Cette faille des budgets plafonds qui gêne le projet Sauber-Audi F1
Bravi parle du court et long terme chez Sauber
La 9e place de Guanyu Zhou à Barcelone a redonné du baume au cœur à Alfa Romeo : l’équipe italo-suisse peut toujours lutter pour les points, même si c’est avec difficulté.
Alessandro Alunni Bravi, le représentant de l’équipe, est-il rassuré par ce dernier Grand Prix ? Le début de saison est-il à la hauteur des attentes, alors que l’équipe occupe la 8e place au classement des constructeurs, à égalité avec Haas ? Le dirigeant d’Alfa Romeo s’est confié au Mundo Deportivo…
« Le début de la campagne à Bahreïn a été positif et nous avons réussi à nous battre pour le top 10, ce qui est l’objectif de cette année à chaque course. Ensuite, nous avons eu des courses où nous n’avons pas été à la hauteur de nos attentes. Nous avons compris les domaines dans lesquels nous devions nous améliorer. »
« Ce qui est clair, c’est que nos rivaux sont très forts et que, cette année, le championnat est vraiment très compétitif entre la 5e et la 10e place, de sorte qu’un seul dixième peut faire une grande différence dans les points. Il y a deux ou trois dixièmes entre 5 ou 6 équipes. »
« Alpine a fait un grand pas en avant. Et je pense que nous nous battrons avec McLaren, Haas, Williams et AlphaTauri jusqu’à la dernière course. Tout dépendra en partie de la capacité de chaque équipe à apporter des évolutions efficaces, et cela dépendra de la fréquence de ce développement. »
« Nous l’avons déjà constaté avec, par exemple, Haas et AlphaTauri à Bakou. Nous avons nous déjà apporté un ensemble d’évolutions à Barcelone. »
Mais si Alessandro Alunni Bravi prend McLaren ou AlphaTauri comme concurrents irects, son modèle est aujourd’hui Aston Martin F1, qui a fait un bond vers le top 3 au classement des constructeurs.
« Aston Martin est un exemple pour tout le monde, et pas seulement pour nous. Ils ont fait des investissements très importants dans toute la structure de l’équipe et en termes de personnel, et ils ont été habiles et capables de faire les bons choix sur le plan technique. C’est donc un exemple à suivre. Et c’est un exemple important qui donne de l’espoir à notre personnel. C’est une voie que nous voulons suivre en tant qu’équipe. »
« Je n’ai pas été surpris par ce qu’a fait Aston Martin F1. Il ne faut pas oublier qu’Aston Martin est née d’une base très solide comme Force India puis Racing Point, qui ont prouvé pendant plusieurs années qu’elles étaient capables, malgré un budget limité, de finir à la 4e et la 5e place du classement des constructeurs de manière régulière. C’est donc le résultat de bonnes décisions, d’un bon plan et c’est ce que nous faisons maintenant. »
« Pour nous, les conséquences de notre plan se verront au fil du temps. Notre voyage avec Alfa Romeo a commencé en 2017, de la 10e place chez les constructeurs à la 6e place au championnat l’année dernière. Cette saison, le championnat est beaucoup plus compétitif, mais nous voulons poursuivre notre croissance et nous devons juste avoir la patience de prendre les bonnes décisions. »
Les budgets plafonnés sont-ils encore injustes pour le milieu de grille ?
Pour se redresser structurellement, Alfa Romeo peut compter sur une chose : l’introduction des budgets plafonds. Cependant, il ne faut pas s’attendre à ce que cela suffise pour Bravi, car les budgets plafonnés sont une source de faiblesses. Notamment au niveau des investissements structurels, sur les infrastructures : les écuries de pointe peuvent toujours compter sur les effets positifs des investissements réalisés il y a une dizaine voire une vingtaine d’années.
Le dirigeant d’Alfa Romeo appellerait donc presque à une réforme des budgets plafonnés, pour permettre au milieu de grille d’investir davantage.
« Le règlement 2022 a été très positif et je pense qu’avec le temps, il y aura une convergence et une compétition beaucoup plus égale entre toutes les équipes. Il est clair que les meilleures équipes sont toujours au sommet. La différence importante réside dans la différence d’infrastructure. Les meilleures équipes ont pu investir sans limite au cours des 20 dernières années, se dotant d’une technologie de pointe et d’installations qui, en termes de quantité et de qualité, ne sont pas comparables à celles des autres équipes. »
« La différence structurelle entre des équipes comme la nôtre et les meilleures équipes aujourd’hui est très importante. Si nous voulons vraiment arriver à créer des opportunités pour que tout le monde puisse aspirer au moins aux podiums, nous devons mettre fin à cette différence structurelle entre les grands et les petits, en permettant aux équipes plus modestes, qui n’ont pas fonctionné au niveau de la limite budgétaire de l’année précédente, de pouvoir investir des ressources non pas pour dépasser les grandes équipes, mais pour combler cette différence. »
« Car aujourd’hui, ces investissements à coût élevé sont limités par la réglementation. C’est très important et c’est l’élément qui pourrait créer le plus de spectacle. »
Cap sur 2026
L’objectif pour Sauber est surtout d’être prête pour 2026, quand Audi arrivera à bord.
En 2026, Bravi pense-t-il qu’il y aura 5 ou 6 équipes capables de jouer les podiums à chaque Grand Prix ?
« Je pense que oui. Il y a maintenant trois ou quatre équipes qui peuvent se battre au sommet, même si Red Bull a montré au cours de la première partie de la saison qu’elle avait un avantage significatif. Mais le championnat est très long et la lutte est passionnante entre Ferrari, Aston Martin et Mercedes. Cette lutte se resserrera, je pense, au fil de l’année. Toutes les équipes se renforcent et de nouveaux constructeurs arrivent, ce qui permettra à des équipes comme la nôtre d’améliorer leurs performances. J’imagine un championnat beaucoup plus compétitif, ouvert à plus d’équipes. »
« En 2026, nous aurons 6 motoristes officiels, tous avec autant d’équipes de pointe. Ce sera une situation inédite en F1, avec une grande compétitivité. L’arrivée de nouveaux constructeurs conduira à un grand développement de la F1 et donnera également la possibilité à beaucoup plus d’équipes de se battre au sommet. »
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