Budgets d’investissement F1 : vers un accord favorable aux petites équipes ?

Tout le monde connaît maintenant l’existence des budgets plafonnés en F1 : mais il y a en réalité deux plafonds, un pour les dépenses de fonctionnement, le plafond le plus connu ; et un autre, moins connu, sur les dépenses d’investissements.

Les budgets d’investissement sont ainsi eux aussi plafonnés en F1, à hauteur de 36 millions de dollars répartis sur 4 ans.

Or, comme nous vous le rapportions,ce plafond budgétaire, paradoxalement, avantage plutôt les écuries de pointe. Elles qui ont dépensé beaucoup de millions avant la mise en place des budgets plafonnés, pour prendre de l’avance.

Et désormais les équipes de milieu de grille, bien qu’elles aient plus de ressources, ne peuvent plus les dépenser pour rattraper leur retard !

La F1 pourrait donc discuter de l’augmentation de ce plafond de dépenses d’investissements (CapEx, Capital Expenditure). C’est un des sujets de la Commission F1.

Plusieurs options sont désormais sur la table, avant le vote de la Commission F1, vendredi à Spa. Le Comité consultatif financier de la FIA pourrait tout à fait recommander d’ajuster les budgets d’investissement équipe par équipe, en fonction des besoins d’investissements (Williams, McLaren, Alfa Romeo, AlphaTauri et Alpine seraient les plus en retard).

Mais où en sont réellement les négociations ?

Franz Tost, pour AlphaTauri, a donné quelques nouvelles.

« Pour l’instant, nous sommes d’accord sur le principe, car je pense que l’infrastructure est un facteur de différenciation des performances très important. Et si vous avez plus d’argent à y consacrer, cela contribuera également à augmenter les performances de la voiture. Nous y sommes donc favorables. »

Andrea Stella a bien besoin de l’augmentation de ce plafond pour McLaren, même si l’équipe a déjà obtenu une exception pour développer une nouvelle soufflerie.

« Il n’y a pas encore eu d’accord. Il existe plusieurs options quant à la manière de modifier ce cadre réglementaire. En général, nous sommes favorables à une légère augmentation du budget. C’est donc notre position pour le moment, nous verrons ce que la majorité des équipes votera. »

Alpine, qui a reçu 200 millions de dollars d’argent frais de la part d’investisseurs, est aussi en faveur d’une augmentation, à condition qu’elle soit prudente, explique Otmar Szafnauer.

« Oui, Andrea a raison. Il y a plusieurs options quant à l’ampleur de l’augmentation. Et je pense que si nous sommes tous raisonnables sur le montant de l’expansion pour niveler le niveau de jeu du plateau, alors nous sommes définitivement en faveur de cela. »

« L’accord de cinq équipes est nécessaire pour ce changement. »

« Lorsque la FIA m’a demandé pour quoi nous voterions, je n’ai pas l’égoïsme de dire que je veux ce que je veux et que vous ne pouvez pas. »

« Il faut un terrain de jeu équitable. L’infrastructure et les outils dont nous disposons sont vraiment importants pour trouver les performances, et nous devons disposer d’outils similaires. »

Williams a besoin d’un peu de tout…

Autre équipe qui a bien besoin de l’augmentation du plafond : Williams. C’est probablement l’écurie la plus en retard sur ce plan, et l’argent ne manque plus grâce à Dorilton.

Mais de quoi Williams a-t-elle exactement besoin ? Dave Robson, chef de la performance du véhicule, en a dit plus.

« Un peu de tout, après avoir parlé à James [Vowles, le directeur d’écurie]. Nous sommes probablement un peu en retard sur presque tout, qu’il s’agisse de la technologie de la soufflerie ou de la capacité de fabrication des pièces. Vous avez entendu James parler des systèmes et de la nécessité de comprendre où en est chaque élément du cycle de développement et de garder un œil sur tout, ce qui, dans un monde où les coûts sont plafonnés, est devenu de plus en plus important. »

« Il y a donc beaucoup d’infrastructures de base et de machines spécifiques, et ce serait formidable si nous pouvions nous mettre au niveau de ces gars-là, et ensuite nous verrons ce que nous pouvons faire avec. »