très difficile à gérer. La ligne est fine. Vous écrivez ces règles, mais Oscar a-t-il dépassé la limite, en termes de "Papaya rules" ? »
« Nous avons deux pilotes numéro 1 parce que c’est l’essence même de McLaren, qui remonte à très longtemps. Andrea exécute ce plan, mais c’est Lando qui en fait les frais. »
McLaren F1 aurait-elle peur des risques, comme l’a du reste prouvé la stratégie conservatrice à deux arrêts aux stands à Monza ?
« Difficile à dire. À Monza, ils ont été pris par surprise. Vous n’auriez pas pu prédire que Ferrari aurait réussi à s’imposer. »
« Une aversion pour le risque ? Non, ils ont laissé leurs pilotes se battre comme des fous ! Ils se sont battus roue contre roue et Lando a failli partir en tête-à-queue dans la bataille avec Oscar. »
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