Bridgestone de retour en F1 ? Les équipes expriment leurs doutes…
Faut-il vraiment changer une recette qui marche ?
Une fois n’est pas coutume, il y a du suspense dans l’appel d’offres lancé par la FIA, pour décider du prochain manufacturier unique (à partir de 2025).
Bridgestone s’est en effet porté candidat, aux côtés bien sûr de Pirelli. Et les dernières déclarations de Pirelli laissent transparaître une certaine inquiétude : la place de manufacturier actuel serait-elle menacée ?
Les patrons d’équipes de F1 ont-ils eux une préférence ? Le sujet est glissant et c’est en termes diplomatiques que Franz Tost s’est exprimé sur la question. Mais il semble y avoir une préférence italienne d’AlphaTauri pour Pirelli.
« Bridgestone est une société très connue, elle a également beaucoup d’expérience en Formule 1, bien qu’elle en ait été absente ces dernières années. Je suis convaincu que Bridgestone est conscient de ce que signifie l’arrivée en Formule 1 et je ne serais pas surpris s’ils n’avaient pas déjà fait des tests au Japon. Car lorsqu’ils sont revenus il y a 10 ou 15 ans, l’équipe pour laquelle je travaillais, aux 24 Heures du Mans, était impliquée dans le développement des pneus, et Ralf Schumacher faisait les tests de pneus à l’époque… c’était deux ans avant qu’ils n’arrivent en Formule 1. »
« Mais si Bridgestone n’a pas déjà commencé ses tests, je pense que c’est un peu tard. Parce que développer des pneus pour la Formule 1 actuelle est un énorme défi et il n’est pas facile de trouver la bonne façon d’avoir des pneus sûrs. Pour la Formule 1, et pour la direction de la Formule 1, c’est une très bonne possibilité de négocier avec Pirelli et de trouver une solution qui fournisse à la Formule 1 un meilleur matériel et qui paie plus d’argent. »
Günther Steiner craint aussi que Bridgestone sous-estime la difficulté d’arriver en F1, et se dit satisfait au nom de Haas du travail réalisé par Pirelli.
« Ce que dit Franz est tout à fait exact. Il n’est pas facile de fabriquer un pneu de Formule 1. Les premières années sont très difficiles, comme Pirelli l’a expérimenté à leurs débuts. Pirelli fait maintenant du bon travail. Évidemment, Bridgestone est une bonne entreprise, ils connaissent la course et comme Franz l’a dit, ils ont peut-être déjà commencé à développer certains pneus. Qui sait ? Ils savent, nous ne savons pas. »
« Mais ce ne sera pas facile et ce ne sera pas sans douleur. Il n’est pas toujours facile d’acquérir de l’expérience ? S’ils arrivent, ce sera difficile, mais en fin de compte, c’est à la FIA de vérifier s’ils ont les capacités techniques. Il ne faut pas faire de pas en arrière en termes de compétitivité avec les pneus, mais pour l’instant, je ne sais pas vraiment où cela en est, ce qu’ils veulent faire. »
L’importance de ne favoriser aucune équipe en cas de tests Bridgestone
Pirelli pourra aussi s’encourager des commentaires de Christian Horner. Le patron de Milton Keynes met un autre sujet sur la table : il rappelle l’importance de l’impartialité, pour que le manufacturier ne favorise aucune équipe, ce qui est le cas de Pirelli.
« Nous avons travaillé avec les deux entreprises, Bridgestone et Pirelli, nous avons gagné des courses et des championnats avec elles. Ce sont deux entreprises de qualité. La Formule 1 se trouve donc dans une position privilégiée si les deux entreprises manifestent un vif intérêt. Nous n’avons absolument aucun problème avec Pirelli pour le moment. Bridgestone est une marque et un manufacturier de qualité. »
« La seule complexité, et celle sur laquelle les équipes se disputeraient peut-être, c’est lorsqu’ils doivent approuver leur produit et que soudain une voiture de test doit être produite. Alors, qui produit la voiture de test ? Qui la fait rouler ? Qui la conduit ? Qui obtient ces informations ? Et comment le faire de manière impartiale ? C’est un sujet qui a toujours été un peu délicat historiquement. Il s’agirait donc d’un point essentiel à aborder. »
Alessandro Alunni Bravi, le représentant d’Alfa Romeo, soulève aussi la question des tests pneus, en cas de changement de manufacturier unique : pour ne favoriser aucune écurie, les tests s’annonceraient comme un vrai casse-tête.
« Comme tout le monde l’a dit, nous sommes satisfaits de Pirelli. Il s’agit d’un choix très important pour l’avenir. Il y aura un nouveau règlement pour l’unité de puissance, un nouveau règlement pour les châssis. Ce choix, qu’il y ait ou non un nouveau fournisseur de pneus, est donc un élément clé pour les équipes. »
« Mais nous nous en remettons à la FIA et à la procédure d’appel d’offres. Ils prendront en considération tous les facteurs. Attendons donc de voir ce qu’il en est. Mais bien sûr, tout choix devrait donner aux équipes la possibilité, comme Christian l’a dit, de tester correctement, et nous savons que les pneus de 2026, si le règlement reste comme aujourd’hui… nous avons très peu de jours pour tester un ensemble complètement nouveau. C’est donc quelque chose que nous devrions prendre en compte. »
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